dimanche 31 juillet 2022

Le ciel est défâché

 

                                                             Crédit photo: AP, Éric Gay

Lorsque ma montre a vibré et que mon cellulaire en sourdine a sonné, j’ai pris l’appel immédiatement. J’oublie toujours de remettre le son, mais ça, c’est une autre histoire. Je poursuis… C’était l’adorable secrétaire Maggie qui m’offrait un rendez-vous d’urgence (abordable) pour réparer, ma dent numéro 47, ma maudite molaire tronçonneuse. Elle fut donc restaurée vendredi, par une nouvelle, gentille, jeune et très compétente dentiste, Docteure Marcotte ! Je n’ai jamais été très superstitieuse, mais je vais le devenir !  La médisance envers l’Église catholique, je ne ferai plus (sauf dans mon roman) et le ciel ne m’en voudra plus ! Ça rime en crime !

Faut dire que j’ai arrêté mes critiques envers le pape assez rapidement puisque je ne pouvais plus ni parler, ni mastiquer. J’ajoute que vendredi, dans les airs, bien installé dans son avion papal, Jorge Mario (son vrai prénom) a enfin reconnu que les abus subis par les peuples autochtones dans les pensionnats constituaient un génocide. Alléluia ! « Dieu existe » me suis-je dit ! Peut-être que ça ne vous fait rien, mais moi, ça me fait du bien. La pression est donc maintenant sur les évêques et le Vatican afin d’ouvrir les archives de cette macabre époque. Cet aveu important ne me rendra pas plus catholique, mais disons que cette cause me tient à cœur et augmente mon empathie et mon grand respect envers les Autochtones. Parce qu’il ne faut pas faire l’autruche, les non-Autochtones dont je fais partie, ont pas mal de travail à effectuer pour construire des ponts, pour aller à la rencontre de ces premiers habitants du Québec. Leur musique et leur littérature deviennent les meilleurs véhicules pour y arriver et la visite de leurs territoires à ne pas oublier. Un pas à la fois, ensemble.

Il fait beau, vraiment beau, je vais aller tester le ciel. Si un oiseau laisse échapper un cadeau du firmament, je saurai que le pardon n’est pas encore accordé ! :) 

jeudi 28 juillet 2022

Le ciel est fâché

                                                           Crédit photo: Getty Images/Joe bélanger

Je deviens crack-pot, marteau, vous me direz ce que vous en pensez, mais le ciel vient de me punir! Cette semaine, j’ai commenté allégrement, à droite et à gauche, mon malaise voire ma colère envers la religion catholique et les excuses insuffisantes du pape aux victimes des pensionnats. Bien hier, j’ai reçu ma punition en plein visage. 

La soirée s’annonçait pourtant belle. La température était humide, mais pas trop, un petit vent nordet, de l’aval du fleuve St-Laurent rafraîchissait la pièce. En apéro, j’avais bu un excellent vin rouge italien, un mercredi soir en plus, pas même la fin de semaine ! Je considérais mon geste comme un péché véniel, anodin, amusant, sans gravité !  Je crois que je médisais encore ma frustration papale lorsque le malheur me frappa pendant que je mastiquais une bouchée de porc mariné que j’avalais avec un gros, mais que dis-je, un énorme morceau de plombage de ma dent 47, une molaire inférieure droite. Je trouve que le ciel y ait allé fort un peu ! Je ne pouvais plus rien ingurgiter, même le vin changé en eau ne passait plus ! 

Le ciel, au-dessus de nos têtes voit et entend tout. Il s’est arrangé pour me faire taire. Je veux quand même ce soir, lui préciser que j’ai très bien compris le message, surtout ma langue qui se fait scier froidement par ma dent coupante et ce, à chaque fois que j’avale ou que je parle. Alors je mange mou comme si j’avais atteint l’âge vénérable de 90 ans et je ne dis plus un mot jusqu’au retour des vacances de ma dentiste, soit lundi (Alléluia). Je vous précise qu’au Québec, les professionnels de la santé buccale prennent leurs vacances tous en même temps. Bien sûr, vous pouvez trouver un dentiste en urgence, mais ça vous coûtera la peau des fesses juste pour le diagnostic. J’ai quand même pensé à placer un peu de cire orthodontique sur la méchante dent tronçonneuse, ma langue s’en porte un peu mieux. 

Vous pensez que je me trompe que « Honni soit qui mal y pense », que ce n’est pas une intervention divine, que l’intention ne se voulait pas malveillante.  Peut-être, mais comme dirait un proverbe bien connu : « crache en l’air, retombe sur le nez ». C’est tout près des dents ça ! Avoir une dent contre quelqu'un nous revient toujours entre les dents ! 

vendredi 8 juillet 2022

À dix minutes du pape


                                        Photo: Archives Deschâtelets

Mon fils, le plus vieux de la famille, m'a écrit dernièrement: ''J'suis en retard, mais je viens de voir que le pape François va venir au Sanctuaire de Ste-Anne-de-Beaupré''. Le pape, ce n’est pas Coldplay pour lui, c’est probablement juste un représentant d’une religion ancienne qui a contrôlé ses ancêtres et bien d’autres.

