lundi 21 décembre 2020

Un Noël Covidien

 


Il est certain que cette année, les fêtes seront différentes et ne ressembleront en rien aux années précédentes. Covid oblige, on devra faire avec.

Dans nos petites bulles rapprochées, pas de party, mais beaucoup de visioconférences. Faut se rappeler que ce n’est pas parce que l’on ne se verra pas, en chair et en os, que l’on ne s’aimera pas, mais la distance fera mal, je vous l’accorde. On dit que l’extraordinaire est dans la profondeur de l’ordinaire.  C’est mon mantra de la semaine.

Qu’ils sont loin les Noëls de mon enfance avec la pile de manteaux de fourrure sur le grand lit de mes parents et des festivités qui n’en finissaient plus.  De la grande table des adultes collée à celle des enfants, on pouvait y trouver de la bonne tourtière du Lac-St-Jean avec un lièvre dedans. C’était surtout la famille Girard de ma mère, des joyeux boute-en-train aidés par la bière, le gros gin et l’alcool fort. La matriarche, ma grand-mère Améda admirait sa fille, la femme orchestre. Son tablier sur sa belle robe, elle papillonnait à s’en étourdir. Les adultes buvaient et jouaient aux cartes longtemps, cantonnés dans un immense nuage de nicotine. Une fête n’attendait pas l’autre, mais la cacophonie était une douce musique à mes oreilles. Ce n’était pas tant les cadeaux, c’était l’esprit de famille qui m’emballait. Et puis, tout ce beau monde repartait en voiture, pas attaché, une bière entre les jambes. Faut croire que les miracles existent. 

Vint les Noëls de ma propre famille, mon conjoint, mes enfants et la présence unique de ma mère.  Des fêtes avec leurs propres couleurs, beaucoup plus tranquilles. À la fin de la soirée, ma maman attendait, bien assise sur une chaise, son chapeau de fourrure sur la tête. Signal qui voulait dire : La fête est terminée, venez me reconduire ! Le goût de festoyer a pris la poudre d’escampette, avec elle, à sa mort en 2014.  Le temps des fêtes est devenu tristounet, mélancolique. Ce qui était acquis ne l’était plus.

Fiston a terminé ses 48 traitements de chimio.  On saura cette semaine s’il est en rémission ou s’il devra se faire opérer et/ou refaire de la chimio.  On zieute l’espoir malgré la peur.  Les deux jouent à cache-cache. 

 

dimanche 29 novembre 2020

Se chixer


Photo qui date de quelques années

Ma dernière de 22 printemps me sort toutes sortes de mots anglicisés. Le dernier en lice est se ''chixer’’ (se faire une beauté).  À chaque fois, mes cheveux se grisent en dessous de ma coloration et mes yeux s’écarquillent de stupéfaction. Heureusement que mon cellulaire ne dort jamais très loin et que Google existe ! Toujours est-il que les trentenaires chillent (prennent du bon temps), les milléniaux, eux, chixent.  Que va-t-il rester de la langue française dans toute sa beauté ?  

Faut dire que j’aime les mots moyenâgeux comme ‘’en lice’’.  Plus il est âgé, plus je vais l’apprécier. Certes, un mot qui a le poids du temps mérite toute mon admiration. 

Alors lorsque le cratère générationnel apparaît, je monte sur mon cheval blanc, au galop, je pitonne le plus vite que je peux, afin d’aller la rejoindre avant qu’elle ne prenne la poudre d’escampette dans son monde numérique. À cache-cache des mots de Molière et un peu trop près de ceux de Shakespeare, elle ne peut pas résister à l’ivresse de son temps.

jeudi 29 octobre 2020

Un automne pas comme les autres

 


Crédit photo:  moi-même

J'ai toujours aimé l'automne, cette année, c'est différent. 

En télétravail depuis un mois, mes temps libres sont vachement (c’est un compliment) occupés à cuisiner (Coco-Poubelle a toujours faim) à marcher et au travers de tout cela, quelques mouvements de yoga se collent à mes journées. Le cancer de fiston est rock and roll. Une journée, il fait un embolie pulmonaire et une autre, ses métastases rapetissent sur ses poumons. Aucune idée pour les ganglions et l’abdomen.  Mes émotions jouent donc au yoyo. La 3ième et avant dernière série de chimio est très difficile pour lui.  Il a un moral d’acier, mais plus un poil sur la tête, ni de barbe, peu d’énergie et de concentration. De ses cheveux, il ne dit mots, mais de sa barbe, il s’ennuie. Un peu comme un arbre qui perd ses feuilles, son corps détache ce qu'il ne veut plus et ce, sans lui demander son avis.

