lundi 19 décembre 2022

La pénurie de main-d'oeuvre

 

                                                  Crédit photo: site Depositphotos

La pénurie de main-d’œuvre est partout. Ce n’est pas nouveau, car je radote ce que les médias propagent allégrement et ce que je constate à chaque coin de rue. Le vieillissement de la population et le faible taux de la natalité font que tout le monde s’arrache les cheveux pour régler l’inéquation entre l’offre et la demande.

À bout de souffle, ma FC, c’est-à-dire, formidable coiffeuse, est allée « kidnapper » son aimable tante, une jeune septuagénaire (pas d'âgisme ici), qui travaille comme caissière dans un supermarché. N’ayant pas le choix, et sûrement afin de sortir sa tête hors de l’eau, elle s’est dit qu’elle allait la former.

Me semble que moi, j’aurai vu une grosse lumière rouge s’allumer ! À mon humble avis, avant de jouer dans les cheveux d’une cliente, et ce, dans mon temps, il fallait une formation professionnelle en coiffure d’une durée d’un an, pas d'une journée !

Et qui a servi de cobaye ? Oui, oui, vous avez deviné, moi !

— Nicole, t’es une cliente si gentille ! Est-ce que tu acceptes que je montre à ma tante comment appliquer une teinture ? me pria presque ma FC.

Prise de court, mon égo accroché à son compliment et parce que c’est vrai, je suis une vraie gentille, je n’ai pu refuser.

Et bien, cela m’apprendra à ne pas m’affirmer à mon âge… J’ai donc eu droit à de la coloration sur les oreilles, une durée d’application longue pour ne pas dire, qui s’éternisait, un mauvais rinçage et un brushing pire que pourrait le faire ma petite-fille de huit ans ! Tout cela au même prix que d’habitude. Heureusement que ma FC a corrigé l’inexpérimentée.

Le manque d’employés et le désespoir font que, on prend n’importe qui ou presque. On nivelle par le bas. Les employeurs baissent leurs exigences d’embauche, et c’est celui qui paie la facture qui écope. Je croise les doigts que ce ne soit pas rendu dans les soins de santé. Heureusement que les ordres professionnels existent et qu’ils ne sont pas encore contournés.

Évidemment, à mon prochain rendez-vous, je m’affirmerai avec délicatesse.

Prions ensemble pour que la caissière du coin n’installe pas les pneus de ma voiture au printemps prochain !

vendredi 9 décembre 2022

Céline, Harry et Meghan

 

                                                        Crédit photo: archives La Presse


                                                                        Crédit photo: Netflix


Voici que le goût de potiner me titille le bout des doigts, une journée pour me sustenter de petits ragots. D’abord, notre Céline nationale qui nous annonçait hier, l’annulation de ses concerts en Europe en raison d’une maladie orpheline neurologique, le syndrome de la personne raide. Notre reine québécoise souffre de raideurs musculaires et de spasmes douloureux. Il était évident qu’elle couvait une maladie quelconque, juste à regarder certaines photos sur les réseaux sociaux. Et oui, j’adore regarder « Watch » sur Facebook, je l’avoue ! Céline a mentionné qu’elle a un excellent suivi médical. J’espère que cela inclut un bon psy ! Lorsqu’on s’est toujours défini comme une artiste de hauts niveaux, ce n’est pas évident de revêtir la jaquette sans paillettes du patient d’hôpital ! Sans compter que la douleur physique à long terme peut assommer à coups de massue le moral de n’importe qui. 

Si c’était mon amie, je lui dirais :

— Céline, ton corps te parle !

— Je sais, mais chanter, c’est toute vie !

— Céline, ton corps crie qu’il n’en peut plus. Il t’oblige à arrêter. Mon petit doigt me dit que peut-être, tu devras te redéfinir autrement que par la chanteuse ? Est-ce que tu consultes un bon psy ? Moi, j’ai juste des raideurs matinales de femme ménopausée et je prends de la glucosamine, je marche une heure par jour et je fais 30 minutes de yoga 3 à 4 fois par semaine. La ménopause nous rente dedans ! Bon, je n’ose même pas imaginer ce que tu vis !

Silencieusement le mot « calvaire » me vint en tête au même moment que je me passais la main dans les cheveux. Je ne pus m’empêcher d’ajouter :

— Voix exceptionnelle, destin exceptionnel, bin maladie exceptionnelle ! Viens-t’en ma belle, on va écouter Netflix, le documentaire sur Harry et Meghan ! Ça va te changer les idées ! Où tes enfants ont caché le pitonneux ?

René-Charles entendit la question et, sourire aux lèvres, nous le remit sans dire un mot. Son cellulaire sonna. Il se dirigea à l’extérieur pour prendre l’appel.

Bien installées sur le divan, l’une à côté de l’autre, avec un gros sac de crottes au fromage entre nous et nos pantoufles tricotées aux pieds, nous voulions arrêter le temps. Céline venait de prendre sa médication. La douleur allait s’atténuer. Elle fit même une blague. Ce qui me surprit.

Les trois épisodes bonbons passèrent comme l’éclair. Stupéfaites, nous fûmes, d’apprendre que juste avant le mariage, le père de Meghan avait vendu des photos truquées aux tabloïds britanniques ! Puis amusées, du surnom d’Harry sur Instagram, soit Prince Haz. Nous nous esclaffâmes en chœur lorsque Meghan révéla qu’elle ne savait pas faire la révérence devant Lilibet. Et sommes devenues tristounettes lorsque nous sûmes qu’elle n’avait jamais eu de cours 101, des us et coutumes vestimentaires afin de parader aux événements mondains à Buckingham Palace. Finalement, Céline trouva que le harcèlement des paparazzis britanniques était plus intense lorsqu’on portait un titre de noblesse.

Je lui répondis :

— Une cage dorée, quoi que l’on pense, est lourde à supporter. 

La petite Céline sourit timidement. La douleur était de retour. La reine dans la maladie n’existait plus. 

dimanche 27 novembre 2022

Suis-je vraiment revenue ?

 

                                                Florence. Crédit photo: moi-même

Me voici, me voilà ! Petit coucou entre ma vie ordinaire que je trouve pas mal extraordinaire et les retouches à mon manuscrit avec mon nouveau pote Antidote. Ça rime en crime ! Non, mais, ce logiciel de correction est une merveille ! Un indispensable pour la gribouilleuse que je suis. Ce qui fait que, dernièrement, j’ai bûché comme une malade à paraphraser au lieu de citer des références (merci Diane pour tes conseils !). La prochaine fois, pas question d'écrire un roman historique !  Roman, tout court, fera l'affaire ! 

