lundi 10 novembre 2008

Clément Rosset, le philosophe et la mort





Voici une fable qui vient d'Orient racontée par le philosophe français Clément Rosset. Rien de tel pour nous remettre les pieds sur terre. Moi, une idéaliste, cette fable me parle...

''Un matin, le vizir de Bagdad heurte dans un marché une femme au visage blafard. Ils ont tous deux un mouvement de surprise. Le vizir sait qu'il a rencontré la Mort. Affolé, il accourt au palais et supplie le grand calife: ''Puisque la mort me cherche ici, lui dit-il, permets-moi, Seigneur, de me cacher à Samarcande. En me hâtant, j'y serai à la tombée de la nuit !''. Sur quoi, il selle son cheval et file au galop. Plus tard dans la journée, le calife rencontre lui aussi la Mort. ''Pourquoi, lui demande-t-il, as-tu effrayé mon vizir, qui est si jeune et bien portant ?''. ''Je n'ai pas voulu lui faire peur, répond-elle. J'étais juste surprise de le voir ce matin à Bagdad, car j'ai rendez-vous avec lui, ce soir à Samarcande. ''

Vous savez, lorsque je ressens la mort de quelqu'un, c'est une certitude, quelque chose d'écrit noir sur blanc, c'est indiscutable.

Cette histoire me révèle aussi notre gros penchant à vouloir essayer de tout contrôler, et pourtant...on ne peut éviter ce qui doit arriver. Monsieur Rosset parle de notre ''finitude''. C'est un beau mot. J'aime bien Clément Rosset. Il n'aime pas les illusions et se fait un devoir d'aller vers la réalité. Les religions et les idéologies sont des leurres selon lui à masquer la mort. C'est un terre à terre.
Je suis sérieuse ce soir...

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