Comment recoller les morceaux de cette étrange période Covid qui continue à s’abattre sur nous ? Chacun essaie à sa manière de faire son gros possible, pour garder la meilleure version de soi-même.  Déjà, la neige a recouvert le sol de sa blancheur, je souhaite qu’elle nous éclaire.  Et toi, mon fils, mon porteur d’espoir, toi plus grand que nature. Où puisses-tu ta force ?   

Épilogue

Rares sont ceux qui ne sont pas un aidant naturel pour un proche. Un papa, une maman, un fils, une fille, une sœur, un frère, un ou une amie, nommez-les.  De cœur à cœur dans le tourbillon de nos vies, cette personne devient notre priorité. La semaine du 1 au 7 novembre prochain sera la semaine nationale des proches aidants.  Pour ne pas s’oublier, il faut s’outiller. Allez fouiner INFO-AIDANT, ça ne pourra que vous aider. 

Cet automne est décidément surréaliste. Le silence fait du bruit. 

jeudi 15 octobre 2020

La chimiothérapie de Nicolas-Claude

 




Depuis son premier souffle, ses premiers pas, ses premiers mots, je me suis toujours efforcée à bien prononcer ses deux prénoms Nicolas-Claude. Tout d’abord parce qu’ils sont beaux et parce que l’un d’eux, rappelle à mon conjoint, le prénom de son père. Un petit clin d’œil à l’invisible.  Même long, j’ai toujours persisté et signé. Faut dire que fiston à lui seul vaut bien deux personnes, minimum. Énergique comme ma mère, qui provenait elle, d’une famille de TDAH inusable presque indestructible. Ce qui fait de nous, génétiquement, la famille Ritalin. 

Ceci dit ou écrit, il m’arrive quelquefois de l’appeler Cloclo, à bien y penser, je suis la seule de la famille à lui donner ce diminutif affectueux. Dernièrement Cloclo est devenu Coco, parce qu’avec la chimiothérapie (12 traitements sur 28 de faits), il a perdu ses cheveux, sa grosse barbe à la mode, niet, disparus. La cortisone le fait manger aussi comme un ogre alors Coco devient affectueusement Poubelle.  C’est pas compliqué, il n’a pas de fond !  On cuisine, on cuisine, on cuisine.  Oubliez les grandes préparations culinaires du genre des tartelettes au fromage mascarpone sur croûte Granola avec truite fumée, on ne fournirait pas ! 

C’est fou comme il est courageux, il ne se plaint jamais. Va à ses traitements, mange, dort comme un ours, il hiberne et Poubelle devient le Dormeur.

Les enfants nous sont prêtés, ils nous apprennent à ne jamais baisser les bras.  Dans la maladie, mon dormeur devient mon héros. 

 

vendredi 18 septembre 2020

Quartier St-Jean-Baptiste à Québec


Sur les plaines d'Abraham, on peut y admirer la beauté du fleuve St-Laurent et Lévis.

Dans la jungle de béton d'une ville, il y a toujours de beaux paysages à découvrir. Il faut juste prendre la route à pieds, puis marcher, marcher et marcher. Quel plaisir de voir Québec différemment ! 

Le quartier St-Jean-Baptiste à Québec est décidément mon préféré. J'ai bien fait une bonne quarantaine de kilomètres, cette semaine, selon ma précieuse Fitbit. En voici quelques clichés.



Un proprio indécis ou amoureux de l'art urbain


Le MNBAQ fleuri



Art visuel au MNBAQ




La Tour Martello 4 pour protéger Québec contre l'invasion américaine dans les années 1818 environ. On connaît la tour située sur les plaines, mais celle-ci est un bijou méconnu de la population.  Elle est vraiment bien cachée dans le quartier.  


Art urbain


Art urbain


Coin caché, tout près du Centre communautaire Lucien-Borne, au coeur de la Haute-Ville. On peut voir en bas, une petite partie du quartier St-Sauveur. 


