dimanche 27 octobre 2019

Le relais de l'érablière de Cap-Tourmente





Je vous en parle souvent de ce temps-ci, parce que j’aime l’endroit de Cap-Tourmente.  En innu, je t’aime se dit ‘’tshishatshitin’’.  Je vous entends dire, mais où veut-elle nous amener ?  Suivez, vous allez voir.

Les sentiers pédestres de Cap-Tourmente ont embellit mon automne.  Ils sont tellement bien aménagés que ça donne le goût d’y retourner le plus souvent possible.  En fin de semaine, j’ai fait un autre 5 kilomètres, cette fois-ci le sentier de l’érablière m’a fait de l’œil ! C’était de toute beauté !  Pour tout vous dire, peu de gens sont au courant que ce relais est ouvert même en hiver.  Comme je viens de l’apprendre et que c’est un petit secret véniel, je vous informe de son ouverture, du lundi au vendredi, du 28 octobre 2019 au 20 décembre 2019, et du 6 janvier 2020 au 20 mars 2020, ouvert tous les jours ! Pour ma part, je pourrai y aller seulement les fins de semaine, mais Ô que j’ai hâte que la neige arrive !  En innu, la neige, c’est kun. 

Il existe 55 communautés autochtones dispersées sur l’ensemble du territoire du Québec, s’intéresser à eux, apprendre quelques mots, c’est une marque de politesse.  Les Premières Nations méritent notre respect et notre gratitude.  Sur ce, tshishatshhitin Ajoasté !  (Cap-Tourmente était appelé Ajoasté par les Iroquoiens).  

Je voulais vous amener un peu ailleurs. Ai-je réussi ? 

Référence pour les mots en innu. Jean Michel,de. Kukum, Libre Expression, 2019, 223 p.








La Petite Ferme

Crédit photo: moi-même


dimanche 20 octobre 2019

Fait avec amour





''Ce qui fait la nuit en nous, peut laisser en nous des étoiles’’
Victor Hugo

Ma mère confectionnait de véritables chefs-d’œuvre en laine avec ses doigts de fée arthritiques, déformés par le temps.  Je garde précieusement ses merveilles dans son coffre de cèdre. Une trentaine de tricots de toutes les couleurs que mes enfants ont tous portés.  Cousu au dos, une petit étiquette disant ''fait avec amour ''. Cinq ans déjà, le 18 octobre dernier, qu’elle est décédée.

Au printemps, la veille de la marche gourmande à St-Joachim sur la Côte de Beaupré, j’avais mentionné à mon homme que j’attendais un signe d’elle, rien de moins que, à l'envolée, ''fait avec amour'', sur un pot quelconque, pourquoi pas !  Un haut niveau de difficulté, parce que c’est pas très à la mode ce genre de truc là. Je voulais la tester.  

Cela dit, en terminant le 5 kilomètres et après avoir dégusté les produits du terroir de ce joli coin de pays, sur une longue table, de petits pots de sucre à la crème de son prénom, Anne-Marie.  Elle qui en mangeait en cachette et on pouvait même lire sur le contenant... ''fait avec amour'' !   Des fois, le hasard fait bien les choses.

Il y a presque deux semaines, mes pieds se sont déposés au Festival de l’oie des neiges au même endroit.  La Grande Ferme accueillait le marché d’automne avec de délicieux produits locaux comme la rillette d’oie, le pâté à l’oie, les betteraves ‘’la bette d’Anne-Marie’’ et la tarte au sucre avec l'étiquette ''fait avec amour''. Je les avais oublié ceux-là ! Et le temps s’est arrêté.  

''On peut être maître de ce que l’on pense, jamais de ce que l’on ressent''. 
Éric-Emmanuel Schmitt

Il y a des absences que les vivants ne peuvent pas combler.  Je me surprend à ouvrir un coffre de cèdre, et en cachette, je respire l’odeur d’un pull de laine où l’image de Simba me fait penser à tant de choses. C’est aussi en dévissant un petit pot de ‘’la bette d’Anne-Marie’’ que la vie m’aime. 

