dimanche 10 mai 2020

La fête est triste


Crédit photo: Pixabay (Banksy)

La tête par en avant, penchée vers le sol, je m’étire. En ouvrant les yeux, j’aperçois sur mes cuisses de la peau d’orange, plus communément appelée de la cellulite.  Ça m’a pris 58 ans pour qu’elle apparaisse sur cette partie de mon corps.  Des fois, j’oublie que nous sommes en période de pandémie.  Je n’écoute plus les mauvaises nouvelles sur le sujet, je travaille et je maintiens ma routine d’activité physique. 

J’omets presque que :

Le Québec est divisé en deux, les régions et Montréal. Celle-là est l’épicentre du foyer d’éclosion au Canada. Deux de mes trois enfants et ma petite fille vivent là-bas.  Ma fille m’a dit que les Montréalais ne respectent pas du tout la distanciation sociale. Alors déconfiner cette méga ville, à la fin de mai, ne me semble pas du tout une bonne idée.

Et dans la belle ville de Québec, mon autre fils recommence lundi à enseigner. Visière, masques et des mesures sanitaires strictes à respecter au menu.  Monsieur le prof au primaire travaille dans une école privée.  Bien chanceux pour lui parce qu’au public, je connais des enseignants qui n’arrivent même pas à avoir les produits désinfectants.  Les bottines ne suivent pas les babines des points de presse. Difficile de faire tourner un paquebot dans un lac. L’organigramme au public est peut-être trop lourd. 

En cette journée nuageuse de la fête des mères, je n’ai pas la tête dans les nuages. Comment ne pas penser à toutes les mamans, les grands-mamans, décédées de la Covid-19 dans les CHSLD ? Combien aujourd'hui de gens pleurent cette triste réalité ? Cette année, la fête est triste.

Je vais essayer de faire l’autruche, la tête par en avant, penchée vers le sol, enterrer mes pensées.  Pendant que d’autres vont mettre en terre, on ne sait pas quand, celle qui les a mis au monde.  Bonne fête des mères malgré tout...


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