Ceci dit, je suis rendue à bonifier, réécrite, ajouter, enlever, changer, tout ce qui m’agace. Autre joie, j’ai retrouvé mes personnages, que je suis la seule à connaître si bien. J’avoue que ce travail me grise royalement ! Un peu comme le syndrome de Stendhal ou de Florence. Vous connaissez ? Une sorte d’extase au sublime. Ah l’Italie ! Que de beaux souvenirs ! Suis-je vraiment revenue ? Je rêve encore à toi, tu sais...

Certes, ce n’est pas que mon manuscrit est un chef-d’œuvre, mais c’est plutôt le chemin que je prends pour réaliser mon rêve qu’il l’est. J’ai une écriture vieillotte, complètement différente de mon blogue. Je parfume mes mots autrement. Je les habille d’une nouvelle manière. C’est un jeu avec moi-même. Vieillir, c’est aimer se surprendre et décider de repartir... 



                                       Photo prise à Florence. Crédit photo: moi-même.

mercredi 9 novembre 2022

Revenir sur le plancher des vaches

 

Ruelle à Venise

                                                  Vache de Monsieur Racine, mon voisin 

Suis-je vraiment revenue d’Italie ?  Pas vraiment. La nuit, je marche encore et encore à Rome ou dans les petites ruelles de Venise, de San Gimignano jusqu’à Sorrento (Côte Amalfitaine). Je n’ai pas le goût d’atterrir, je dois me faire violence pour ouvrir les yeux. La luminosité forte du soleil de ce pays, sa chaleur tropicale, ses gigantesques monuments de marbre, son énergie millénaire, sa grande beauté 360 degrés du nord au sud, me donnent de la difficulté à me recentrer et ce, même en campagne. J’ai repris mes longues marches et mon yoga pour y arriver. Vais-je réussir ? Je suis à l’étape du choc de la peine d’amour. L’autre me manque. Un coup de foudre à l’ancienne, car je suis d’une autre époque.

Mon amie Diane est en train de repasser à la loupe mon manuscrit et comme elle m’a dit que j’ai trop de références, je les modifie et même réécris certains passages. C’est un travail de moine bénédictin. Le premier roman est une école en soit. Je pensais pouvoir présenter mon bébé avant les fêtes, faudra oublier cela, parce que je devrai corriger, accepter ou refuser ses propositions. Bref, pour écrire un roman historique, il vous faudra Antidote et une bonne amie comme la mienne. Avec mon TDAH et mon autodiagnostic de dyslexie, j’ai compris qu’elle retouchait mon roman avec Adobe et non avec Antidote… Et boyboy, il n’y en aura pas de facile avec mon cerveau ! J’ai également une barrière imaginaire avec les normes de présentation des références. Mêlée comme dix, j’ai juste le goût de retourner à Pompéi tout de suite et de ne plus jamais revenir ! Le positif dans tout cela, c’est que je vais retrouver mes personnages que je ne voulais pas quitter. Ils ont un tempérament italien imaginaire, vous savez. Ils sont beaux dans ce qu’ils sont, comme des Bucatinis, des Rigatonis, des Raviolis…

Vous ai-je dis que je me suis commandée le test DNA d’Ancestry ?  Tout d’un coup que j’ai du sang italien !

 

vendredi 4 novembre 2022

L'Italie



Venise  (crédits photos: moi-même)

Chère Italie, 

Mon corps est revenu sur le plancher des vaches, mais mon cœur est resté chez toi. Le sevrage n’est pas facile, crois-moi. Toutefois, je savoure la chance que j’ai eue pendant deux semaines d’être portée par la grandiosité de tes paysages ainsi que par tes deux millénaires d’art, d’architecture et d’histoire. L’antiquité, le moyen-âge, la renaissance et j’en passe, on peut dire que tu as pas mal de vécu ! Semble-t-il que tu possèdes 60% des trésors culturels du monde, alors revenir dans ma campagne rustique au Québec, fait que la nuit, je rêve constamment à ton inimaginable beauté, tu sais, celle qui fait mal lorsqu’on la quitte. Je te retrouve à Venise, Burano, Murano, Torcello, Vérone, Lac de Garde, Cinque Terre, Parme, San Gimignano, Sienne, Pise, Florence, Chianti, Rome, Pompéi, Sorrento, Capri et la Côte Amalfitaine. Je t’assure qu’à tous les soirs, j’ai hâte d’aller me coucher !

Je ne sais pas si tu es au courant, mais c’est grâce à ta très dévouée guide Pauline Cassoli @pctourleader, une Italienne au français impeccable (même si elle mélange vidange et vendange 😉), que mes 39 congénères et moi, avons pu faire un voyage d’une si grande intensité ! Du haut de ses 25 printemps, professionnelle, empathique, drôle et irrésistible, Pauline a été notre reine épicurienne, nous protégeant comme une maman canard, nous, ses cannetons de l’âge d’or. Il fallait voir les Italiens écarquiller leurs yeux à son passage de star. On avait l’air de pichous à côté d’elle, mais des pichous heureux quand même ! Certes, Pauline reflète ta magnificence dans tous les sens du mot, comme quoi, tout est dans tout.

Ici, les conifères et les tapis de feuilles mortes des feuillus recouvrent mon grand terrain. Les platanes, cyprès et pins parasols, si fiers et imposants dans tes décors inégalés, n’existent pas chez moi. Le bois remplace ton imposant marbre et ta divine céramique majolique. Ma pauvre crème glacée de chez mon épicier me donne le goût de pleurer ma vie lorsque je pense à tes gelatos ! Idem pour tes pâtes, pizzas, citrons, olives, prosciuttos et parmesan ! J’ai l’impression que par chez nous, tous les aliments goûtent le vite fait, le mange-moi vite et on passe à autre chose.

Petite coquine va, tu m’as surprise en m’obligeant à faire pipi debout presque comme un homme dans les endroits publics, parce que tu n’as pas de siège de toilette sur « ton trône » ! N’empêche qu’avec la pratique, je suis devenue pas mal bonne !

Je vais t’avouer un secret, je me suis autodiagnostiquée une légère dépression post-italienne, une sorte de blues de voyage. Je me prescris donc l’un de tes bons barolos avec de succulentes olives importées, il faut ce qu’il faut !  Chère Italia, ti amo alla follia ! Jamais je n’oublierai Venise en gondole, Pompéi et la visite des grottes de Capri sur l’eau cristalline de la méditerranée et j’en passe…Entre toi et moi, je n’aurais jamais pensé t’aimer autant, jamais…

 

                                            Burano et ses magnifiques maisons colorées


                                                       Pompéi, inoubliable !


