dimanche 26 février 2023

Ouvrir la boîte de Pandore

 

                   Pandore: Tableau de John William Waterhouse, 1896. Crédits: Wikimedia Commons.

Je traîne en moi le passé de mes ancêtres et vous aussi. Je crois que l’humain est tapissé d’une parcelle de l’un et de l’autre, un peu, beaucoup, passionnément. Les mélanges s’entrecroisent au rythme du temps et de nos chromosomes, car génétiquement, ils nous habitent. Faire de la généalogie se révèle donc une véritable école de la vie.

J’y découvre des histoires, des secrets, de bons et moins bons coups, des faux pas, ceux qui ne sont pas les miens. Ils ont amélioré ou blessé, voire changé l’existence de mes parents et de leurs familles. Des récits joyeux, souvent tristes, douloureux, invraisemblables, dont la banalité ne semble pas avoir pris racine, bien au contraire.

Dans le malheur, seul le silence était autorisé. Un silence lourd et destructeur, ayant eu de graves conséquences sur eux et maintenant sur les autres générations. On dit que la boîte de Pandore se doit de rester fermer à jamais, mais le mutisme n’amène jamais le calme et la paix et repousser la honte n’enterre pas les maux.

Alors je casse le miroir. Je cherche et questionne mon entourage éloigné. Certaines personnes refusent de discuter, il faut les respecter. D’autres ouvrent le grand livre tant redouté et en ressortent grandis. L’inceste, l’abandon de femmes et d’enfants, la misère, le désespoir ne doivent plus se revêtir de honte. En parler ne peut que nous faire du bien et nous encourager à comprendre certains comportements de nos proches et de nous-mêmes. Libérer la boîte de Pandore familiale nous dégage de ce qui nous lie à elle.

La généalogie m’enseigne le pardon des actes de ceux et celles qui m’ont précédée. Comme je n’ai pas vécu leur vie, je ne veux pas les juger. En ajoutant chacun d’eux à mon arbre, j’ai l’impression de les faire un peu revivre. « Quand tu pardonnes, tu ne changes pas le passé, mais le futur », auteur inconnu. Ouvrir la boîte de Pandore, c’est casser la chaîne des souffrances de nos prédécesseurs et s’en libérer à tout jamais. Qui n'aurait pas soif de liberté ? 

mercredi 22 février 2023

Test ADN Ancestry

 

                                           Crédit photo: site Pixabay (Dark Hedges en Irlande) 

Je suis ailleurs en ce moment. Pas en voyage ni dans l’espace, mais loin et pas très loin à la fois. Je suis dans le monde des morts, celui de mes ancêtres, ceux et celles que j’admire tant. L’histoire a commencé en décembre dernier. Par curiosité, j’ai acheté le fameux test Ancestry ADN (salive) afin de vérifier si j’avais du sang écossais en lien avec un enfant illégitime du côté de mon père. J’ai par conséquent pu constater que mes prédécesseurs venaient à 96 % de France (je vous passe la longue liste, incluant l’Italie, Espagne, Suisse, Luxembourg), 3 % d’Irlande-Écosse et 1 % d’Afrique du Nord (comprenant l'Algérie, Libye, Mauritanie, Maroc, Niger, Tunisie, Sahara occidental). Toujours est-il qu’environ 4 millions de Canadiens comptent des Irlandais parmi leurs ancêtres. Je ne suis vraiment pas la seule! Habituellement, c’est ici que les gens « normaux » arrêtent, car ils sont satisfaits de savoir qu’ils possèdent des gènes celtiques ! Quoi qu’il en soit, pas moi ! Bien au contraire ! Je me suis transformée en comtesse Dracula qui se vampirise elle-même ! Une horreur !

Tout d’abord, il faut mentionner que les liens ADN dans Ancestry, avec certains membres et moi, se sont mêlés dans le partage parental. Ce qui fait qu’à ce jour, je ne peux pas identifier correctement mon parent 1 et mon parent 2. J’ai donc dû ajouter à la mitaine chacun de mes aïeux et je me suis fait prendre au jeu, puisque presque 1000 personnes y vivent maintenant. Des heures et des heures de recherches à fouiller dans l’obscur pour trouver la clarté. Ensuite, j’ai saisi chaque correspondance (personne avec du % d’ADN avec moi) ayant déjà commencé un arbre afin de faire l’association avec mon père ou ma mère. C’est un travail de moinesse ! Le féminin de moine, ça existe ! Bon, je reviens à mes moutons. Jusque-là, ce n’est pas pire que de faire un casse-tête de 100 000 morceaux, mais dans mon cas, j’avoue que c’est quasiment obsessif, car je veux absolument découvrir qui est l’ancêtre qui vient de là-bas puisque j’irai fouler sa terre en mai prochain. Un fait intéressant, il faut savoir que nous avons 50 % de gènes aléatoires provenant de notre père et de notre mère, en 6 générations.