Si je me fie à la théorie de Karinthy, je devrais être à 6 degrés de séparation du saint-père, mais avec les réseaux sociaux et le réseautage, d’année en année, le degré de séparation diminue, j’imagine que maintenant, 3 degrés seraient plausibles. En tout cas, le pontife romain sera à 10 minutes de chez moi du 24 et 29 juillet prochain. Il y viendra afin de présenter officiellement ses excuses aux Autochtones pour les mauvais traitements qu’ils ont subis de la part des prêtres et religieuses catholiques dans les pensionnats.

Il ne faudrait pas oublier que le gouvernement de l’époque a manigancé la Loi sur les Indiens (1876) dans le but de les assimiler, de ''tuer l’indien'' en eux (langues, cultures, spiritualités et encore plus) en les obligeant à fréquenter ses établissements. Ce qui leur a donné, pendant plusieurs générations, de graves traumatismes et installé une immense barrière entre les québécois, les canadiens et les Premières Nations. J’ai appris, il y 2 semaines que le gouvernement sud-africain s’est inspiré de cette législation pour créer l’apartheid en 1940. Ça m’aura pris 60 ans pour le savoir ! Dans ma langue à moi, cela s'appelle un génocide, rien de moins.

Entre vous et moi, on n’a rien vu, on n’a rien su, de toute façon, on ne l’aurait pas cru, mais aujourd’hui, les Premières-Nations parlent et nous les écoutons. Aujourd’hui, des ponts se bâtissent, nous allons à leurs rencontres musicales et littéraires, c’est un bon début. Restons ouverts à nos ressemblances et bonifions-nous de ce qu’ils sont, sans oublier le passé. Le respect sera notre lien d’amitié, c’est dans l’air du temps, il était temps.



mercredi 6 juillet 2022

Le Festival en chanson de Petite-Vallée 2022

 


Crédit photo: moi-même :) 

Il y a des lieux dans le monde qui nous accrochent le cœur, ils entrent en nous avec force, on aimerait s’y blottir longtemps, longtemps. Alors on se promène sur le bord de la mer comme à Petite et Grande-Vallée pour y admirer le plus grand que soi afin de s’en galvaniser pour n’en rien oublier.

Je n’avais jamais mis les pieds à Petite et Grande-Vallée, mais cette année, j’y ai déposé mes valises à l’accueillant Hôtel-Motel de Grande-Vallée afin d’y vivre 4 jours intensifs au rythme d’auteurs-compositeurs-interprètes émergents ou reconnus de la chanson francophone du Québec.  D’abord, je vous parle de l’hébergement en vous mentionnant que j’ai payé ma facture et que je ne suis pas sponsorisée. Coup de cœur pour cet ancien hôtel, fin 19ème siècle, mais surtout pour ceux qui y travaillent, son propriétaire Monsieur Mathieu et ses chaleureux et dévoués employés. Son restaurant L’Aubergine n’a rien à envier aux tables des grandes villes du Québec, sa cuisine aux saveurs de la Gaspésie est plus que délicieuse. De ses belles chambres, on y admire une vue panoramique spectaculaire entre la mer et les montagnes. Bref, c’est l’endroit parfait afin d’y savourer le privilège d’y être, tout simplement, et de vous y sentir comme chez vous.

Le Festival en chanson de Petite-Vallée se retrouve aussi à Grande-Vallée avec le grand chapiteau Québecor de 1400 places. Ce sont les grosses pointures artistiques qui s’y produisent. Endroit idéal pour y observer son grand manitou, le directeur général et artistique Alan Côté, qui chapeaute et dirige admirablement, avec son équipe et de nombreux bénévoles, l’événement. Ce festival est hors-norme parce qu’il reste à échelle humaine, pas trop gros pour s’y perdre dans la foule et l’anonymat. Mon seul regret est d’avoir manqué Déferlante Autochtone, il paraît qu’on pouvait sentir l’unification entre Autochtones et non-Autochtones. Le Festival qui se termine le 9 juillet, fait donc la preuve que l’on peut changer les mentalités avec le biais des arts de la scène, de la poésie, des mots et de la musique.

Que de belles découvertes, que de belles rencontres, un incontournable définitivement.

P.S. Merci à Madame Fournier, Madame Brousseau et Monsieur Pelletier pour la visite privée à l’Église St-François-Xavier. C’était divin, rien de moins.