                                  La Côte Amalfitaine et ses routes si étroites et sinueuses


                                              Le Vatican

 

                                       L'une des grottes à Capri


Le Colisée de Rome


vendredi 14 octobre 2022

Jean-Michel Blais

Petit coucou rapide avant le départ. Juste avant d'aller engloutir de la bonne bouffe italienne, des pizzas (pizze), des pastas à l'infini, des gélatos, du bon vino et visiter Pompéi, Rome, Venise, Chianti, et j'en passe (c'est pas gentil, je sais !).  Je me fais donc pardonner en vous partageant mon coup de coeur depuis des mois: le pianiste-compositeur et interprète québécois Jean-Michel Blais. Aubades, son dernier album est divin ! Irrésistible à souhait !  Bonne écoute !  Ciao ! 

P.S. Aubade selon Larousse signifie ''un concert donné à l'aube sous les fenêtres de quelqu'un''. Le soir, c'est une sérénade. Ciao pour de vrai ! A+ 



mercredi 12 octobre 2022

L'Italie m'appelle

 

                                                 Crédit photo: Site Pixabay

« Aluto », j’ai un cerveau hyperactif et ce, même la « notte ». Pas moyen de l’arrêter, le coquin. Il est épuisant ! Quand je ne rêve pas de mes proches décédés, je travaille à mon manuscrit. Ce qui fait que ce « mattina », je l’ai encore bonifié, enfin je l’espère, même si je ne me souviens pas exactement des changements faits pendant mon sommeil paradoxal. 

Bref, je viens de l’envoyer à mon amie pour quelle repasse dessus pendant mon absence. J’espère que mes neurones vont se mettre à OFF en Italie, quoi que j’aie un gros doute parce que le deuxième tome commence à titiller la gribouilleuse que je suis. Vous voyez bien que « sono, è…vraiment, contento », puisque j’ai enfin réussi à m’en séparer.    

Au retour, début novembre, je m’attèlerai sur la correction du manuscrit et une recherche sérieuse d’éditeurs.

Prenez soin de vous et profitez de la vie. C’est cucul, mais vrai !

Arrivederci !

Bisous 😊

 

jeudi 6 octobre 2022

Ne me quitte pas

Crédit photo: moi-même

Un petit coucou automnal. Les feuillus sont presque trop beaux, même si depuis une semaine, mon boisé se recouvre d’un long manteau brun, jaune voire orangé. Les résineux, pour une fois, se cachent en arrière d’eux. Ils retrouveront leur place en même temps que la neige volante, collante, lourde, des longs mois d’hiver. L’automne est vraiment ma saison préférée. J’aimerais l’éterniser.

Je ne veux pas quitter mon roman. Je bonifie la fin pour éviter la séparation. Il va falloir que je le quitte, il va falloir que je me résonne. Falloir, un verbe pénible dans l’obligation. Un verbe militaire, discipliné, qui demande du bon vouloir.  Pourtant, je sais qu’il est temps de le donner à mon amie Diane pour qu’elle repasse dessus avec une minutie monastique. J’ai également fait la lettre de présentation et le synopsis pour mon éditeur chouchou. Laborieux et pénible, ce fût.  Il fallait, il fallait, il fallait, respecter les procédures imposées. La rebelle en moi s’est écrasée. Il faut ce qu’il faut.

Seule avec mon roman, il m’arrive de pleurer. L’émotion me happe comme une bourrasque venteuse du mois d’octobre. C’est le but recherché, me surprendre moi-même. J’ai modifié la fin pour en faire une suite. Une bulle au cerveau de jus d’orange au déjeuner, mais à quoi ai-je pensé ? 

 

dimanche 25 septembre 2022

Faire du vélo

 


                                                          Crédit photo: ziudadano.tumblr.com

Je pédale, je pédale, toujours le matin de 8 heures à 11 heures, du lundi au vendredi. J’ouvre mon portable et me dirige droit devant mon écran afin de retrouver mes personnages. La discipline est ma meilleure amie. Pendant ce temps, mon vélo électrique s’impatiente dans le cabanon, mais je lui fais la sourde oreille, à ce petit tannant.

Après avoir relu et bonifié mon roman, je suis à l’étape que j’aime le moins, c’est-à-dire, placer les citations textuelles, les références. Beurk, j’aime mieux nettoyer le bol de toilette que de faire cette corvée qui demande des connaissances spécifiques et la minutie d’un rat de bibliothèque des années 50.  Je fais donc du vélo de montagne, ce n’est pas ma force, je sue ma vie, je n’aime pas les bosses ! Pourquoi je me donne cette misère ? Parce qu’on ne peut pas envoyer un « tapuscrit » sans qu’il soit parfait ou presque, c’est la loi de la véloroute littéraire, même s’il sera à modifier plusieurs fois avec l’éditeur. J’ai l’oreille fine, je vous entends me demander : Mais qu’est-ce qu’un tapuscrit ? Un texte tapé à l'ordinateur puisqu’un manuscrit est écrit à la main. J’ai appris aussi que les petits traits au début des dialogues s’appellent des tirets cadratins (—). La gribouilleuse que je suis assimile les règles du mieux qu'elle le peut. Va-t-elle s'en souvenir ? Ça, c'est une autre histoire. 

Bon, restera à ma gentille amie Diane, aux yeux de lynx, à repasser dessus. Finish ? Aucunement. Il faudra que je trouve les bons éditeurs, faire une lettre de présentation, le synopsis et mettre à jour mon curriculum vitae.  Bref, ce n’est pas demain que mon bébé sera envoyé dans l’univers, mais je croise les doigts pour début 2023. Comme je ne suis pas connue, ni reconnue, faudra donc pédaler le vent dans la face.

Sur mon vélo littéraire, mon rétroviseur m’envoie les images de tous les efforts faits à ce jour. Écrire est relativement facile si je compare à tout ce qu’il faut faire après. « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre », citation d’Albert Einstein. Ça roule, ça roule un peu carré, mais ça avance ! Je ne fais pas du vélo stationnaire. 😊

jeudi 15 septembre 2022

Je suis enceinte !

                                            Crédit: Line Severinsen
 

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais l’arrivée de l’automne québécois me galvanise. J’ai l’impression que cette saison possède une baguette magique, me rendant plus vivante que je ne le suis. Est-ce ses couleurs vivifiantes ? Est-ce la température froide de la nuit qui me réveille tous les sens ? Qu’importe, l’automne me nourrit et cela me convient.

