mardi 24 janvier 2023

La licorne en croisière

 


Ce matin, vers 9 heures, la sonnerie de mon Messenger se fit entendre. Sur l’écran, se dessina le beau visage de mon amie Diane, qui, rayonnante, avec ses beaux yeux bleus, venait m'informer qu’elle avait reçu son test A.D.N. Ancestry.

Après lui avoir expliqué sommairement la procédure, on jasa de tout et de rien, puis elle me demanda: 

— Quelle compagnie aérienne et quel vol prenez-vous pour votre croisière ?

— Ben, je n’ai aucune idée ! C’est « C » (Pitoune pour les intimes) qui s’est occupé de tout avec la précieuse aide de notre adorable belle-soeur H. On ira même coucher à l’hôtel, demain, pour être plus près de l’aéroport puisqu’il paraît qu’on va encore avoir une bonne bordée de neige.

— À quel hôtel ?

— Bonne question, je ne sais pas. Moi, je vis dans le monde des licornes ! Je vais te revenir avec les réponses par textos. 

En raccrochant, je me suis dit : Il n’y a pas plus insouciante que moi sur terre ! Et puis, non ! C’est juste que dans notre couple, c’est moi la guide touristique. Celle qui carbure aux trucs loufoques et historiques sur Nassau, Ocho Rios, Grand Cayman et Cozumel. Le hic, c’est que je suis la seule que ça intéresse ! Alors vous êtes les heureux élus. Je commence.

Bon, Nassau, la capitale des Bahamas. Sur 700 îles, seulement 30 sont habitées. Ancienne république de corsaires, le fameux Barbe Noire y a déjà vécu (1718). Sans oublier Anne Bonny et Mary Read, deux des plus célèbres femmes pirates de tous les temps, qui, pendant 40 ans, dévalisèrent les navires espagnols. Et ces malfrats volaient quoi ? De la nourriture, des étoffes et de l’or. Dans ce haut lieu encore actuels des évasions fiscales (les voleurs des temps modernes), il y a même une distillerie de rhum, du nom du pirate John Watling (1670).

Côté sombre, de 1760 à 1834, l’archipel était essentiellement peuplé d’esclaves amenés par les Anglais pour travailler dans les plantations. Au Québec aussi nous en avions des propriétaires d'esclaves, dont des curés, mais on ne s’en vante pas, bien au contraire. Je vous évite les attaques des Espagnols que les Anglais ont su repousser.

Pour Ocho Rios, elle a été le lieu d’une grande bataille en 1657 entre les Anglais et les Espagnols. Concernant Grand Cayman, elle est l’une des trois îles d’outre-mer du Royaume-Uni 😊 et finalement, pour Cozumel au Mexique, la variole de 1520 a emporté des milliers de personnes, mais l’île est sacrée par la déesse maya de la lune (fertilité). 

Je vis définitivement dans le monde des pirates, des esclaves et de la déesse lune ! Je vous quitte, je dois aller mettre du vernis sur mes orteils ! Les pieds des licornes se doivent toujours d’être en beauté sur la mer des Caraïbes. C’est pour faire diversion si des pirates attaquent notre navire de croisière. Comment s’appelle déjà notre navire ? 

samedi 14 janvier 2023

Le livre "le suppléant" du prince Harry




Je suis entrée chez Renaud Bray comme une croyante s’introduit à l’église. L’espoir au cœur, tenant solidement ma carte-cadeau dans ma main droite. En pleine semaine, mon regard fut inondé de milliers de bouquins avec la présence parcimonieuse de quelques clients. Je me suis arrêtée aux romans québécois afin d’y prendre quatre briques historiques de Jean-Pierre Charland, mon auteur chouchou, qui aborde d’une main de maître, l’histoire, les mœurs et les coutumes du Québec à différentes époques. Ensuite, je me suis dirigée vers les livres de poche.

— Tiens bizarre, je n’ai jamais lu « Trois baisers » de Katherine Pancol ! me suis-je dit.

Ma main l’agrippa tout de suite pour le placer au-dessus de ma lourde pile horizontale.

— Mais où se cache Harry ?

Marche, tourne, contourne, et recule. RIEN !

— Pourtant, il est sorti depuis deux jours, voyons… Ce n’est pas possible ! marmonnais-je.

Arrive en face de moi, un grand jeune homme, aux cheveux indisciplinés et au sourire timide. Je me suis lancée, malgré ma gêne, de passer pour une cliente qui pourrait lire de bien meilleurs ouvrages que celui-là. Certes, le jugement m’accompagne, je sais.

— Bonjour, je cherche le prince Harry, mais où se cache-t-il ?

