jeudi 28 avril 2022

Écrire

      crédit image: https://www.motscles.net/blog/ponctuation-et-bien-ecrire


J’écris, j’écris, j’écris. Cette semaine, j’ai repris mon roman, juste pour le plaisir de faire des recherches, de me raconter une histoire, avant tout, juste à moi, rien qu’à moi. J’ai botté le cul à mon anxiété de performance en me fichant d’être publiée ou non. Que mon roman soit bon ou mauvais, je m’amuse et c’est bien ainsi. Mon énergie carbure aux hommes et aux femmes d’hier, aux dialogues, aux intrigues et aux mots. Dans mon lit, La mèche en bataille, je rêve dans l’obscurité, pour trouver au réveil la soif de vivre de mes personnages. Je me glisse dans leur peau comme si c’était la mienne, j’invente, je tricote et détricote leur vie. Je suis l’intruse de ce qu’ils ont été et de ce qu’ils seront ou ne seront pas. Qu’importe, je les aime d’Amour avec un grand A.

Il y a quelques minutes, lavette à la main en faisant la vaisselle, je me suis dit :

-Tu écris sur le passé. La colonisation du Saguenay, année 1833 à ? (Je n’ai pas encore statué sur la l’année butoir, finale). Peut-être parce que tu ne veux pas voir le présent ?

-Fiche-moi la paix Nicole Kidman, arrête de toujours analyser. Quoique, en ce moment, avec la guerre en Ukraine, Poutine qui évoque encore l’arme nucléaire, la spirale d’autodestruction du réchauffement de la planète, l’éternelle Covid, le délestage dans les hôpitaux, le nouveau virus de l’hépatite chez les enfants, la rougeole qui revient au grand galop et l’inflation, je suis mieux de rester au 19ème siècle !

Si vous n’étiez pas déprimé avant de me lire et bien là, vous l’êtes. Désolée.

 

vendredi 22 avril 2022

La jeune poète

Au déjeuner de Pâques, assise en face de sa jeunesse, j’observais les traits fins et délicats du beau visage de ma petite fille Alys. Déjà sept printemps et 6 mois, que le temps passe vite. Petite princesse a hérité de la beauté naturelle de sa mère et de mes énergiques expressions, un beau mélange. Facile de l’aimer, elle est sensible pour deux, son âme est celle d’une artiste, lorsqu’elle dessine, son crayon calme la tornade qui l’habite. 

-Alys, mais tu as de beaux grains de beauté sur ton nez et tes joues ! Lui dis-je.

-Mamie, tu veux dire des graines de douceur !

Cette enfant est poétique. Elle sait faire de la dentelle avec les mots.

jeudi 14 avril 2022

Pâques 2022

 

                                                                      Photo: @iStock

Qu’il est loin le temps des cathédrales, des églises avec leurs inconfortables bancs durs en bois, de la messe du dimanche en latin pour mes ancêtres ou à gogo pour ma génération, des soutanes, de la confession (eurk), de l’abstinence de viande tous les vendredis de Carême jusqu’à Pâques. Cette époque-là n’existe plus pour moi, terminée, j’ai divorcé de l’Église catholique depuis longtemps même si je prie avant de dormir pour les Ukrainiens en souhaitant qu’un espion divin réussisse à stopper Poutine. N'empêche qu'entrevoir mes enfants parcimonieusement voire presque jamais, ne faire aucun souper avec mes amis, respecter à la lettre les règles de mesures sanitaires incluant la vaccination, m’aident à affirmer que cette année, j’ai vraiment fait mon carême ! Même encore plus, car je dépasse les 40 jours de privations du cycle pascal.

La pluie tombe, la neige ne veut pas fondre comme la Covid qui refuse de prendre la poudre d’escampette. Deux de mes trois enfants ont eu la malotrue, leur jeunesse les a aidés à passer au travers d’une grosse grippe hivernale, du genre un camion qui te passe sur le corps avec des frissons, t’obligeant à dormir, dormir et dormir, parce que le virus te vampirise l’énergie. Ils sont en pleine forme maintenant, La mémé est bien contente parce que…

Les Pâques seront neigeuses mais festives à souhait dans ma campagne en montagne. J’attends ma descendance au grand complet. Une chasse aux cocos pour Alys, de la bonne bouffe, du chocolat, des jeux, feront pousser mes ailes dans le dos et mes petites cornes sur ma tête. Bacchus, Dieu du vin se vautrera avec nous. Des bouchées de bonheur au menu, j’vous dis !

Je ne sais pas si je vous l'avais mentionné, mais depuis la perte de mon chien, je nourris assidûment deux petits suisses et les oiseaux sur mon grand terrain. L’un d’eux, un minuscule Tamia rayé roux, aime bien se coller la face dans ma vitre du salon en attente de ses cacahuètes. Ce qui, quand même, n’enlève rien à la grisaille de mon deuil. Ceci dit, une mère demeure toujours une maman oiseau toute sa vie.  Joyeuses Pâques !

vendredi 8 avril 2022

La généalogie et la négationniste

 

   Voici Robert, mon papa. Fort possiblement au Petit Séminaire de Chicoutimi. 