La correction et la bonification de mon roman vont bon train. Je suis rendue au dernier chapitre. Je me suis donnée jusqu’au 14 octobre, juste avant un voyage de deux semaines en Italie. J’ai une amie au grand cœur qui s’est offerte pour faire une Adobe d’elle-même, en corrigeant la grammaire du texte et tout ce qui va avec. Après, je devrai l'améliorer et faire le synopsis afin de prendre le chemin difficile des éditeurs. Or comme je ne suis pas rendue à cette étape, je n’y pense pas.  Je suis une gribouilleuse, pas une vraie romancière. Je m’amuse, penchée en hauteur sur mon clavier.

Dans un tout autre ordre d’idée, l’enterrement de ma Queen sera lundi prochain. Je vais sortir ma boîte de papiers mouchoirs (pour de vrai), la placer pas loin de mon trône, c’est-à-dire, mon divan beige, vieux de plusieurs, plusieurs années. On a le siège que l’on peut avoir ! Les premiers pas du Roi Charles III se font dans la lignée des vieilles coutumes de la monarchie.  Comme je ne l’envie pas ! La perte de sa mère, la gestion de ses 800 cents prochaines associations caritatives, sans oublier les mercredis occupés à rencontrer la première ministre, ses nombreuses obligations officielles et finalement, la gouvernance de sa propre famille, me donnent des nausées, juste à y penser. Un cirque qui me fait prendre conscience du bonheur que je vis. Emmitouflée dans ma vieille robe de chambre, d’un vert pâle, d'une couleur usée par le temps qui file bien trop vite. Être tirée à quatre épingles, tout le temps, je ne supporterais pas et contenir mes émotions sur mon visage, encore moins !  Je vais donc profiter de ma retraite pour deux, puisque le Roi Charles III n’en connaîtra jamais le goût.

J’arrive à ma grande nouvelle, je suis enceinte ! Quoi !  Je vous entends penser que je suis trop vieille !  J’ai le bedon rond, pas juste d’un roman, mais aussi d’un(e) mini-cockapoo. Mon 4ème enfant viendra au monde, très poilu, en avril et dans mes bras en juin 2023.  Nous avons donc 9 mois pour trouver un nom. Si c’est une femelle, j’aimerais bien Lily pour Lilibeth et pour un mâle, Max. Rien de princier pour lui, je sais. Néanmoins l’animal recevra un dressage royal, peu importe son sexe, sa lignée, soyez-s ’en assuré !  Ciel, je vous entends encore penser ! Le corgi n’est pas hypoallergène, vous savez.

Je dois vous quitter. Je vous fais ma courbette habituelle, puisque j’ai des bouts de ciel romanesques à ficeler. Lily, veux-tu bien ne pas japper !  Je me pratique, 9 mois, c’est si vite passé. Lily, non ! 😉

 

vendredi 9 septembre 2022

Adieu ma Queen

 

                                                          Crédit photo: @David Bailey

Elle aura régné 70 ans, 7 mois et 2 jours. Ma Queen, la Reine Élizabeth II, a rendu son dernier souffle hier, le 8 septembre. Je crois qu’elle s’ennuyais trop de l’amour de sa vie, son bien-aimé Philip.

Sur Messenger, ma famille et moi, avons une page privée qui s’appelle : « La famille royale », cela vous démontre mon attachement affectif à cette monarchie britannique désuète. La conversation familiale a commencé après ladite mauvaise nouvelle de son décès, incluant deux questions de ma fille de 24 printemps :

Fille : Pleures-tu ?  C’est qui va prendre sa place ? (Questions adressées à moi-même)

Fils aîné : Charles III

Fille : Ah, connais pas.

Fils aîné place infos et photo Wikipédia

Fille : Ah oui, et ben.

C’est vous dire que la pomme est restée dans l’arbre ou est tombée très, très loin de l’arbre, en ce qui concerne la monarchie et ma fille !

Chère fille qui ne lira pas mon blogue, Est-ce que j’ai pleuré ?  Bien sûr, évidemment ! On s’autorise à sangloter à la mort d’un personnage dans un roman, une télésérie, on peut bien le faire pour une vraie personne de la vie publique. Tu ne le sais pas, mais avec ma Queen, c’était affectif, pas cérébral. Facile d’aimer une femme attachante comme Diana, la princesse des cœurs, mais j’avoue que ce fut plus corsé avec Élizabeth. On me l’a imposé dans un beau et grand cadre noir et blanc, sur les murs de toutes les classes de mon école primaire. Puis, dans mon adolescence, la famille royale au grand complet s’est retrouvée régulièrement dans les « Paris Match », les journaux et à la télévision. Les mariages, les naissances de William et Harry, les déboires et le double-jeu amoureux de Charles, puis les malheurs de Diana sont survenus en même temps que vous êtes arrivés et que vous grandissiez.

Chère fille qui ne lira pas mon blogue, j’ai toujours admiré l’assiduité envers ses fonctions et ses devoirs, de cette femme réservée qui me semblait plus froide que de la glace. Son sens du dévouement extrême, en sacrifiant sa présence auprès ses enfants, faisait que je ne l’enviais aucunement. J’aurais abdiqué assez vite ! Côté mode, je vais te faire rire, mais il paraîtrait qu’elle portait toujours des couleurs voyantes pour qu’on ne la cherche pas, afin de la voir rapidement ! De plus, son énorme chapeau agencé à sa robe remplaçait sa couronne lorsqu’elle devait aller à la rencontre du commun des mortels lors de ses nombreuses œuvres caritatives. Sa devise était : « Être vue pour être crue » C’était bien avant Instagram ! Ma Lilibet savait être une avant-gardiste !

Chère fille qui ne lira pas mon blogue, à mon humble avis, la lettre d’alphabet préférée de ma Queen était la « C » pour campagne, chevaux et chiens corgis. Mère de quatre enfants (Charles, Anne, Andrew et Edward), ce fut son mari adoré Philip qui s’en occupa, parce que ma Queen travaillait fort. Elle ne gouvernait pas, certes, mais régnait. Ce qui veut dire qu’elle avait beaucoup d’influence sur les relations diplomatiques et politiques de son pays. Elle se devait d’épauler son gouvernement. Officiellement, elle était chef d’État, chef des armées, chef de l’Église anglicane et chef du Commonwealth. C’est quoi le Commonwealth ? C’est une organisation intergouvernementale de 54 états membres d’anciens territoires de l’Empire britannique, dont le Canada, ton beau et grand pays, fait partie.  Hello!  la terre appelle la lune !  T’es rendue où ?  Reviens, je n’ai pas fini !