Plein de belles petites maisons comme celle-ci 



ou comme celle-là (tout près de la rue Cartier). 


jeudi 17 septembre 2020

Des nouvelles de fiston


Crédit photo: Pixabay


Fiston devait commencer sa chimio la semaine du 7 septembre, mais avec le férié, il a débuté le 14 (il faut 5 jours consécutifs, jours ouvrables). Je vous passe la néphrite et ses visites à l’urgence reliées à ce léger retard, presqu’un cauchemar !

Alors c’est enfin parti mon kiki ! Sa première semaine est le commencement de sa guérison, rien de moins ! Je suis de nature optimiste, puisqu’avec chaque intraveineuse, on s’approche de la santé. Cependant, pour lui rappeler, un peu de nausées et de fatigue en fin de journée. Chaque cancer a sa recette de Ricardo-chimio. Son oncologue (un très bel homme en passant, bonheur aux yeux) possède un minuscule petit livre de recettes d’où il recopie les ingrédients sur un formulaire.  Monsieur courage, fiston, aura 3 autres séries intensives, ce qui nous amènera à la fin décembre.  

Au début-début, étant nouvellement proche-aidant, on ne sait pas grand chose. On vit dans l’incertitude, en sachant très bien que les effets secondaires sont incontournables, qu’ils peuvent survenir à tout moment à différents niveaux.  J’imagine qu’ils vont s’intensifier,  d’où l’importance de le nourrir le mieux possible.  J’ai donc pris une semaine de congé au travail et je me suis transformée en maman oiseau, style Maman Dion et Sœur Angèle (en plus jeune), pour leur côté réconfortant, talent en moins, j’y mets tout mon cœur.  Concernant son appétit, fiston a toujours été une poubelle, dans le sens qu’il mange comme un ogre, c’est encore vrai, mais seulement à 16 heures, après ses traitements qui sont intenses et quotidiens. 

Dans ma vieille, mais vraiment vieille revue du vrai Ricardo, la nutritionniste Caroline Tran, spécialisée en oncologie au CHUM-Hôpital Notre-Dame, mentionne que l’alimentation doit être vue comme une partie intégrante du traitement contre le cancer. La revue est tellement obsolète, qu’elle ne doit plus travailler là, mais bon, un conseil comme celui-là, ça ne démode pas. Faut donc augmenter la teneur des protéines dans les repas en y ajoutant du fromage râpé, tofu, beurres d’arachides, noix, morceaux de viande, œufs durs, légumineuses et lentilles.  L’ajout, j’oublierai pas !  Les fameux Boost, Ensure,donnent un bon coup de pouce aussi. Ils ont leur importance. On ne fera pas toujours dans la gastronomie en chimiothérapie.  Ça rime en crime.

Fiston n’est pas rendu à tout ce qui mange a mauvais goût (dysgueusie). J’veux même pas y penser. On s’accroche à nos petites victoires, une bouchée à la fois. Une odeur, une couleur, le souvenir d'une bonne bouffe et la vie devient plus belle. La nourriture est tellement réconfortante, paroles de maman oiseau. Je vous quitte pour laver mes plumes. 

dimanche 30 août 2020

Le cancer de mon fils


Crédit montage: Auteur inconnu 


Se sentir aspirer vers l’arrière et être violemment catapultée sur un mur de briques. Un face à face avec la dure réalité de la vie, c’est exactement la sensation que j’ai ressentie lorsque j’ai appris cette semaine, que le cancer des testicules de mon fiston de 27 ans est de grade 3 et qu'il s'est propagé à l’abdomen, aux ganglions et aux poumons.  En dépit de cette mauvaise nouvelle, le taux de survie se situe entre 60 et 70%.  Fiston dit que c’est surréaliste. L’an passé, il trippait sa vie à Berlin à enseigner le français à ses jeunes élèves du primaire tout en visitant 16 pays.  Puis, la Covid est arrivée.

Cela dit, un diagnostic de cancer ne fait jamais dans la dentelle, c’est violent et les traitements nous donnent la chienne.  Sa chimio doit commencer dans la semaine du 7 septembre jusqu’à la fin novembre.  On nage dans l’inconnu, chacun à notre manière et à notre rythme.  Certains jours, on marche les pieds nus sur de la vitre en apprenant à avancer malgré la peur. Puis la vie continue, nos fêlures deviennent lumineuses parce qu’on s’aime tout simplement.


jeudi 20 août 2020

Le mot cancer

 

Crédit photo: meditation monk wail paper.

