mardi 1 novembre 2011

Le spectacle Rodin et Claudel des GBC de Montréal


Photo: Pascale M. Lévesque

J'ai monté les marches tout doucement du théâtre Maisonneuve de la Place des Arts de Montréal, samedi soir dernier, pour assister au 3ième étage à une rencontre publique avec deux solistes du ballet Rodin et Claudel Des Grands Ballets Canadiens et ce, juste avant le spectacle. J'ai même eu la chance de poser les deux dernières questions.  Je lévitais... La soirée s'annonçait belle ! Je devais avoir Corbeille C quelque chose mais j'ai eu A 7 en plein milieu de la salle. La soirée vraiment allait être belle !  Devant moi, un rideau transparent très imposant qui me dévoilait la beauté de Claudel et la force transcendante de Rodin.  Je pouvais facilement imaginer leur première rencontre en 1883 ou encore penser aux 30 ans d'internement de Camille sans pratiquer volontairement son art. Et voilà que le rideau s'est levé...

Autant vous dire tout de suite que j'en suis encore chavirée. Peter Quanz a réussit à livrer un ballet à fleur de peau, d'une très grande beauté.  Il a innové en créant des poses sculpturales adaptées aux corps des interprètes.  Les danseurs se transformaient littéralement en sculptures !  La technique néo-classique a été subtilement modifiée pour amener le spectateur ailleurs afin de ne pas s'éblouir uniquement par les performances.  Un ballet qui a misé sur l'émotivité et l'aspect théâtral du jeu remarquable des interprètes. Que dire d'Émilie Durville... Rares sont les danseuses qui peuvent réussir à danser et à interpréter avec autant de justesse un personnage. Samedi soir dernier, j'avais l'impression de voir Camille sur scène et j'en ai été complètement soufflée, tellement que je n'ai pas pu retenir mes larmes pendant le passage de l'internement.  De plus, les costumes de l'époque victorienne et l'excellente orchestre des GBC ajoutaient une dimension qualitative remarquable à l'oeuvre de Quanz.  Ce dernier a su moderniser à sa manière le ballet tout en lui laissant leurs lettres de noblesse.  La scénographie était judicieuse avec l'utilisation d'un immense bâtonnet reliant l'action à l'époque.  Une heure quarante cinq d'un pur ravissement. 

J'ai descendu lentement les marches de la salle Maisonneuve de La Place des Arts .  J'observais les gens et puis, je me suis dirigée vers une sortie. Tout juste à côté de moi, un petit homme chauve, tout seul, tout jeune, que j'ai reconnu... Le grand Peter Quanz.  Il s'est tourné et j'ai pu lui dire toute mon admiration (ce fût court, mon anglais est très limité). Alors j'ai compris une chose, une grande chose. Qu'il ne faut rien forcer dans la vie.  Il faut juste attendre le bon moment.  Les rencontres ne se forcent pas, elles arrivent comme ça lorsqu'on s'y attend le moins.  Un clin d'oeil de la vie, une soirée magique que j'aurais voulu éternelle.  Gratitude...

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