Chère fille qui ne lira pas mon blogue, ma Queen était une battante, avec les difficultés que ses enfants lui ont fait vivre, je t’assure qu’elle en a bavé comme ses humbles sujets. Entre toi et moi, elle était une femme ordinaire, élevée dans le grand luxe, qui faisait un métier difficile, exigeant, inhabituel, hors de l’ordinaire. Née en 1926 comme ta grand-mère Anne-Marie, c’est peut-être pour cette raison que mes larmes coulaient à l’annonce de sa mort. Tu sais, les larmes servent à éteindre nos peines. Tu veux savoir, qui la remplacera ? Son fils aîné Charles, le mal-aimé. Point positif, il est très écolo comme William, celui qui lui succèdera par la suite, à sa mort. Savais-tu que Charles 1er, en 1649, avait été exécuté ?  Non, ça, c’est une autre histoire qui ne t’intéressera pas. J’achève.

Chère fille qui ne lira pas mon blogue, c’est un peu pour tout cela, que j’ai visité Buckingham Palace en 2013, pendant que ma Queen était en vacances à Balmoral. La seule personne à qui j’ai pu faire ma fameuse révérence, à l’entrée, fut la préposée aux billets. Elle a bien rigolé. Bref, je te fais donc ma courbette habituelle, il est temps pour moi d’aller préparer un gâteau Reine Élizabeth. Je t’avise que je saurai très occupée jusqu’au 18-19 septembre prochain, jour de son enterrement (date non fixée encore). Qui seront là ? Comment seront les relations entre William et Harry ?  Quelles seront les petits-enfants présents ? Quels seront les autres invités ? Comment seront-ils habillés ? Comment agiront Charles et Camilla ? Comment les anglais vivront sa mort ?  Bref, mon cerveau bouillonne et s’active, juste à y penser. Sans compter, tous les reportages, documentaires à regarder. Des heures de plaisir !

La monarchie, tu sais, ressemble aux Kardashian de ton adolescence, avec en plus, le mot devoir, dévouement, obligations. T’es déjà partie !  Attends, connais-tu l’histoire de Diana Spencer ?

mercredi 7 septembre 2022

Les Mosaïcultures Québec 2022

 

Crédit photo: moi-même

Désolée pour l’assiduité qui fait faux bond sur mon blogue, mais la retraite occupe entièrement mon univers. Le matin, c’est sacré, j’écris mon roman et l’après-midi, je prends le temps de Vivre, avec un grand V. Bref, je profite de ce "tout" et ce "rien" que j'aime, que je savoure et que je vénère (je n'exagère même pas). Tiens, tiens, comme celui d’aller voir les Mosaïcultures au parc du Bois-de-Coulonge à Québec.

Le bouche-à-oreille a finalement fait son chemin petit-à-petit jusqu’à moi. Faut dire que les commentaires étaient tous positifs, une sorte d’effervescence, de bouillonnement dans chacun d’eux. C’est donc en accompagnant de la famille, que j’ai pu vérifier les qu’en-dira-t-on, et j’en suis ressortie totalement estomaquée ! Rien de moins !

Lorsque 6 millions de fleurs et de plantes vous parlent avec autant de beauté sur un parcours de 1,5 kilomètres, vous les écouter !  Le thème « Il était une fois…la terre » dans l’art horticole n’est pas juste beau, il livre un message et nous rappelle la fragilité de la vie. Une expo qui nous amène dans le monde polaire et marin, dans celui des espèces menacées, sans oublier, la Nation huronne-wendat, pour se terminer en agronomie. Ce sont 100 horticulteurs qui nous éblouissent avec 200 variétés de fleurs et de plantes, 200 œuvres tridimensionnelles, dont certaines immenses et 20 tableaux, 7 jours sur 7 ! Lorsque la démesure et la poésie se rencontrent, ça donne ce genre d’événement, un incontournable ! 

Je vous confirme que les sentiments sont perceptibles dans les sculptures. Comment y arrivent-ils ? Comment des formes de métal recouvertes de toile géotextile, puis remplies de terreau arrivent à faire de telles merveilles ? Ricardo dirait que le secret est dans la Caramilk, ici, il est créé par Mosaïcultures Internationales, de grands, de très grands artistes horticoles. À voir et à revoir absolument jusqu’au 10 octobre prochain.



mercredi 10 août 2022

Marie Laberge

 



Crédit photo, celle du bas: Michel Cloutier

C’est peut-être un hymne admiratif qui fait que je prends mon clavier, c’est sûrement un hymne à la reconnaissance, un chant à la louange de l’écrivaine québécoise connue et reconnue qu’est Marie Laberge. J’avoue, d’elle, je ne connaissais qu’une mèche noire, bien en évidence sur une belle chevelure blanche. Ma boulimie littéraire n’avait jamais croisé son chemin. Mais où étais-je avant d’aller à sa rencontre ? Mieux vaut tard que jamais, comme on dit! Cet été, fallait me voir me gaver de « Gabrielle », « Adélaïde » et « Florent », trois briques intemporelles. D’ailleurs, c’est la première fois qu’un auteur réussit à me faire pleurer à la première page d’un roman, celui de Florent. La dernière page lue, j’étais en manque. Au secours !

Les jours ont passé, je suis allée vers « Manikanetish » de Naomi Fontaine, jeune auteure Innue remplie de talent. J’ai beaucoup aimé. J’ai par la suite continué vers d’autres écrivains, mais je m’entendais dire souvent : « Ce n’est pas si bien écrit que Marie Laberge! Il manque l’humanité des personnages qu’elle seule sait si bien décrire. Bref, je cherchais son style, son intensité, sa flamme et son talent dans les autres. Fallait que je fasse quelque chose. J’ai mis de côté ma pile de livres, pris le volant pour atterrir chez mon libraire afin d’y déposer devant la caissière, quelques ’unes de ses œuvres. C’était Noël avant le temps ! Alléluia !