J’ai la tête vide, les mots ne veulent pas se déposer sur ma page blanche, c’est peut-être mieux ainsi, parce que dernièrement, l’un d’eux m’a fait vraiment peur.  Toujours est-il que le cancer existe encore même en temps de Covid. 

Brutalement, sans prévenir, il est entré dans notre famille.  L’un de mes enfants a reçu un diagnostic de cancer le 24 juillet dernier.  Le côté positif (il faut bien en trouver un) est que la survie relative de cet intrus s’élève à 97% après 5 ans. Ça reste que le cancer, ce n’est pas une grippe.  Fiston n’a pas perdu son sourire, sa joie de vivre légendaire, son autodérision pour autant, il navigue dans l’incertitude comme un capitaine de bateau.  C’est fou comme nos enfants peuvent nous impressionner dans l’adversité.

De mon côté, je suis une mère moussaillon, j’apprends à retrouver ma sérénité en essayant de ne pas trop m’inquiéter pour lui.  La détresse empathique n’aide personne.  Je détricote mes peurs, une maille à la fois. Il y a certains mots que j’enveloppe dans la laine, comme-ça, ils me font moins peurs. 

 

lundi 22 juin 2020

L'été






Il était temps, un peu d’insouciance, une brise de légèreté parce que la Covid a frappé fort notre printemps planétaire. Va-t-elle nous donner une deuxième vague à l’automne ?  Nous ne voulons pas trop y penser. 

Pas facile de tenir la distanciation sociale, mais on fait de notre mieux. Dans tout ce tourbillon d’émotions, ce virus nous impose des leçons de vie, nous obligeant à revoir nos façons de penser, de faire et de vivre. Nous avions tout sans attendre, maintenant, il faut apprendre à patienter et à s’adapter. Être vite sur la gâchette du changement et de la créativité. 

Cela dit, l’été, nos peurs sont moins présentes, elles prennent facilement la poudre d’escampette, nous retrouvons enfin un sentiment de confiance. Adieu le spectacle de notre groupe préféré, le voyage en Italie, le saut en parachute en tandem (j’exagère à peine), pas grave, au moins, nous sommes vivants et nous apprenons à apprécier ce que nous avons.  Ce sera le plus bel été de notre vie. Il le faut, pour tous ceux disparus qui n'ont pas notre chance.

Saviez-vous que les apiculteurs s’habillent de blanc pour ne pas se faire piquer par les abeilles ?  Le blanc est réputé procurer un sentiment de sécurité.  Tiens, je vais en porter un peu, beaucoup, passionnément, puis me faire une rôtie pleine de miel.  Je vais la napper d’espoir et d’insouciance, l’été, c’est fait pour cela, pause farniente. Profitons, savourons, mangeons, dansons, aimons.  La Covid rôde toujours, gentiment camouflée comme les vaches de Monsieur Racine.  


dimanche 31 mai 2020

UN BAIN DE FORÊT





-Qu’est-ce que tu as fait en fin de semaine, Nicole ?  Me demanda l’une de mes collègues. 

-J’ai scié du bois au chalet. Depuis 3 semaines, je nettoie mon boisée et je travaille fort.

-Ah bon. Ce n’était pas plate (monotone) ?

-Non, au contraire, rien de mieux pour se vider le cerveau.  C’est méditatif et physique en même temps. Mon chum s'occupe des grosses bûches, pis moi, du reste. 

-Ah ok.

Je n’ai même pas eu un petit wow !  Juste un ok, plate comme une bière flatte.  C’est certain que j’aurais pu dire, je fais de la sylvothérapie, je prends un bain de forêt.  Là, ça aiguise la curiosité.  J’aurais sûrement eu un, c’est quoi la sylvothérapie ?  Une médecine préventive venue du Japon, ma chère.  En gros, elle est basée sur les bienfaits physiques et psychologiques de la nature. Notre taux de cortisol baisse, alors cette hormone liée au stress augmente nos globules blancs impliqués dans la réponse au virus. Pis les virus, ben, on commence à connaître, sauf un, mais on va l'oublier deux secondes. 