— Madame, vous êtes la dixième, aujourd’hui, qui me le demande.

Je me suis sentie mieux, nous étions donc plusieurs à le vouloir ! De toute façon, l’important est de lire, peu importe l’œuvre, me suis-je dit.

— Madame, le livre est un best-seller. Il n’en reste plus. Il faut nous laisser votre nom et nous vous rappellerons.

— Vous le recevrez quand ?

— Aucune idée. Il est en réimpression.

— Bon, merci quand même. Je vais essayer de le trouver ailleurs. Au même moment que mon mari (pitoune pour les intimes) arrivait, en me partageant l’idée d’aller voir chez Walmart.

L’ai-je trouvé ? OUI ! avec un beau 15 % de rabais ! Et depuis, je le savoure à petites doses pour faire durer le plaisir. D’abord, il est très bien écrit et traduit. Harry nous dévoile son histoire, sa vie dans la Monarchie, toujours le second, le suppléant de William. C’est comme une psychothérapie publique. Ce qui m’intéresse le plus est la description des traits de personnalités des personnages, mais je ne suis rendue qu’au début. Ça promet ! Deux choses me viennent en tête :

-        Sa grande solitude et l’interdiction tacite de ne jamais montrer ses émotions, sa détresse.

-        Et que son père, le roi Charles, l’a toujours appelé : « mon cher fils ». Juste « Harry » aurait sûrement été trop familier.

Des heures de plaisirs m’attendent. Je m’entends dire à mes enfants : « mes chers garçons, ma chère fille ! ». En attendant ce grand jour, mon heure de douche sera maintenant à 19 heures, puisque je devrai m’habiller comme une reine tous les jours du reste de ma vie ! Mon heure de repas sera maintenant à 20 heures, pour une durée approximative de deux heures ! (Au secours, moi qui mange vite !).

Harry étale sa vie, ses émotions, sa vérité sur un plateau d’argent (sens propre et figuré). William et le roi gardent leurs émotions, leur vérité pour eux-mêmes. Oubliez la présence du suppléant au couronnement de son père. La réconciliation n’est pas pour demain. Sa liberté a un prix, le rejet de sa famille. Dure réalité que la Monarchie, avec ses codes et ses règles moyenâgeux. Ciel, que je suis contente de n’être qu’une roturière descendante éloignée, par deux fois, d’Anne d’Este, princesse franco-italienne. La dissolution est savourée, mes chers amis, mes chers lecteurs. Le couronnement du roi Charles III sera le 6 mai prochain. À suivre… 

mardi 10 janvier 2023

Les révélations du prince Harry

 

                                                          Crédit photo: Amazon

—Chéri (Pitoune pour les intimes), peux-tu me dire pourquoi je suis mal à l’aise avec les révélations du prince Harry dans les médias ? lui demandai-je, hier, juste avant d’aller me coucher.

—Je m’en fiche de Harry, me répondit-il.

Faisant la sourde oreille, je poursuivis :

—De mémoire, je ne crois pas que les déclarations de Diana en 1990 m’ont offusquée autant que celles d’Harry. Pourquoi ?

—Bien, je m’en fous comme dans l’an 40. Je ne gaspillerai pas de mon temps pour même y penser, mais tu peux toi.

—Quelle histoire de famille ! Toute une saga ! Après Netflix, voici le livre. Il paraîtrait qu’on y parle de ses thérapies, de son grand attachement pour sa défunte mère, de l’encouragement de William et Kate pour qu'il porte l’uniforme nazi lors d’une soirée costumée en 2005. Il y aurait également deux rudes disputes dont l’une, où William l’aurait bardassé. Puis, le désir de réouvrir l’enquête de la mort de Lady Di, de sa consommation de cocaïne, de mauvaises blagues de Charles à l’égard d’un ancien amant de Diana, le major James Hewitt. Sans oublier, que Camilla et William auraient donné des informations mensongères aux médias afin de ternir la réputation des Sussex, je passe le dépucelage et qu’il aurait tué 25 talibans en Afghanistan. Bref, ce n’est pas demain la veille qu’on va revoir Harry à Buckingham ! On dirait que je n'ai plus rien à apprendre, mais non, je suis certaine qu'il y a de nouveaux petits détails juteux ou intéressants à découvrir.

Bon, au Québec, on pense de plus en plus à l’abolition de la monarchie, mais le débat n’est pas vraiment commencé. De toute façon, il faudrait l’accord de nos provinces, des assemblées législatives, du Sénat et de la Chambre des communes pour ensuite voter une résolution. Et puis, deviendrait-on une République ? Tu vas me dire que maintenant le serment au roi n’est plus obligatoire à l’Assemblée nationale. Que c’est le début de la fin. J’en doute.