J’ai terminé d’écrire mon premier roman (politico-historique) que je corrige en ce moment. C’est du sport, mais c’est tellement important pour moi ! Disons que la débutante à peur de rien !  Je me vois, petite, prendre des cours privés pour juste apprendre à lire (merci maman), je pars de loin et me voici à 60 ans à voyager en 1833 avec des mots, les miens. Marie Laberge, sans le savoir, m’a donné l’autorisation d’enlever la pudeur qui enfermait mes personnages. Décloisonner ma retenue. Elle est maintenant mon auteure chouchou. Celle qui tient sa plume comme un scalpel, une grande chirurgienne de l’âme humaine. Je vous quitte, j’ai des livres à lire, les siens ! Enfin ! 

dimanche 31 juillet 2022

Le ciel est défâché

 

                                                             Crédit photo: AP, Éric Gay

Lorsque ma montre a vibré et que mon cellulaire en sourdine a sonné, j’ai pris l’appel immédiatement. J’oublie toujours de remettre le son, mais ça, c’est une autre histoire. Je poursuis… C’était l’adorable secrétaire Maggie qui m’offrait un rendez-vous d’urgence (abordable) pour réparer, ma dent numéro 47, ma maudite molaire tronçonneuse. Elle fut donc restaurée vendredi, par une nouvelle, gentille, jeune et très compétente dentiste, Docteure Marcotte ! Je n’ai jamais été très superstitieuse, mais je vais le devenir !  La médisance envers l’Église catholique, je ne ferai plus (sauf dans mon roman) et le ciel ne m’en voudra plus ! Ça rime en crime !

Faut dire que j’ai arrêté mes critiques envers le pape assez rapidement puisque je ne pouvais plus ni parler, ni mastiquer. J’ajoute que vendredi, dans les airs, bien installé dans son avion papal, Jorge Mario (son vrai prénom) a enfin reconnu que les abus subis par les peuples autochtones dans les pensionnats constituaient un génocide. Alléluia ! « Dieu existe » me suis-je dit ! Peut-être que ça ne vous fait rien, mais moi, ça me fait du bien. La pression est donc maintenant sur les évêques et le Vatican afin d’ouvrir les archives de cette macabre époque. Cet aveu important ne me rendra pas plus catholique, mais disons que cette cause me tient à cœur et augmente mon empathie et mon grand respect envers les Autochtones. Parce qu’il ne faut pas faire l’autruche, les non-Autochtones dont je fais partie, ont pas mal de travail à effectuer pour construire des ponts, pour aller à la rencontre de ces premiers habitants du Québec. Leur musique et leur littérature deviennent les meilleurs véhicules pour y arriver et la visite de leurs territoires à ne pas oublier. Un pas à la fois, ensemble.

Il fait beau, vraiment beau, je vais aller tester le ciel. Si un oiseau laisse échapper un cadeau du firmament, je saurai que le pardon n’est pas encore accordé ! :) 

jeudi 28 juillet 2022

Le ciel est fâché

                                                           Crédit photo: Getty Images/Joe bélanger

Je deviens crack-pot, marteau, vous me direz ce que vous en pensez, mais le ciel vient de me punir! Cette semaine, j’ai commenté allégrement, à droite et à gauche, mon malaise voire ma colère envers la religion catholique et les excuses insuffisantes du pape aux victimes des pensionnats. Bien hier, j’ai reçu ma punition en plein visage. 

La soirée s’annonçait pourtant belle. La température était humide, mais pas trop, un petit vent nordet, de l’aval du fleuve St-Laurent rafraîchissait la pièce. En apéro, j’avais bu un excellent vin rouge italien, un mercredi soir en plus, pas même la fin de semaine ! Je considérais mon geste comme un péché véniel, anodin, amusant, sans gravité !  Je crois que je médisais encore ma frustration papale lorsque le malheur me frappa pendant que je mastiquais une bouchée de porc mariné que j’avalais avec un gros, mais que dis-je, un énorme morceau de plombage de ma dent 47, une molaire inférieure droite. Je trouve que le ciel y ait allé fort un peu ! Je ne pouvais plus rien ingurgiter, même le vin changé en eau ne passait plus ! 

Le ciel, au-dessus de nos têtes voit et entend tout. Il s’est arrangé pour me faire taire. Je veux quand même ce soir, lui préciser que j’ai très bien compris le message, surtout ma langue qui se fait scier froidement par ma dent coupante et ce, à chaque fois que j’avale ou que je parle. Alors je mange mou comme si j’avais atteint l’âge vénérable de 90 ans et je ne dis plus un mot jusqu’au retour des vacances de ma dentiste, soit lundi (Alléluia). Je vous précise qu’au Québec, les professionnels de la santé buccale prennent leurs vacances tous en même temps. Bien sûr, vous pouvez trouver un dentiste en urgence, mais ça vous coûtera la peau des fesses juste pour le diagnostic. J’ai quand même pensé à placer un peu de cire orthodontique sur la méchante dent tronçonneuse, ma langue s’en porte un peu mieux. 

Vous pensez que je me trompe que « Honni soit qui mal y pense », que ce n’est pas une intervention divine, que l’intention ne se voulait pas malveillante.  Peut-être, mais comme dirait un proverbe bien connu : « crache en l’air, retombe sur le nez ». C’est tout près des dents ça ! Avoir une dent contre quelqu'un nous revient toujours entre les dents ! 

vendredi 8 juillet 2022

À dix minutes du pape


                                        Photo: Archives Deschâtelets

Mon fils, le plus vieux de la famille, m'a écrit dernièrement: ''J'suis en retard, mais je viens de voir que le pape François va venir au Sanctuaire de Ste-Anne-de-Beaupré''. Le pape, ce n’est pas Coldplay pour lui, c’est probablement juste un représentant d’une religion ancienne qui a contrôlé ses ancêtres et bien d’autres.

Si je me fie à la théorie de Karinthy, je devrais être à 6 degrés de séparation du saint-père, mais avec les réseaux sociaux et le réseautage, d’année en année, le degré de séparation diminue, j’imagine que maintenant, 3 degrés seraient plausibles. En tout cas, le pontife romain sera à 10 minutes de chez moi du 24 et 29 juillet prochain. Il y viendra afin de présenter officiellement ses excuses aux Autochtones pour les mauvais traitements qu’ils ont subis de la part des prêtres et religieuses catholiques dans les pensionnats.

Il ne faudrait pas oublier que le gouvernement de l’époque a manigancé la Loi sur les Indiens (1876) dans le but de les assimiler, de ''tuer l’indien'' en eux (langues, cultures, spiritualités et encore plus) en les obligeant à fréquenter ses établissements. Ce qui leur a donné, pendant plusieurs générations, de graves traumatismes et installé une immense barrière entre les québécois, les canadiens et les Premières Nations. J’ai appris, il y 2 semaines que le gouvernement sud-africain s’est inspiré de cette législation pour créer l’apartheid en 1940. Ça m’aura pris 60 ans pour le savoir ! Dans ma langue à moi, cela s'appelle un génocide, rien de moins.

