crédit photo: Journal le fil-Université Laval
Rendue à l’hiver de
sa vie, Eva ressent une soif dévorante, celle d’une détective, un peu
fantaisiste qui veut comprendre.
En cette belle
soirée de décembre, le froid était intense.
L’odeur du bois brûlant dans les cheminées enrobait les lieux de son doux parfum. Des milliers de cristaux scintillaient sur le
sol, déposés majestueusement un à un à titre d’or blanc.
Et pourtant, elle
savait que…
Le scorbut comme le
froid de l’hiver en Nouvelle-France avait déjà fait son apparition. La recette de la concoction de l’annedda pour
guérir cette maladie s’était évanouie comme l’eau dans une bouilloire
électrique. Pourtant, jadis, les indiens
l’avaient dévoilé à Jacques Cartier, l’aidant à sauver son équipage. C'était il y bien longtemps... Bien avant l'arrivée de son ancêtre.
Elle sourit en pensant que le 12 octobre 1492, Christophe Colomb se croyant arrivé en Inde avait donné le nom d’indiens aux habitants de cette Nouvelle-France. Elle se souvint que leur blé avait été baptisé par Colomb, du blé d’Inde. Amusant, elle trouva. Triste que si peu de gens s'en souviennent.
Il est toujours
hasardeux de retourner dans le passé.
Ses chaussettes imprimées dépassant de ses bottes lui rappelaient que la
laine est un matériau noble. Elle aimait
s’en rappeler. Ses yeux s’arrêtèrent sur
son sapin enrubanné de lumières bleutées bien implanté sur la galerie. Pas un Fraser, mais bien un sapin Beaumier
déniché par l'homme de sa vie. Le fameux
sapin de l’arbre de vie de l’annedda.
Elle voulait que ce grand conifère fasse un pont entre le passé et son
présent.
L’humain a
définitivement un devoir de mémoire. Un
peu déformé, certes, mais qui donne à ses yeux, un sens profond à sa vie. Son sapin de Noël, c'est un peu celui de son
ancêtre... Noël.
P.S. Certaines personnes pensent que l’annedda
viendrait du cèdre blanc, d’autres du sapin Beaumier. Les recherches scientifiques convergent plus
vers le sapin Beaumier.
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