De l'air, se mettre le nez au vent est devenu un besoin vital parce que pour plusieurs, le pif, il se retrouve enfermé dans un masque, un couvre visage !

Vous n’avez pas de forêt et bien un parc près de chez vous peut faire l’affaire, mais de grâce, ne sciez pas les arbres !






Crédits photos: moi-même

lundi 18 mai 2020

La serviette sur la tête


Crédit photo: Pixabay

La serviette sur la tête, cheveux mouillés, on jase. 

C’est que j’arrive de 3 jours de sciage de bois au chalet.  Là-bas, la vie est comme avant.  Je ne prononce même plus le nom de vous savez quoi, juste à l’entendre, partout en tout temps, les orteils me frisent. Mais autant s’adapter, autant s’entraider.  Prendre le taureau par les cornes parce que le retour à la normale n’est pas pour demain.

‘’Ce n’est pas parce que la vie n’est pas élégante qu’il faut se conduire comme elle’’. 

François Sagan
Des bleus à l’âme.


Après avoir suscité des craintes, et ce avec raison, la réouverture des écoles primaires a somme toute bien été. Fiston, le prof, a aimé son retour à l’enseignement avec ses 11 poussins de 5ième année (9-10 ans).  Habitué à une classe de 23 crocodiles, il y voit une grosse différence. Les liens se créent plus facilement, le gâteau lève vite.  Créatifs, les jeunes inventent des jeux distancés à la récré. Par contre, pas toujours facile de maintenir les mesures d’hygiènes, mais dans l’ensemble, l’œuvre semble positive. En bon français, c'est un work progress, c'est donc à suivre jusqu'à la sixième et dernière semaine. 

Petits comme grands, on veut juste faire de notre mieux dans le pire. Comme moi, tantôt, avec ma teinture maison pour cacher mes cheveux blancs. Ciel que j’ai hâte que les salons de coiffure ouvrent.  Scier du bois est vraiment plus facile que de s’appliquer une couleur douteuse dans une chevelure indomptable et rebelle. Le plus compliqué, c'est vraiment le derrière de tête, même le miroir n'a pas voulu m'aider ! 

Dans ce tourbillon, nous sommes tous dans le même bateau, un voyage imposé avec au programme une traversée indéterminée.  Apprendre à se faire une belle vie quand même, on y a droit. 

Bon, je vais aller voir la couleur. Même là-dessus, je n’ai pas le contrôle.  

dimanche 10 mai 2020

La fête est triste


Crédit photo: Pixabay (Banksy)

La tête par en avant, penchée vers le sol, je m’étire. En ouvrant les yeux, j’aperçois sur mes cuisses de la peau d’orange, plus communément appelée de la cellulite.  Ça m’a pris 58 ans pour qu’elle apparaisse sur cette partie de mon corps.  Des fois, j’oublie que nous sommes en période de pandémie.  Je n’écoute plus les mauvaises nouvelles sur le sujet, je travaille et je maintiens ma routine d’activité physique. 

J’omets presque que :

Le Québec est divisé en deux, les régions et Montréal. Celle-là est l’épicentre du foyer d’éclosion au Canada. Deux de mes trois enfants et ma petite fille vivent là-bas.  Ma fille m’a dit que les Montréalais ne respectent pas du tout la distanciation sociale. Alors déconfiner cette méga ville, à la fin de mai, ne me semble pas du tout une bonne idée.

Et dans la belle ville de Québec, mon autre fils recommence lundi à enseigner. Visière, masques et des mesures sanitaires strictes à respecter au menu.  Monsieur le prof au primaire travaille dans une école privée.  Bien chanceux pour lui parce qu’au public, je connais des enseignants qui n’arrivent même pas à avoir les produits désinfectants.  Les bottines ne suivent pas les babines des points de presse. Difficile de faire tourner un paquebot dans un lac. L’organigramme au public est peut-être trop lourd. 

En cette journée nuageuse de la fête des mères, je n’ai pas la tête dans les nuages. Comment ne pas penser à toutes les mamans, les grands-mamans, décédées de la Covid-19 dans les CHSLD ? Combien aujourd'hui de gens pleurent cette triste réalité ? Cette année, la fête est triste.