Entre vous et moi, on n’a rien vu, on n’a rien su, de toute façon, on ne l’aurait pas cru, mais aujourd’hui, les Premières-Nations parlent et nous les écoutons. Aujourd’hui, des ponts se bâtissent, nous allons à leurs rencontres musicales et littéraires, c’est un bon début. Restons ouverts à nos ressemblances et bonifions-nous de ce qu’ils sont, sans oublier le passé. Le respect sera notre lien d’amitié, c’est dans l’air du temps, il était temps.



mercredi 6 juillet 2022

Le Festival en chanson de Petite-Vallée 2022

 


Crédit photo: moi-même :) 

Il y a des lieux dans le monde qui nous accrochent le cœur, ils entrent en nous avec force, on aimerait s’y blottir longtemps, longtemps. Alors on se promène sur le bord de la mer comme à Petite et Grande-Vallée pour y admirer le plus grand que soi afin de s’en galvaniser pour n’en rien oublier.

Je n’avais jamais mis les pieds à Petite et Grande-Vallée, mais cette année, j’y ai déposé mes valises à l’accueillant Hôtel-Motel de Grande-Vallée afin d’y vivre 4 jours intensifs au rythme d’auteurs-compositeurs-interprètes émergents ou reconnus de la chanson francophone du Québec.  D’abord, je vous parle de l’hébergement en vous mentionnant que j’ai payé ma facture et que je ne suis pas sponsorisée. Coup de cœur pour cet ancien hôtel, fin 19ème siècle, mais surtout pour ceux qui y travaillent, son propriétaire Monsieur Mathieu et ses chaleureux et dévoués employés. Son restaurant L’Aubergine n’a rien à envier aux tables des grandes villes du Québec, sa cuisine aux saveurs de la Gaspésie est plus que délicieuse. De ses belles chambres, on y admire une vue panoramique spectaculaire entre la mer et les montagnes. Bref, c’est l’endroit parfait afin d’y savourer le privilège d’y être, tout simplement, et de vous y sentir comme chez vous.

Le Festival en chanson de Petite-Vallée se retrouve aussi à Grande-Vallée avec le grand chapiteau Québecor de 1400 places. Ce sont les grosses pointures artistiques qui s’y produisent. Endroit idéal pour y observer son grand manitou, le directeur général et artistique Alan Côté, qui chapeaute et dirige admirablement, avec son équipe et de nombreux bénévoles, l’événement. Ce festival est hors-norme parce qu’il reste à échelle humaine, pas trop gros pour s’y perdre dans la foule et l’anonymat. Mon seul regret est d’avoir manqué Déferlante Autochtone, il paraît qu’on pouvait sentir l’unification entre Autochtones et non-Autochtones. Le Festival qui se termine le 9 juillet, fait donc la preuve que l’on peut changer les mentalités avec le biais des arts de la scène, de la poésie, des mots et de la musique.

Que de belles découvertes, que de belles rencontres, un incontournable définitivement.

P.S. Merci à Madame Fournier, Madame Brousseau et Monsieur Pelletier pour la visite privée à l’Église St-François-Xavier. C’était divin, rien de moins.


jeudi 23 juin 2022

La sexagénaire

 

                                           Crédit photo: Sacha Goldberger

Je suis en mode vacances au Québec, bien heureuse de ne pas dormir dehors pour d’obtenir un précieux passeport afin de partir à l’étranger. J’ai le cerveau libre comme un papillon, un battement d’aile au spectacle de Clara Luciani, un autre au Grand Prix de Montréal, un petit dernier vers Lara Fabian. Il y en a qui se libère de leur brassière, moi, je savoure la délivrance du port du masque jusqu’à la prochaine vague. Immunisée pour trois mois de la Covid, même si je sais que je peux rattraper le méchant virus, mon esprit reste insouciant, désenchaîné, euphorique. La sexagénaire s’excite comme une ado.

Progressivement, je me suis transformée en pigeon voyageur de La Malbaie à Montréal, en attente de mon envol pour la Gaspésie et l’Anse-St-Jean au Saguenay. Malgré l’inflation et la manque d’employés, le Québec est beau dans la démesure de son territoire, de ses paysages et surtout de ses humains qui y habitent. La sexagénaire aime les gens.

Lorsque je suis allée à Montréal, j’ai encore constaté que la langue anglaise y dominait implacablement, tout le contraire des régions, où le français y règne en roi et maître. Bref, deux solitudes habitent notre belle province, et un jour, pas si lointain que cela, le français sera minoritaire à Montréal au même titre que les langues autochtones (cries, inuktitut, innu/montagnais et atikamekw). Je m’y résigne de plus en plus, la règle étant que c’est la langue du commerce et des affaires qui prédomine. Cette méga-ville deviendra progressivement une sorte de Louisiane avec ses quartiers banlieusards français de l’époque coloniale. La sexagénaire est une sorcière tristounette.

Mes enfants vous diront que l’environnement et plus important que la lutte du déclin du français dans la métropole, certes, ils n’ont pas tort, mais l’un peut aller avec l’autre. Ils ‘’chilleront’’ à La St-Jean, elle fêtera avec eux. La sexagénaire, des fois, se sent du passé. 

Bonne fête nationale un peu, beaucoup, passionnément ! 

mercredi 15 juin 2022

Les conseils de Simon Boulerice

 



Photo: Jean-François Lemire, Shoot Studio


Voilà, c’est fait, j’ai terminé d’écrire mon livre, mais ce n’est que le début d’un grand défi. J’ai encore bien du travail à faire, car il me reste à le relire, le corriger, le bonifier et par la suite, demander à des amis d’y trouver les coquilles et de m’émettre leurs commentaires. L’avant dernière étape sera de reprendre la correction en tenant compte de leurs suggestions. La difficulté maintenant est que je n’arrive pas à quitter mes personnages. Ciel que je me suis attachée à eux ! Sans le vouloir, subtilement, j’en m’en suis imbibée.

Le premier jet m’aura pris 8 mois à temps partiel, soit environ 2 heures par jour. Quotidiennement, inspirée ou sans idée, je me lançais. Souvent, pendant la nuit, mon cerveau m’envoyait les informations manquantes, mon livre me suivait dans mon sommeil lové à moi comme un bébé caneton à sa mère.

Pour écrire, il faut aussi aimer lire les autres auteurs et ne pas vouloir atteindre l’inaccessible étoile de la perfection. Je suis réaliste, j’ai le talent modéré et la passion très élevée. Je ne suis pas Muriel Barbery, Éric-Emmanuel Schmitt, Katherine Pancol, Marie Laberge, Dany Laferrière, Micheline Lachance, Jean-Pierre Charland, Pierre Caron, Michel Jean, Yves Beauchemin et Simon Boulerice pour ne nommer que ceux-là. Parce que je pars de loin, de très loin. Celle qui encore, mélange la séquence des sons à l’intérieur d’un mot et change un son pour un autre, celle qui pense qu’elle souffre d’une forme quelconque de dyslexie.