Le marché de Noël en décembre arrivera bientôt et j’y serai, parce qu'à chacune de mes visites, je refais le plus beau des voyages. 


En arrière de la Grande Ferme à St-Joachim


lundi 14 octobre 2019

Le franglais






Le franglais m’agace.  En musique, je tolère facilement, mais lorsque j’entends certains jeunes (de l’ado au quadragénaire) placer régulièrement plusieurs mots en anglais, souvent des expressions dans une phrase, je grince des dents. 

Une étude de l’Université d’Ottawa en 2018 a mentionné que le mélange n’a aucun effet sur le noyau grammatical de la langue et que les mots empruntés ont tendance à disparaître.  Ils ne modifient pas les bases de la langue.*  C’est bon à savoir, pourtant, j’en doute.  Je me souviens de l’auteur bien connu Michel Tremblay et du joual de l’époque.  Les puristes à la Denise Bombardier étaient nombreux à dénigrer ce langage du peuple.  Entre toé et moé, y en a qui parle, y en a qui ‘’perle’’, y a ceux du milieu qui font leur gros possible. 

Ça m’amène à vous parler du 17ème siècle (encore, je sais).  On considérait que nos ancêtres avaient un accent, celui de la cour de France, rien de moins.  Il a donc fallut attendre au 19ème siècle pour que certains de nos cousins français trouvent notre accent québécois étrange voire presque incompréhensible.  Nos ancêtres ont amené dans leurs sacs de voyage des ‘’archaïsmes’’ comme s’abrier, il mouille, traîner, c’est de valeur qui sont encore employés de nos jours.  Alors lorsque j’emprunte le mot ‘’cool’’ régulièrement et je ne suis pas la seule, je crois bien qu’il va finir un jour dans le dictionnaire comme week-end ! Au secours !

Oh boy! J’prends un break de moi-même! Soi-disant, c’est toujours plus facile d’être frileux pour les autres que pour soi-même ! 


*Poplack Shana, Le franglais n’affaiblit pas le français, Radio-Canada, 8 février 2018.

dimanche 6 octobre 2019

Le sentier pédestre des chutes à Cap-Tourmente




Les sentiers pédestres du Cap-Tourmente sont connus, mais pas autant que l’on pourrait le penser.  L’endroit est surtout reconnu parce que la Grande Oie des neiges y vient en migration dans cet écosystème du marais qui regorge de scirpes. N’empêche que 20 kilomètres de sentiers entourent, traversent et surplombent un immense et majestueux cap et ses montagnes avoisinantes. Ils sont vraiment époustouflants de beauté habillés de leurs couleurs automnales. Différents niveaux de difficulté s’y retrouvent, 4 faciles, 2 intermédiaires et 3 difficiles.  Je vous laisse deviner celui que nous avons pris.

En ce beau samedi du mois d’octobre, c’est une gentille préposée à l’accueil qui nous a suggéré le sentier des chutes, un difficile, en me mentionnant que mon chien, un Tsitzu, pourra le faire sans problème.  Malgré un doute, nous avons décidé de l’écouter.  Disons que mon Sam n’a pas du tout l’endurance d’un Braque de Weimar. Or, à ma grande surprise, c’est surtout moi qui en a arraché ! La montée de 2 kilomètres est très longue et difficile, extrêmement cardio.  Il faut donc faire de multiples arrêts. Un 4,8 kilomètres qui prend 2 heures 30. Avant d’accéder à la récompense ultime d’admirer de belles chutes, il faut monter 240 marches !  Celles de l’Oratoire St-Joseph à Montréal en compte 283, dont 99 réservées pour les monter à genoux. Petit aparté, je continue…Ce n'est donc pas accessible à tous les types de randonneurs et ceux ayant des problèmes de genoux, s’en abstenir.

La caissière avait raison, mon chien a adoré !  Il ne faut jamais sous-estimer son animal ! 

Faire une randonnée pédestre (hiking comme les jeunes aiment dire) est toujours promesse de journée parfaite !  Quand je pense que des pèlerins montent 99 marches à genoux, en priant, faut avoir la foi et… de bons genoux.  Cela dit, un autre sentier m’attend…