Depuis une dizaine d’années, je fais bombance du passé de mes ancêtres. Je mange abondamment de généalogie. Le meilleur site que j’ai trouvé est celui de FamilySeach. J’ai longtemps hésité avant de m’y inscrire. Je voyais en bas de page, tout en minuscule, Église des Jésus-Christ des saints des derniers jours, et je prenais la poudre d’escampette. Un jour, j’ai passé par-dessus mes préjugés et ce ne fut que positif.  Cependant, je me suis posée la question : Mais pourquoi un site de généalogie est géré par une religion ? Je vous le donne dans le mille : ‘’Chaque Mormon doit identifier sa famille afin que ces ordonnances soient accomplies pour eux par procuration afin qu’ils soient scellés à leurs ancêtres pour l’éternité’’.  Me semble que lorsque l’on connaît la vie de certains de nos précurseurs, on ne veut pas être coller at vitam aeternam à eux, mais bon…Je peux passer des heures et des heures à me perdre dans les registres paroissiaux comme dans un long fleuve tranquille, je suis dans un autre monde. Membre de la Société généalogique virtuelle du Québec depuis septembre dernier, les webinaires, le forum et le BMS2000 m’aident beaucoup (abonnement 50$/année).

Je vais tourner à 180 degrés, attention, attachez votre tuque avec de la broche comme on dit par chez nous.

Hier, ma sœur Titinette m’appelle.

-J’ai eu un beau téléphone de cousine ‘’L’’ hier. Après ses vœux d’anniversaire, elle m’a dit que la guerre en Ukraine n’existait pas. Que c’était une invention, un montage des Ukrainiens et j’en passe. M’annonça-t-elle d’un ton éberlué.

-On a une négationniste dans notre famille ! Bordel, c’est gênant, humiliant même. Elle ne croira jamais la Cour pénale internationale. Répondis-je.

-Tu sais, c’est une personne à ne pas côtoyer. Il est préférable de l’ignorer. Ajouta-t-elle sagement.

-T’as bien raison ma Titinette, je n’avais déjà pas de contacts avec elle, mais je ne peux pas imaginer qu’elle fait partie de notre famille !  Je vais penser qu’elle a été adoptée même si elle ressemble deux gouttes d’eau à notre tante !

Entre vous et moi, j’ai la mèche rebelle lorsque j’entends de tels propos. Cela dit, ma cousine sera quand même placée dans mon arbre généalogique, mais avec la notification de négationniste du génocide Ukrainien en 2022. J’ajouterai qu’il ne faut pas idéaliser nos ancêtres. L’ADN n’a rien à voir avec leurs pensées. Les bisounours n’existent pas en généalogie, mais la honte, elle, oh que oui!   

 

vendredi 1 avril 2022

Le poisson d'avril

 

Image: GETTYIMAGES/ISTOCKPHOTO

La naïveté porte un nom, le mien. Ce matin, en feuilletant Facebook, je suis tombée sur une photo d’un poisson, comment dire… avec de la fourrure presque identique à celle d’un lapin. On pouvait lire : ‘’La truite poilue de la Nouvelle-France. Vous savez sans doute que la Nouvelle-France était connue pour ses fourrures animales mais saviez-vous qu’il y avait un poisson mythique encore méconnu ? ‘’.

-Chéri, arrête deux minutes de siroter ton café. Savais-tu qu’il y avait des poissons poilus en Nouvelle-France ?  C’est marqué noir sur blanc dans un site très sérieux en histoire. Lui ai-je dit.

Il détourna lentement son visage au rythme d’un adagio. Son regard fixa le mien, puis il précisa :

-Nous sommes le 1 avril Nicole !

-Oups, c’est bien vrai, j’y ai cru pendant 5 secondes tu sais, juste le temps de te soumettre l’info. C’est tout.

Des fois, je devrais me tourner la langue 7 fois avant de parler. Je baragouine avant et je réfléchis après. Ma spontanéité pourrait bien se calmer un peu. Pensais-je.

La journée passa. Je sirotais mon thé Chai, composé d’un mélange parfait de thé noir et d’épices de cannelle, de cardamome, de clous de girofle et de gingembre. Infos superflues, je sais, mais maintenant vous savez la composition de ce succulent breuvage ! Bref, je poursuis…Ma tête et mes doigts décidèrent d’aller vérifier une petite interrogation sur Google.

-Et si les poissons poilus existaient vraiment ?  Repensais-je en silence. Cette fois-ci pas question de m’exprimer tout haut.

Subito presto, ma recherche dura 5 secondes.

-Chéri, chéri, ça existe vraiment un poisson poilu ! viens voir !

-Et que t’es naïve…me dit-il avec un gros sourire aux lèvres en se déplaçant moderato vers mon portable.

-Alors, alors…Je te présente, un poisson grenouille poilu ! Il est recouvert d’excroissances et de poils pour se camoufler dans le fond de l’océan. Il peut même changer de couleur pour s’adapter à son environnement.

Il est reparti en souriant, sans plus.

Entre vous et moi, ma spontanéité me tape sur les nerfs, mais ma curiosité, elle, me ravie.