À Noël passé, mon fiston Cloclo m’a fait parvenir en cadeau, une petite vidéo personnalisée du prolifique auteur Simon Boulerice. À ce moment-là, j’étais en chicane avec le plan de mon roman. Je savais l’histoire, mais pas les détails du récit. J’étais étourdis, prise dans un manège qui ne voulait pas s’arrêter. C’est donc l’adorable Simon (oui, je l’aime d’amour) qui a su trouver les bons mots afin que je devienne la plombière qui débouche le tuyau de son premier roman politico-historique. Simon m’a transmis de la confiance avec toute son humanité et bien sûr de bons conseils que je vous refile :

1- Avoir une discipline d’écriture, de la rigueur, tout en préservant sa bonne humeur, son plaisir de rédiger.

2- Le plan est fait pour nous ramener sur le droit chemin, mais comme dit Michel Tremblay, c’est le fun de tourner de l’autre côté lorsque ce n’est pas prévu.

3- Se donner du lousse et s’amuser comme un enfant dans un terrain de jeux.

4- Se surprendre soi-même, car il y a de bonnes chances de surprendre aussi le lecteur.

Une minute cinquante sept secondes qui a transformé mon rêve en réalité. Les grandes lignes de mon plan en tête, j’y suis allée à l’instinct, juste pour oser me surprendre, ce qui a fonctionné.  

À 60 ans, je regarde la petite fille de sept ans de mon passé, celle qui n’arrivait pas à lire et qui prenait des cours privés, la fin de semaine (merci maman), afin de réussir à bouquiner comme les autres, afin qu’un jour, elle monte son Everest et qu’elle écrive son premier roman. Tout cela pour vous dire de ne JAMAIS abandonner.



vendredi 27 mai 2022

Les covideux




Photo: Pixabay

Je prends le clavier pour vous donner un peu de mes nouvelles. J’aurais bien pu ne jamais écrire ce billet, mais tout d’un coup qu’une Martienne en 2300 retrouve mon blogue dans les archives terrestres et qu’elle veut savoir si j’ai eu la Covid et bien, elle aura sa réponse. Pourquoi une Martienne et pas un Martien ? Bien, c’est connu, les femmes lisent plus que les hommes ! Alors je gère et je genre ! 

Chère Martienne,

Nous avons attrapé la Covid. Malgré 3 vaccins, elle nous a sauté dessus, Monsieur le marquis et moi, avant notre prochaine dose de rappel du 6 juin. Tu parles d’une mauvaise blague ! (Je me permets de vous tutoyer). Le port du masque n’étant plus obligatoire dans les grandes surfaces, c’est fort probablement en magasinant que la malveillante s’est volatilisée dans l’air ambiant pour qu’on la fleure ! Bref, depuis la fin de semaine passée, un camion m’a lourdement passé sur le corps, avec frissons, éternuements, toux sèche. Dans mon cas, c’est comme un gros rhume-grippe d’homme, c’est-à-dire, une démarche pesante, un cerveau gelé avec des symptômes et des lamentations de Jérémie. Monsieur le marquis, lui, est presque asymptomatique. Je vous confirme qu’il n’y a pas de justice sur cette terre ! Chère Martienne, c’est du sarcasme.

Isolés pour 5 à 10 jours, Monsieur s’occupe dans notre petit paradis campagnard pendant que je continue d’écrire mon roman politico-historique (1833 à 1861) qui va très bien, 170 pages à ce jour. Ce n’est qu’un début, car par la suite, faudra que je le bonifie afin de le faire lire à 5 personnes objectives qui me donneront leurs précieux commentaires. Ensuite le corriger, l'abonnir, jusqu'à ce qu'il me plaise et que je l'envoie dans l'univers littéraire. J’ai laissé tomber le plan qui me stressait, je vais le mettre à jour lorsque le roman sera terminé. J’écris lorsque Monsieur est au golf, c'est plus facile. Je pianote devant mon écran afin de me surprendre moi-même lorsque les larmes me viennent aux yeux ou que je me dis, hein, est-ce moi qui a écrit cela ? Alors, j’ai gagné mon Goncourt, mon Renaudot !  

Je dois vous quitter chère inconnue, mes personnages m'attendent ! Je viens de voir Alexandrienne sortir de sa poche un mouchoir blanc en vieux tissu du pays. Elle a le nez qui coule, la pauvre, la démarche balourde, faut vraiment que j'y aille ! Est-ce le choléra ou une peine d'amour ? Une chose est certaine, mes personnages me mènent par le bout du nez, nuit et jour. À la revoyure, chère amie lointaine du futur ! Attention aux virus interstellaires ! 

jeudi 28 avril 2022

Écrire

      crédit image: https://www.motscles.net/blog/ponctuation-et-bien-ecrire


J’écris, j’écris, j’écris. Cette semaine, j’ai repris mon roman, juste pour le plaisir de faire des recherches, de me raconter une histoire, avant tout, juste à moi, rien qu’à moi. J’ai botté le cul à mon anxiété de performance en me fichant d’être publiée ou non. Que mon roman soit bon ou mauvais, je m’amuse et c’est bien ainsi. Mon énergie carbure aux hommes et aux femmes d’hier, aux dialogues, aux intrigues et aux mots. Dans mon lit, La mèche en bataille, je rêve dans l’obscurité, pour trouver au réveil la soif de vivre de mes personnages. Je me glisse dans leur peau comme si c’était la mienne, j’invente, je tricote et détricote leur vie. Je suis l’intruse de ce qu’ils ont été et de ce qu’ils seront ou ne seront pas. Qu’importe, je les aime d’Amour avec un grand A.

Il y a quelques minutes, lavette à la main en faisant la vaisselle, je me suis dit :

-Tu écris sur le passé. La colonisation du Saguenay, année 1833 à ? (Je n’ai pas encore statué sur la l’année butoir, finale). Peut-être parce que tu ne veux pas voir le présent ?

-Fiche-moi la paix Nicole Kidman, arrête de toujours analyser. Quoique, en ce moment, avec la guerre en Ukraine, Poutine qui évoque encore l’arme nucléaire, la spirale d’autodestruction du réchauffement de la planète, l’éternelle Covid, le délestage dans les hôpitaux, le nouveau virus de l’hépatite chez les enfants, la rougeole qui revient au grand galop et l’inflation, je suis mieux de rester au 19ème siècle !

Si vous n’étiez pas déprimé avant de me lire et bien là, vous l’êtes. Désolée.