dimanche 26 mai 2019

Jean-Michel Blais

Jean-Michel Blais, pianiste et compositeur québécois, vient de recevoir en fin de semaine, le prix d'honneur du jury à Cannes pour la musique originale de Mathias et Maxime de Xavier Dolan.  Pour ''le fruit d'un travail d'une qualité remarquable '' !  Wow !   

En attendant d'entendre le fruit de ce travail, régalez-vous en écoutant ceci.  Bonne écoute et bonne découverte peut-être...

lundi 20 mai 2019

La journée nationale des Patriotes ou de la Reine




Les gens qui me connaissent savent mon attachement envers la monarchie britannique.  J’ai grandit avec le l’image d’Élizabeth II accrochée sur les murs de mon école primaire.  Faut dire qu’à tous les vendredis en après-midi, Monsieur Landry, notre directeur d’école, nous invitait à chanter bien haut et fort, le fameux Ô Canada. Ne me demandez pas le pourquoi du comment, c’était comme ça.  Motus et bouche cousue, j’ai longtemps pensé que la fête de la Reine, c’était pour ma Queen Élizabeth, pas pour Victoria.  Encore aujourd'hui, c'est pour elle. 

Il y a quelques mois, en fouillant pour trouver des informations sur l’agitation politique et les Patriotes versus les 21, je suis tombée sur mes ancêtres Simard et Murray ayant participé à des mouvements d’assemblées de comptés, certaines interdites. 

Les Patriotes n’étaient pas des souverainistes, comme plusieurs le pensent, ils demandaient un pouvoir plus grand pour les membres de l’Assemblée législative élue, (nomination au conseil exécutif). C’était une lutte politico-économique.  Le Parti patriote s’en prenait aux monopoles accordés sur les terres de la couronne aux compagnies de bois et aux spéculateurs anglais qui discriminaient les francophones de l’époque. Certains prirent les armes, mais pas mes ancêtres, car en 1837, ils se sont regroupés pour fonder le Saguenay, en créant La Société des Vingt et un.  J’en suis fière. Je le radote tellement que c’est impossible pour mes proches de l’oublier.

Des fois, au chalet à St-Tite-des-Caps, dans mon boisé, j’ai peur de tout et de rien.  J’suis une peureuse, un bruit et je m’imagine qu’un ours arrive, même si c’est impossible!   Je me conforte en pensant que dans mon enfance, j’ai davantage connu les centres d’achat que la nature.  Ça m’aide à m’accepter et puis, je sais, que le sang de mes ancêtres coule en moi, parce que scientifiquement, on peut reculer à six générations. 

Des fois, je pense à Alexis et Thomas (5ème et 4ème génération), je deviens forte comme une montgolfière, mais j’entends toujours au loin, le vent qui chante le Ô Canada.  

Bon congé ! 

dimanche 12 mai 2019

Les retrouvailles





Dans la pièce, il fait un noir de corbeau.  La patriarche Améda allume la lumière et se dirige d’un pas décidé vers le divan  Elle prend l’un des coussins et le tire par terre de la même manière qu’elle le fait avec ses chaussures dans sa garde-robe, tel un joueur de soccer semi-professionnel.

-Joachim, sors-moi le Kodak, j’veux une photo avec mes filles ! Crie Améda.

C’est pas la fête des mères, c’est juste un été, celui de 1955, mais elles sont belles et elle veut immortaliser ce moment précis de sa vie.  Il manque Ida (décédée) et Marthe, il en manque toujours une, jamais la même. Si différentes et si semblables, tissées serrées par les liens du sang et du cœur. 

Josette, Anne-Marie, Edith et Blanche arrivent en jacassant à tue-tête.  Les sœurs Girard ont la voix forte et le rire facile. Améda est heureuse.

Édith (1932-2019)

De sa sœur Edith, ma mère m’a déjà mentionné qu’Améda, ma grand-mère, l’avait sauvé d’une naissance prématurée en la réchauffant dans le four du vieux poêle à bois.  Faut croire que l’incubateur n’était pas encore inventé au début du siècle dernier à La Malbaie !

Le 26 avril dernier, la grande faucheuse est venue chercher tante Édith.  Elle est allée rejoindre Marie-Claude, sa fille adorée. 

Golfeuse émérite, une 3-A, elle mangeait du golf comme une boulimique, une passion familiale qu’elle partageait avec Tante Josette (marraine), ma mère Anne-Marie et quelques'uns de leurs frères.  Cordon bleu et mélomane de musique classique, cette fédéraliste convaincue, de la génération de la Trudeaumanie du père (Pierre-Eliott) au fils (Justin) ne manquait jamais une occasion de nous en parler. 

J’entends des rires, une fête s’organise.

Ste-Marie, Mère de Dieu, il ne reste que Joachim sur cette terre, en bas.  Le petit dernier de mes 13 enfants. Pense Améda.

-Maurice, va chercher le Kodak, tu vas prendre la photo, on fête le retour d’Édith.  Pis voulez-vous bien m’enlever vos bâtons de golf du salon !  J’vous ai élevé mieux que ça !  Sortez-moi les cartes, on va jouer à La Poule, pis faut pas oublier le gros Gin ! On m’a dit qu’elle préférait le vin, faudrait que quéqu’un aille en chercher, on prend ça où du vin par icitte ? 

Édith arrive.  Améda et ses filles sont heureuses.