Je me souviens petite, qu'il était très facile pour moi de me faire des amies. Maintenant que je vieillis, c'est complètement différent. J'ai de grosses antennes sur la tête. Je suis trop spéciale, je crois bien. Jamais mes amies d'enfance me laissaient sentir ça. Celles de la quarantaine, oui. Mes amies d'enfance ont disparu dans le néant, mes amies dans la trentaine aussi. Mes amies dans la quarantaine seront de passage si je me fis aux propos d'Alexis Ferrand, un sociologue. Il semble qu'on ne peut pas garder toute notre vie nos amitiés. Celles adultes fructuent selon les changements de milieu, de couple, de ville, de travail, d'évolution naturelle...À 40 ans, notre réseau comporte plus d'ex-amies que d'actuels. En revanche, à la retraite, on retrouve nos amies d'enfance ou presque. On replonge dans le réservoir des anciens... Ah oui, y'a bien les amitiés de couples, ces gens qu'on apprend à connaître et à apprécier lors d'activités sportives de nos enfants. Monsieur le marquis aime bien Monsieur autre marquis, et Madame la marquise aime bien autre Madame la marquise. Elles durent le temps des activités, et un peu plus.
Ma soeur Martine a la chance d'avoir encore aujourd'hui son amie d'enfance Pauline. C'est unique et incroyable. Une amitié au fil des âges, c'est possible mais très rare.
Ça me rend triste de penser qu'aujourd'hui dans notre société, on change de conjoint, d'amies, de collègues de travail et ce, presque naturellement. On doit ne pas trop s'attacher aux gens. Je suis désolée mais je ne suis pas comme ça. Je m'attache profondément aux gens avec qui je travaille, à ma belle-soeur, à mon médecin, aux gens qui m'entourent. Ces gens embellissent ma vie, je ne peux pas facilement tirer un trait sur eux. C'est pourtant ce que ''la société'' nous demande. Si vous êtes un peu trop intense, vous passez pour une dépendante affective. Si je suis franche, je dois vous dire que j'ai coupé des ponts avec certaines amies, pour des raisons différentes et trop longues à énoncer ici. En amitié, on peut blesser et être blesser. On ne le souhaite pas, mais ça arrive.
Comment devient-on ami(e) ? Bon, je réfléchis...
J'aime bien celle de la connaissance progressive, celle qui vient à force de se côtoyer. Tiens, je pense à mon amie Louise. Ensuite, il y a celle de partager une situation, une période majeure, une enfance. Tiens, je pense à ma amie et soeur Martine. La dernière, la plus surprenante: attachez vos tuques, l'amitié coup de foudre. On peut tomber amie comme on tombe amoureux, presque instantanément. Je pense à certaines amitiés dans la trentaine que j'ai eues. À bien y réfléchir, je n'ai jamais eu d'amis masculins. Je ne sais pas pourquoi. Mes seules amitiés masculines sont avec des blogueurs et bizarrement ils sont homosexuels.
En y regardant de plus près, l'amour dans ma vie a toujours été une tornade, durant un mois ou 25 ans. L'amitié un roc, un beau refuge. Et lorsqu'on a la chance dans notre vie d'avoir l'amour et l'amitié dans une seule personne (mon marquis) alors, quoi demander de plus ?
Devinez ?
1 commentaire:
tu exprimes exactement ce que je pense sur l'amitié...j'ai la chance d'avoir peu bougé de ma région,et d'avoir gardé des amies d'enfance,peu mais deux quand meme dont notre quinquabelle,sinon mes amies je les ai rencontrées à la fac puis au travail ,ce soir je fête mes 60 ans avec toutes les amies du boulot,ça fait 35 ans que je travaille dans ce c.m.p.p. c'est un peu comme ma famille,les unes et les autres nous étions là pour les mariages;les naissances la disparition de nos parents pour certaines,la vie nous a soudées autant les joies que les malheurs..certaines sont bien sur plus proches que d'autres ,ce soir nous serons 22 à la maison..je ne suis pas intimes avec les 21 autres mais avec toutes des liens se sont tissés et se tissent encore
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