Je vais essayer de faire l’autruche, la tête par en avant, penchée vers le sol, enterrer mes pensées.  Pendant que d’autres vont mettre en terre, on ne sait pas quand, celle qui les a mis au monde.  Bonne fête des mères malgré tout...


dimanche 3 mai 2020

À 2 mètres de l'autre


L'excellente Élisabeth Moss dans la série La servante écarlate de l'auteur Margaret Atwood. 


À 2 mètres de l’autre, je serai.  Facile à dire, moins facile à faire !  Depuis le 13 mars dernier, Covid-19 a pris le contrôle de nos vies pour y installer la peur.  Depuis tout a changé.  Déjà qu’il y avait le cancer, c’était bien suffisant !  Je veux me réveiller de ce mauvais film de science fiction ! 

Le déconfinement progressif a commencé depuis peu et avec lui, la règle du 2 mètres de distanciation sociale imposée.  Enfantin la fin de semaine lorsque je me promène dehors en milieu rural, beaucoup plus difficile à mon petit bureau de la ville de Québec. À moins d’avoir un énorme chapeau qui m’oblige à garder ma distance avec l’autre, cette règle à application variable est l’une des plus difficiles à respecter.  On joue au ping-pong de l’oubli, on fait des acrobaties.

Comme le lien de confiance est déjà établi avec mes collègues, il est ardu de garder la distanciation et ce, sans me trouver moi-même trop exigeante, voire paraître caustiquement poule mouillée. C’est malaisant de redire et répéter la même rengaine.  Dans mon cas, je crois bien que j’opterai pour le port du masque.  Reste à savoir si j’arriverai à le mettre sans me sentir l’extraterrestre du troupeau, la servante écarlate du bureau ! 

Avant, je cherchais à pimenter ma vie, maintenant, j’essaie juste de la protéger. Quelle période troublante ! À suivre...


dimanche 26 avril 2020

J'ai la chienne


Je sais, ce ne sont pas des chiens (je vous présente quand même Thelma et Sonny) 
Crédit photo: moi.


Mes mains sont rugueuses, un peu comme l’écorce d’un peuplier.  Il est surprenant cet arbre, puisqu’on peut le planter à partir de boutures sans racines.  Pour en revenir à mes mains, c’est pas sorcier, l’arrivée du Coronavirus m’a rendue hypervigilante. Pas au début, mais de semaine en semaine, subtilement.

J’ai déjà lu quelque part que c’est grâce à nos ancêtres, il y a 5 millions d’années que nous avons si bien su développer notre faculté d’adaptation.  Je vous avise que je m’adapte difficilement à la nouveauté, je n'ai pas cette capacité.  La bulle pandémique du Covid-19 me fait l’effet d’une gifle par jour.  L’overdose de la sinistrose me guette. J’ai la chienne d’attraper ce foutu virus en raison de mon âge et que…je suis badloquée (malchanceuse).  L’immunité collective avec son incohérence me donne la frousse. Juste le goût de disparaître au chalet pendant 2 ans, le temps de la fabrication d'un vaccin. 

Alors, je me soigne.  Aux grands maux, les grands moyens ! Je marche comme une dingue ! À mon heure de dîner, au retour du travail, j’ajoute 30 minutes de yoga, 3 fois/semaine et la fin de semaine, je fais 10 kilomètres de marche cardio !  Cela dit, ma fitbit est en feu ! Ai-je moins peur de la Covid-19 ?  Non, mais je vais avoir des fesses d’enfer !

Toujours est-il que malgré le laid, il y a du beau.  Je m'en vais faire pousser des tomates au soleil, pis…un peuplier aussi.  À suivre.


dimanche 19 avril 2020

Atterrir dans le futur


Getty images

Nous sommes déjà rendus en 2082.  Ce n’est pas des farces, le temps voyage à la vitesse de l’éclair.  Notre capacité d’adaptation a fait notre force pour la survie de notre espèce.  Nous vivons notre vingtième pandémie, en plus du cadeau empoisonné des changements climatiques des générations antérieures. Nos prédécesseurs n’ont rien fait afin de fermer leur boîte de Pandore, nous faisons donc juste de notre mieux.  Je vous annonce qu’après un mois de confinement, nous aurons lundi prochain, le droit d’accéder à la vaccination massive buccale de toute la population terrestre.  Une livraison express personnalisée de Google drones !  

