vendredi 8 juillet 2022

À dix minutes du pape


                                        Photo: Archives Deschâtelets

Mon fils, le plus vieux de la famille, m'a écrit dernièrement: ''J'suis en retard, mais je viens de voir que le pape François va venir au Sanctuaire de Ste-Anne-de-Beaupré''. Le pape, ce n’est pas Coldplay pour lui, c’est probablement juste un représentant d’une religion ancienne qui a contrôlé ses ancêtres et bien d’autres.

Si je me fie à la théorie de Karinthy, je devrais être à 6 degrés de séparation du saint-père, mais avec les réseaux sociaux et le réseautage, d’année en année, le degré de séparation diminue, j’imagine que maintenant, 3 degrés seraient plausibles. En tout cas, le pontife romain sera à 10 minutes de chez moi du 24 et 29 juillet prochain. Il y viendra afin de présenter officiellement ses excuses aux Autochtones pour les mauvais traitements qu’ils ont subis de la part des prêtres et religieuses catholiques dans les pensionnats.

Il ne faudrait pas oublier que le gouvernement de l’époque a manigancé la Loi sur les Indiens (1876) dans le but de les assimiler, de ''tuer l’indien'' en eux (langues, cultures, spiritualités et encore plus) en les obligeant à fréquenter ses établissements. Ce qui leur a donné, pendant plusieurs générations, de graves traumatismes et installé une immense barrière entre les québécois, les canadiens et les Premières Nations. J’ai appris, il y 2 semaines que le gouvernement sud-africain s’est inspiré de cette législation pour créer l’apartheid en 1940. Ça m’aura pris 60 ans pour le savoir ! Dans ma langue à moi, cela s'appelle un génocide, rien de moins.

Entre vous et moi, on n’a rien vu, on n’a rien su, de toute façon, on ne l’aurait pas cru, mais aujourd’hui, les Premières-Nations parlent et nous les écoutons. Aujourd’hui, des ponts se bâtissent, nous allons à leurs rencontres musicales et littéraires, c’est un bon début. Restons ouverts à nos ressemblances et bonifions-nous de ce qu’ils sont, sans oublier le passé. Le respect sera notre lien d’amitié, c’est dans l’air du temps, il était temps.



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