Tu sais, ma Queen maîtrisait l’élimination des rebelles. L’Institution fait la même chose encore et cela ne changera pas parce qu’Harry a écrit un livre qui se vend la peau des fesses (47,99 $). Vais-je d’ailleurs me le procurer ? Le numérique est moins onéreux, mais je déteste lire un écran. J’hésite, mon cœur balance. Est-ce que ma curiosité va l'emporter ? 

­—Je n’ai pas dit que je voulais entendre tes arguments.

—C’est la raison pour laquelle j’irai chercher mon chiot en juin. Je pourrai lui radoter ce que tu sais déjà. C’est quand même triste que pour songer à régler ses problèmes, on lave son linge sale dans les médias. Qu’est-ce que tu en penses, ma belle Bella ? 

Mon bébé chien fictif me regarde attentivement.

—Belle Bella, couche, dodo.

—Je n’entends pas que tu parles à un chien imaginaire ! dit-il d’un ton sarcastique.

—Je consulterai la psy d’Harry. Ne t’inquiète pas…

vendredi 6 janvier 2023

Miss Maple et la généalogie

 Anne d'Este (crédit image: Wikipédia)

                                                     
Mlle Maple (crédit image : Wikipédia) 
    





Aimez-vous découvrir le, la ou les coupables d’un meurtre dans un roman et, ou un film policier ? Si tel est le cas, je vous suggère fortement de poursuivre votre plaisir en construisant votre arbre généalogique. Quoi ? Késsé ça ? Je vous assure que c’est vrai ! Vos endorphines seront au plafond au même rythme que se développera votre sens critique de déduction à l’échelle exponentielle. Bien enveloppé dans votre manteau de Miss Marple ou d’Hercule Poirot, sachez qu'il vous faudra énormément de temps, pour ne pas dire quelques années, pour créer votre arbre dans un site gratuit et valider vos informations dans BANQ (voir les registres paroissiaux). N’omettez jamais la vérification des parents potentiels, puisqu’en devenant Sherlock Holmes, vous pourrez détecter certaines erreurs, même Ancestry peut se tromper. Écoutez vos doutes, vos recherches personnelles peuvent vous amener à découvrir un enfant illégitime, ce qui m’arriva d'ailleurs. C’est en fouillant sur lui que j’ai eu l’idée de rédiger mon premier roman historique. Comme quoi, tout est en tout !

Toutefois, vous pourrez peut-être vous enorgueillir, si comme moi, vous démasquez une princesse italienne (Duchesse de Nemours et de Guise) née le 16 novembre 1531 à Ferrare du nom d’Anne d’Este, marié à Jacques de Savoie de Nemours (en lien avec Clorida Lavoie, 25 mars 1865 et aussi Marie-Roch Tremblay 1727-1774). J’ai toujours su que mon côté capricieux venait de quelque part ! Eurêka !

Si l’héroïne célèbre d’Agatha Christie se titille en vous, je vous suggère trois sites : Mes Aïeux, et surtout FamilySeach et Ancestry. Je travaille avec les deux derniers en même temps et ils se complètent. Le test DNA d’Ancestry (de salive) est très intéressant même s’il ne peut pas couvrir tous les continents et qu’il ne peut reculer que de 6 à 8 générations. Tout de même, il vous connectera à des proches, sinon des cousins germains en vous donnant les liens de vos ancêtres communs, et ce, surtout si vous avez un arbre de commencé. Il vous fournira également le résultat de 22 chromosomes/vos parents (père et mère) et le pourcentage d’appartenance ethnique. Dans mon cas, j’ai 96 % en France, 3 % en Irlande et Écosse et 1 % en Afrique. Mon prochain défi sera de découvrir le 3 % et à l’heure actuelle, je n’en vois qu’un, relié à l’enfant adultérin (Ignace Murray).  Je vous précise que Le Murray de son nom provient du lieu de sa naissance, soit à Murray Bay (La Malbaie, Charlevoix). Les enfants illégitimes devenaient donc des Murray. Certes, la généalogie et l’histoire ne font qu’un ! On ne peut pas être sûr à 100 % de ce que l’on découvre, mais quel plaisir d’aller vers ceux et celles qui ont vécu avant nous. C’est fascinant !

Je vous quitte, la minuscule descendante de la fesse gauche de la comtesse de Guise et de Nemours doit aller laver sa vaisselle. Autre temps, autres mœurs. Tout à côté d’elle, Miss Marple se lève afin de l’aider. Elle préfère le lave-vaisselle, mais n’en dira mot. Et si j’écrivais un roman sur ma grand-mère ?