Bon, comme j’avais du temps à perdre pendant ce congé forcé, je suis allée fureter dans les archives nationales des ancêtres du Québec (anciennement BANQ).  Mon arrière grand-mère avait un blogue, c’est fou ce qu’on peut y retrouver de tout, pour tous les goûts.  Bref, ma best vieille mamie Nicole Simard a connu l’époque du Covid-19 en 2020, intéressant de lire que, ce qu’elle trouvait difficile était la dissociation sociale, fallait garder 2 mètres de distance avec son voisin et se laver les mains très souvent, je vous passe les détails.  À cette période, on développa le télétravail et les 5 à 7 virtuels.  Mon aïeule trouvait que la chaleur humaine ne traversait pas les écrans numériques (technologie de dinosaures entre vous et moi).  Dans le temps, on disait qu’il fallait de 4 à 6 semaines pour s’adapter à une nouvelle situation.  Nous, ça nous prend une semaine.  Ils auraient de la misère en petite péché de vivre ici, maintenant !  Savez-vous combien ils ont attendu de temps pour avoir le fameux vaccin Covid-19 ?  Un an et 2 mois !  Une éternité !  Il y a eu beaucoup de morts, pour eux, c’était un peu comme vivre dans un mauvais film de science fiction.  Franchement, même avec de la poudre de perlimpinpin, je ne voudrais pas retourner dans ce temps-là ! 

-Choupette, viens manger !  T’as reçu ta commande de chez Hologramme Kino-mo.

Vous avez entendu mon père ?  Faut que j’y aille.  Ce soir, on va manger en compagnie de l’hologramme de Céline Dion.  Le rétro est très populaire en ce moment. Je zieute celui de Paul McCartney.  Faut que j’y aille, bye !  J'aime les vieilles choses comme mon ancêtre.  Elle chante si bien Céline. 

vendredi 3 avril 2020

Le Réseau Avant de Craquer







Peu ou pas assez connu à mon goût, Le Réseau Avant de craquer est une valeur sûre pour vous aider à garder la tête hors de l'eau pendant votre confinement du Covid-19.  Leur infolettre est remplie d'excellents articles.  Je vous partage mon préféré du jour celui de: Handfield, Catherine (2020, 1 avril) '' On se garde bien de parler de nos peurs ''. La Presse. 


Ça va bien aller... Chose certaine, il y a un avant et il y aura un après à cette pandémie.  Serons-nous différents ?  Aurons-nous développer d'autres habitudes ? Pour l'instant, de mon côté, l'adrénaline redescend, je continue à travailler (service essentiel), mes proches ont perdu leur emploi et sont confinés à la maison.  Heureusement que nous sommes à l'ère numérique.  On a procédé à l'installation du télétravail avec l'adrénaline au plafond.  Quelle période stressante ! D'abord, ne pas attraper ce foutu virus, puis s'adapter au télétravail avec des enfants dans les pattes (petits et grands), sans compter le chien de compagnie qui ne reconnaît plus sa routine habituelle.  Nous sommes tous en hypervigilance.  Cet état de sensibilité, de vigilance exagérée qui disons-le, est épuisante.   Avoir une routine, se coucher tôt, marcher régulièrement et souvent, aide beaucoup.  On fait ce que l'on peut, pas ce que l'on veut. 

On va en avoir pour longtemps, mais pas ad vitam aeternam !  Soyons solidaires, respectons le confinement !  Ça va bien aller. 


samedi 28 mars 2020

Une vague d'arcs-en-ciel





Pendant qu’il pleut des morts Covid-19 partout sur la planète, nous cherchons le réconfort.

Ils sont collés sur les fenêtres d’inconnus, souvent réalisés par de toutes petites mains d’enfants du coin, les arcs-en-ciel nous font du bien.  Les adultes s'y mettent aussi, la pandémie n’aura pas notre moral, faut trouver l’angle de la lumière où il se trouve.

Alors en voici quelques-uns dans le quartier de Limoilou à Québec.

Prenez soin de vous !







lundi 23 mars 2020

Covid-19



Crédit photo: moi-même
Titre: À distance

On pense vivre à une époque moderne et on se retrouve avec les mêmes difficultés que nos ancêtres qui ont fait face à la variole et à la grippe espagnole. Belle évolution ! Parce que depuis que Covid-19 s’est invité sans invitation sur notre planète bleue, nos vies ont radicalement changé.  Il a fallut une pandémie pour nous en obligé.  On a tous une phrase clé qui nous motive dans la vie, la mienne est : ‘’j’apprends dans l’allégresse’’,  Covid-19 s’en fiche, persiste et signe.

