lundi 19 décembre 2022

La pénurie de main-d'oeuvre

 

                                                  Crédit photo: site Depositphotos

La pénurie de main-d’œuvre est partout. Ce n’est pas nouveau, car je radote ce que les médias propagent allégrement et ce que je constate à chaque coin de rue. Le vieillissement de la population et le faible taux de la natalité font que tout le monde s’arrache les cheveux pour régler l’inéquation entre l’offre et la demande.

À bout de souffle, ma FC, c’est-à-dire, formidable coiffeuse, est allée « kidnapper » son aimable tante, une jeune septuagénaire (pas d'âgisme ici), qui travaille comme caissière dans un supermarché. N’ayant pas le choix, et sûrement afin de sortir sa tête hors de l’eau, elle s’est dit qu’elle allait la former.

Me semble que moi, j’aurai vu une grosse lumière rouge s’allumer ! À mon humble avis, avant de jouer dans les cheveux d’une cliente, et ce, dans mon temps, il fallait une formation professionnelle en coiffure d’une durée d’un an, pas d'une journée !

Et qui a servi de cobaye ? Oui, oui, vous avez deviné, moi !

— Nicole, t’es une cliente si gentille ! Est-ce que tu acceptes que je montre à ma tante comment appliquer une teinture ? me pria presque ma FC.

Prise de court, mon égo accroché à son compliment et parce que c’est vrai, je suis une vraie gentille, je n’ai pu refuser.

Et bien, cela m’apprendra à ne pas m’affirmer à mon âge… J’ai donc eu droit à de la coloration sur les oreilles, une durée d’application longue pour ne pas dire, qui s’éternisait, un mauvais rinçage et un brushing pire que pourrait le faire ma petite-fille de huit ans ! Tout cela au même prix que d’habitude. Heureusement que ma FC a corrigé l’inexpérimentée.

Le manque d’employés et le désespoir font que, on prend n’importe qui ou presque. On nivelle par le bas. Les employeurs baissent leurs exigences d’embauche, et c’est celui qui paie la facture qui écope. Je croise les doigts que ce ne soit pas rendu dans les soins de santé. Heureusement que les ordres professionnels existent et qu’ils ne sont pas encore contournés.

Évidemment, à mon prochain rendez-vous, je m’affirmerai avec délicatesse.

Prions ensemble pour que la caissière du coin n’installe pas les pneus de ma voiture au printemps prochain !

vendredi 9 décembre 2022

Céline, Harry et Meghan

 

                                                        Crédit photo: archives La Presse


                                                                        Crédit photo: Netflix


Voici que le goût de potiner me titille le bout des doigts, une journée pour me sustenter de petits ragots. D’abord, notre Céline nationale qui nous annonçait hier, l’annulation de ses concerts en Europe en raison d’une maladie orpheline neurologique, le syndrome de la personne raide. Notre reine québécoise souffre de raideurs musculaires et de spasmes douloureux. Il était évident qu’elle couvait une maladie quelconque, juste à regarder certaines photos sur les réseaux sociaux. Et oui, j’adore regarder « Watch » sur Facebook, je l’avoue ! Céline a mentionné qu’elle a un excellent suivi médical. J’espère que cela inclut un bon psy ! Lorsqu’on s’est toujours défini comme une artiste de hauts niveaux, ce n’est pas évident de revêtir la jaquette sans paillettes du patient d’hôpital ! Sans compter que la douleur physique à long terme peut assommer à coups de massue le moral de n’importe qui. 

Si c’était mon amie, je lui dirais :

— Céline, ton corps te parle !

— Je sais, mais chanter, c’est toute vie !

— Céline, ton corps crie qu’il n’en peut plus. Il t’oblige à arrêter. Mon petit doigt me dit que peut-être, tu devras te redéfinir autrement que par la chanteuse ? Est-ce que tu consultes un bon psy ? Moi, j’ai juste des raideurs matinales de femme ménopausée et je prends de la glucosamine, je marche une heure par jour et je fais 30 minutes de yoga 3 à 4 fois par semaine. La ménopause nous rente dedans ! Bon, je n’ose même pas imaginer ce que tu vis !

Silencieusement le mot « calvaire » me vint en tête au même moment que je me passais la main dans les cheveux. Je ne pus m’empêcher d’ajouter :

— Voix exceptionnelle, destin exceptionnel, bin maladie exceptionnelle ! Viens-t’en ma belle, on va écouter Netflix, le documentaire sur Harry et Meghan ! Ça va te changer les idées ! Où tes enfants ont caché le pitonneux ?

René-Charles entendit la question et, sourire aux lèvres, nous le remit sans dire un mot. Son cellulaire sonna. Il se dirigea à l’extérieur pour prendre l’appel.

Bien installées sur le divan, l’une à côté de l’autre, avec un gros sac de crottes au fromage entre nous et nos pantoufles tricotées aux pieds, nous voulions arrêter le temps. Céline venait de prendre sa médication. La douleur allait s’atténuer. Elle fit même une blague. Ce qui me surprit.

Les trois épisodes bonbons passèrent comme l’éclair. Stupéfaites, nous fûmes, d’apprendre que juste avant le mariage, le père de Meghan avait vendu des photos truquées aux tabloïds britanniques ! Puis amusées, du surnom d’Harry sur Instagram, soit Prince Haz. Nous nous esclaffâmes en chœur lorsque Meghan révéla qu’elle ne savait pas faire la révérence devant Lilibet. Et sommes devenues tristounettes lorsque nous sûmes qu’elle n’avait jamais eu de cours 101, des us et coutumes vestimentaires afin de parader aux événements mondains à Buckingham Palace. Finalement, Céline trouva que le harcèlement des paparazzis britanniques était plus intense lorsqu’on portait un titre de noblesse.

Je lui répondis :

— Une cage dorée, quoi que l’on pense, est lourde à supporter. 

La petite Céline sourit timidement. La douleur était de retour. La reine dans la maladie n’existait plus.