jeudi 29 octobre 2020

Un automne pas comme les autres

 


Crédit photo:  moi-même

J'ai toujours aimé l'automne, cette année, c'est différent. 

En télétravail depuis un mois, mes temps libres sont vachement (c’est un compliment) occupés à cuisiner (Coco-Poubelle a toujours faim) à marcher et au travers de tout cela, quelques mouvements de yoga se collent à mes journées. Le cancer de fiston est rock and roll. Une journée, il fait un embolie pulmonaire et une autre, ses métastases rapetissent sur ses poumons. Aucune idée pour les ganglions et l’abdomen.  Mes émotions jouent donc au yoyo. La 3ième et avant dernière série de chimio est très difficile pour lui.  Il a un moral d’acier, mais plus un poil sur la tête, ni de barbe, peu d’énergie et de concentration. De ses cheveux, il ne dit mots, mais de sa barbe, il s’ennuie. Un peu comme un arbre qui perd ses feuilles, son corps détache ce qu'il ne veut plus et ce, sans lui demander son avis.

Comment recoller les morceaux de cette étrange période Covid qui continue à s’abattre sur nous ? Chacun essaie à sa manière de faire son gros possible, pour garder la meilleure version de soi-même.  Déjà, la neige a recouvert le sol de sa blancheur, je souhaite qu’elle nous éclaire.  Et toi, mon fils, mon porteur d’espoir, toi plus grand que nature. Où puisses-tu ta force ?   

Épilogue

Rares sont ceux qui ne sont pas un aidant naturel pour un proche. Un papa, une maman, un fils, une fille, une sœur, un frère, un ou une amie, nommez-les.  De cœur à cœur dans le tourbillon de nos vies, cette personne devient notre priorité. La semaine du 1 au 7 novembre prochain sera la semaine nationale des proches aidants.  Pour ne pas s’oublier, il faut s’outiller. Allez fouiner INFO-AIDANT, ça ne pourra que vous aider. 

Cet automne est décidément surréaliste. Le silence fait du bruit. 

jeudi 15 octobre 2020

La chimiothérapie de Nicolas-Claude

 




Depuis son premier souffle, ses premiers pas, ses premiers mots, je me suis toujours efforcée à bien prononcer ses deux prénoms Nicolas-Claude. Tout d’abord parce qu’ils sont beaux et parce que l’un d’eux, rappelle à mon conjoint, le prénom de son père. Un petit clin d’œil à l’invisible.  Même long, j’ai toujours persisté et signé. Faut dire que fiston à lui seul vaut bien deux personnes, minimum. Énergique comme ma mère, qui provenait elle, d’une famille de TDAH inusable presque indestructible. Ce qui fait de nous, génétiquement, la famille Ritalin. 

Ceci dit ou écrit, il m’arrive quelquefois de l’appeler Cloclo, à bien y penser, je suis la seule de la famille à lui donner ce diminutif affectueux. Dernièrement Cloclo est devenu Coco, parce qu’avec la chimiothérapie (12 traitements sur 28 de faits), il a perdu ses cheveux, sa grosse barbe à la mode, niet, disparus. La cortisone le fait manger aussi comme un ogre alors Coco devient affectueusement Poubelle.  C’est pas compliqué, il n’a pas de fond !  On cuisine, on cuisine, on cuisine.  Oubliez les grandes préparations culinaires du genre des tartelettes au fromage mascarpone sur croûte Granola avec truite fumée, on ne fournirait pas ! 

C’est fou comme il est courageux, il ne se plaint jamais. Va à ses traitements, mange, dort comme un ours, il hiberne et Poubelle devient le Dormeur.

Les enfants nous sont prêtés, ils nous apprennent à ne jamais baisser les bras.  Dans la maladie, mon dormeur devient mon héros.