De mon côté, je continue à travailler sur le plancher des vaches avec une équipe réduite au maximum, puisque la grande majorité de mes collègues travaillent en télétravail.  Nous respectons à la lettre les mesures sanitaires obligatoires et même plus. La maladie mentale ne prend pas de vacances et nous sommes dans le secteur des services essentiels. En mode urgence nous sommes.  Notre mantra est adaptation à vitesse grand V. 

D’un point de vue personnel, l’un de mes enfants est revenu d’Allemagne avant hier.  Après avoir visité 16 pays et enseigné à Berlin pendant 7 mois, il se retrouve en quarantaine au chalet (lire mon chalet).  Y a pire dans la vie, je sais (mais c’est quand même mon chalet où je ne peux plus aller).  Mes autres enfants suivent les normes, l’un est en télétravail et l’autre a perdu son emploi (lire, j'ai besoin d'argent).

Dans cet esprit de conserver moi-même ma propre santé mentale, je me retrouve à marcher sur mon heure de dîner et dans mon quartier en soirée !  Ma Fitbit est en feu ! Un timide bonjour par-ci, par-là et beaucoup de yeux inquiets qui s’entremêlent. Le ciel est bleu, certes, il y a moins de pollution atmosphérique, on se préoccupe davantage de nos proches, de nos collègues. Les rapprochements sont virtuels, mais réconfortants et sincères.  Tiens, je deviens presque jovialiste !  

C’est fou comme nos priorités changent vite tout d’un coup. Que dire de plus ?  Un jour à la fois et ça va bien aller sont mes nouveaux mantras.  L’allégresse à pris le bord.  

mardi 10 mars 2020

Frida Kahlo au MNBAQ


Oeuvre de Diego Rivera

Je n’avais pas trop le goût d’y aller, j’hésitais, parce que je pensais ne pas aimer les œuvres avec une pincée de surréalisme de l’artiste peintre mexicaine Frida Kahlo (1907-1954) au MNBAQ.  Je m’y suis donc présentée, une journée gratuite.  Mais voulez-vous bien me dire à quoi j’ai pensé !  Décidément, je n’étais pas la seule à avoir eu cette brillante idée, c’était archiplein au pouce carré. J’y suis entrée un peu à reculons, c’était pour mieux avancer dans l’univers de celle qui peignait sa réalité, sa souffrance. Faut donc oublier le surréalisme, bien au contraire. 

Sa vie était loin d’un long fleuve tranquille.  Polio à 6 ans, accident grave à l’adolescence, elle subira pas moins de 30 opérations dont l’amputation de sa jambe droite un an avant sa mort.  Elle vivra quand même une passion dévorante avec le peintre Diego Rivera et sera une militante communiste convaincue jusqu’à sa mort.

Alors jusqu’au 18 mai prochain, allez découvrir une vingtaine d’œuvres extrêmement fortes de Kahlo, mais aussi de Rivera et de d’autres artistes modernes mexicains.  Il y a également de nombreuses photographies qui aident à les situer dans l’époque, celle de la révolution mexicaine jusqu’au début des années 50. 

C’est bête, mais des fois, la souffrance peut donner de la beauté, celle de Frida Kahlo.

Belle découverte à faire, mais pas la journée gratuite du premier dimanche du mois ! 








jeudi 27 février 2020

Jamais trop d'art, jamais trop de Corno

Même si Joanne Corneau alias Corno est décédée en 2016, elle habite toujours notre univers artistique. L'un d'eux est la Galerie Iris à Baie-St-Paul. On peut y admirer de récentes acquisitions sur le marché. Normal, puisque les collectionneurs de départissent de certains tableaux.  Un ravissement, là où nos yeux s'y déposent. 


De toute beauté !   Lorsque je suis allée visiter, samedi passé, elles étaient à 47,450$ chacune.  Sur le site de la Galerie Iris, aujourd'hui 27 février, elles sont à 41,270$ chacune.  Elles sont immenses !



Site Galerie Iris 10 750$


Site Galerie Iris. Toile de gauche: 22 766$ et toile de droite:  31 268$