Le printemps, le vrai, celui qui nous ramène le soleil en même temps que nos oies sauvages du Cap-Santé me rappelle qu'il est l'heure du grand ménage printanier. Mon cerveau se libère lorsque je trie, que je donne, le vide s'installe petit-à-petit. Quiconque refuse de participer à mon assainissement risque fort de retrouver ses petits trésors millénaires dans la poubelle ou la récupération. J'ai pas trop le choix, je demeure avec des écureuils qui se calfeutrent au chaud tout l'hiver en accumulant une montagne de bric-à-brac pensant que ce sont des noix ! Moi aussi j'enquille mais je sais qu'une maison a besoin d'un bon lavement baryté une fois par année. Histoire d'évacuer l'encombrant et de faire de la place pour la nouveauté.
Toutefois je suis sélective dans le frottage, je passe les coins ronds et je ne fais pas la maison au grand complet. Je vais vers l'évidence, celle qui me saute aux yeux, c'est pas comme ma mère. J'ai des images bien précises d'elle dans ma tête lavant tout sur son passage. Je me souviens d'une oreiller dans un sac transparent se faisant avaler par une grosse balayeuse Electrolux, de vitres immaculées, de l'odeur forte de l'eau de Javel. Ma mère retrouvait sa sérénité à mesure que sa maison brillait comme un sous neuf. À cette époque, les psychologues n'existaient pas, les curés les remplaçaient... Les femmes ont donc choisi de frotter au lieu d'aller les visiter. Ingénieuses elles étaient.
Et si on pouvait si facilement évacuer de nos vies ce qui nous emmerde.
(À vos risques et périls... Vous allez l'avoir dans la tête !)
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