Est-ce que j’ai trouvé quelque chose ? Rien, sauf toujours un enfant illégitime dont le père est inconnu. Il a pris la poudre d’escampette et joue à cache-cache. Tout un moineau ! Peut-être aussi qu’un ancêtre a changé son nom en arrivant ici, comme les Hervé (Harvey) et les Reilly (Riel) ? Allez savoir…

Bref, si vous voulez passer un test Ancestry ADN et bien, je vous suggère de faire votre arbre avant (au moins 3 générations), car Ancestry n’identifie pas dans tous les cas le bon lien parental (parent 1-parent 2). Ensuite, vous devrez vérifier la proposition et la classer, une à la fois avec le bon parent. Prenez uniquement des correspondances qui ont déjà leurs arbres et armez-vous de patience. On parle d'en examiner des centaines, voire des milliers, si vous aimez les défis. Je dois avoir un TOC génétique, faut croire ! Quoi que, j’ai vu des personnes avec 20 000 ancêtres, sûrement que l’arbre incluait la famille du conjoint. Somme toute, Ancestry vous donne l’outil afin d’ouvrir la porte de votre passé, mais c’est à vous de tourner la clé pour faire le reste. Un gros passe-temps obsédant ! Voici un site intéressant pour en savoir plus sur l’histoire des Irlandais au Canada. Bonne lecture ! Mon thé m’attend ! Cheers !

mercredi 8 février 2023

De retour de croisière

 

Mention de source : Moi-même

      

« Moi, les bateaux ne me font rien. Je les regarde et je ne ressens rien du tout, niet, nothing, niente », dis-je un jour à mon chum que je surnomme affectueusement: « pitoune ».  

Pour vous dire la vérité, l’intérieur criard m’agaçait, me faisait penser à un immense centre d’achat. Crache en l’air, retombe sur le nez. Un volumineux crachat, je vous dis (écris) ! En plein dans la face ! De retour du « Celebrity Reflection », ce dernier m’a ébloui dans tous les sens du mot, vraiment. La compagnie Celebrity Cruises est Américaine et possède 15 navires qui commencent tous par « Celebrity ». Qualité/prix, ils sont dans les meilleurs. Le luxe est au rendez-vous et touchera vos cinq sens. On dirait presque que je veux vous vendre une croisière ! C'est que j'ai encore des firmaments dans la tête ! 

Tout d'abord, la bouffe est plus qu’excellente. Les repas (surtout les soupers) et le service hors pair des employés sont dignes des plus grands restaurants. Si tout comme moi, vous avez un côté précieux, vous apprécierez encore plus ! Les activités sont géniales, en particulier les soirées silencieuses, avec de la musique dans un casque lumineux. Vous allez retrouver vos 16 printemps illico presto ! Les spectacles dans la majestueuse salle donnent l’illusion d’un Broadway sur mer, rien de moins ! « Broken Strings » avec l’excellente Natalie Szczerba est tellement incroyable que nous l’avons vu deux fois dans la même soirée (19 heures et 21 heures. La durée d’une représentation est de 45 minutes).

Évidemment, les escales sont rapides et superficielles. J’ai passé deux jours en mer et cinq jours sur le plancher des vaches. J’ai donc survolé très sommairement : Nassau, Ocho Rios, Grand Cayman, la Jamaïque et Cozumel (Mexique). Il faut mentionner qu’on achète avant tout une croisière pour le bateau, puisque les excursions deviennent secondaires. De mon côté, mon coup de cœur fut la visite de la grotte Green Grotto Cave en Jamaïque. J’ai pu observer un nid naturel de chauves-souris et d’immenses stalactites se refléter sur l’eau cristalline et translucide du fond sous-terrain de la grotte. Inoubliable ! Le temple maya à Cozumel était fort intéressant. Personnellement, j’ai été déçu par les visites guidées (toujours en anglais) des villes de Nassau, Ocho Rios et Grand Cayman parce qu’il n’y a pas chose à voir, tous simplement. En tout, je n’ai eu que deux heures pour me saucer les pieds dans les plus belles plages de la mer des Caraïbes, que dis-je, du monde ! Alors, à bon entendeur, vous serez au courant.

Le Celebrity Reflection a un petit quelque chose de Las Vegas dans sa démesure. Il sera revampé au grand complet en mai pour revenir retransformé en novembre.

Voici donc trois conseils de la croisiériste débutante que je suis :

  1. -        Prendre un balcon, une cabine extérieure, c’est un incontournable à ne pas négliger.
  2. -       Acheter les excursions sur le bateau (avant ou pendant). Pas à l’extérieur, avec un grossiste indépendant, car si survient un problème, vous devrez vous débrouiller seul et vous risquerez même de manquer votre retour sur le bateau.
  3. -       Avoir le niveau intermédiaire en anglais. Si vous êtes débutant et que vous y allez en solitaire, bonne chance ! Tout se fait uniquement en anglais, vitesse rapide et personne ne pourra vous aider.

En ce moment, les tout inclus sont très onéreux, alors pour le même prix, les croisières demeurent un très solide alternatif avec beaucoup plus à offrir. À essayer au moins une fois dans sa vie. Risque de récidive, très élevé.  

                                    Grotte en Jamaïque (coup de coeur). Mention de source: moi-même