samedi 26 septembre 2009

Pierre Falardeau

Lettre à mon fils François.

Mon chéri, (c'est rare que je t'appelle comme ça, je sais...)

Tu seras triste aujourd'hui. Celui que tu aimais et admirais tellement est mort à l'âge de 62 ans d'un cancer. Ce grognon, coloré, indépendantiste-guerrier était semble-t-il un tout autre homme derrière la caméra. Celui qui te faisait rire avec son Elvis Gratton mais aussi pleurer avec son plus beau film 15 février 1839, n'est plus. Je le soupçonne fortement de t'avoir donner le goût du militantisme politique. Heureusement que tu es un pacifiste.

Je le trouvais tellement coloré et maladroit dans ses propos. J'ai toujours pensé qu'il aurait dû se taire et uniquement faire ses films. Il devait aimer sûrement provoquer. Son manque de respect, sa façon unique d'être grossier devant les caméras, je n'ai jamais aimé. Je sais, je sais... Ce n'était qu'une image qu'il se donnait. Il se tirait dans les pieds lui-même, il n'avait pas besoin d'aide.

Est-ce que tu l'entends au loin ? Il doit bien sacrer après quelques personnages en haut... il voudra peut-être placer son drapeau québécois bien ancré dans un nuage ? Il avait le Québec tatoué DANS le coeur, et pour ça, François, je lui lève mon chapeau. Il a fait ses Elvis Gratton pour faire de l'argent et financer ses autres films. Il le disait ouvertement. Il était AUTHENTIQUE à souhait. Falardeau était très cultivé mais il ne le montrait pas à la caméra. Il devait se dire: la culture, c'est comme la confiture. Moins t'en a, plus tu l'étales.

Cher François, toi qui fait ta maîtrise en sciences politiques. Qui a laissé ton emploi en informatique très bien rémunéré, et qui tire la vache par la queue quelquefois, comme on dit par chez nous... Tu es riche. Riche de liberté. L'argent, ça se dépense, un point c'est tout. Toi qui aime tellement ton Québec. N'oublie jamais LE peuple. Avant la cause, il y a les gens et n'oublie jamais d'où tu viens. Faire de la politique pour le peuple... Tabarnak, comme dirait Falardeau: ''ta mère a raison en ostie!!! ''.

Voilà, mon clin d'oeil personnel à ce un grand Québécois !

8 commentaires:

Raphaël Ouellet a dit...

Je suis plus ou moins d'accord avec ce que vous dîtes.

www.raphaelouellet.wordpress.com

Anonyme a dit...

Bonjour chère Nicole .
Ce que je retiens de cette lettre à ton Francois ... c`est tout l`Amour , le respect et la fierté que tu as pour lui ... que c`est beau cette relation entre mère et fils malgré la différence qui vous habite .... Toute l`amitié et la tendresse que je te porte trouve sa raison d`être dans cette femme à la personnalité forte et authentique que tu es et aussi dans les écrits que tu nous donnes avec tant de variétés .....

Merci pour ton si beau témoignage de l`Amour sous toute ces formes ... envers les être humains ... la vie ... les arts ... les voyages .... ect ...
J`aime toujours te lire .
Amitié et tendresse ++++
Capucine .

Fran6 a dit...

@Raphael : Ça serait interessant que tu précises.

@Nicole : Un beau clin d'oeil!!

Nicole a dit...

Pour Francine-Capucine, Merci pour ta présence...Je la sens et elle me fait du bien...
Bisous +

Pour Raphaël: Mon opinion est juste celle d'une femme qui a vu son fils admirer cet homme. Vous avez le droit d'être en désaccord avec mes propos. Je trouve cela sain vous savez. Merci de m'avoir écrit ce petit mot, c'est la première fois que vous le faites et je l'apprécie. Il y a plein de gens en désaccord avec ce que j'écris et je les respecte. Je jappe mais je ne mords pas... Mon chouchou est Monsieur Paul...Il va sourire...

Flarouche a dit...

Réponse à la lettre de ma mère : http://flquebec.wordpress.com/2009/09/26/salut-pierre/

Salutations à ses lecteurs.
François.

L'ami Paul a dit...

Un méchant bon débarras! C'était un mauvais cinéaste qui a produit de la cochonnerie, un personnage mal engueulé, qui sacrait continuellement, qui n'acceptait pas l'opinion de ceux qui ne pensaient pas comme lui, qui venaient toujours semer la pagaille là où il n'avait pas affaire à se mettre le nez.
J'espère qu'il sera incinéré au dépotoir municipal de Montréal et qu'on n'en fera pas un héros.

Nicole a dit...

Cher Paul, vous réagissez de la même manière que Pierre Falardeau lors du décès d'un homme politique libéral il y a quelques années. C'est presque les mêmes mots...Souvent ce qui nous agace chez quelqu'un se retrouve en nous... J'aime bien lorsque vous pompez un peu, vous placez du piquant dans mon blogue, et vous me m'amenez vers une autre réflexion.

micropion a dit...

Dans les faits, Paul fait l'éloge funèbre de Pierre à sa façon!