dimanche 8 mai 2016

Un highlander en kilt à Québec


Je m'appelle Simon Fraser, capitaine de l'armée britannique de l'année de grâce 1759.  Je ne suis pas un personnage inventé des livres de Diana Gabaldon.  Toutefois, je suis lié à l'histoire de James Fraser de Outlander.  Tout comme lui (chronologiquement après James), je suis le descendant du 11ième lord Lovat. Mon père a été exécuté par les britanniques pour son rôle de chef de clan lors de la rébellion jacobite de 1745-1746.  Plus précisément lors de la fameuse défaite crève-coeur des clans écossais jacobites à Culloden en 1746.  Tout ça... parce que nous voulions ramener la dynastie des Stuarts sur le trône d'Angleterre et de l'Écosse.  Nous avons donc perdu nos terres et avec elles, nos droits de coutumes dont l'interdiction de porter un kilt et de jouer de la cornemuse.  Alors nous avons noyé notre peine pendant dix (10) longues années dans le Whisky et la bière...

Et pendant tout ce temps, j'ai aussi réfléchi aux moyens de retrouver un semblant de dignité collective. Reconquérir ce qui était possible à récupérer. Alors j'ai proposé aux britanniques de lever un contingent de 1,500 soldats du clan Fraser et des autres clans affiliés afin de les aider à conquérir un autre continent.  Je sais... mon père a été tué par des mains anglaises, je n'ai rien oublié, bien au contraire, nonobstant, j'ai négocié pour une victoire morale comme un fin renard, roux comme moi de surcroît.  En retour, la couronne nous assurait le pardon de même que de rétablir nos anciens droits de coutumes si nos services étaient jugés adéquats.  Et ils le furent. 

Je suis devenu capitaine du 78ième Fraser Highlanders, premier régiment composé de highlanders à servir l'armée britannique pendant la guerre de sept (7) ans en Amérique soit de 1756 à 1763.  Vous savez, la guerre ne fait pas de cadeaux.  Elle nous oblige à prendre des décisions qui peuvent sembler incompréhensibles pour ceux et celles qui n'étaient pas là à l'époque.  L'histoire dit que nous avons joué un rôle important dans les batailles de Louisbourg en 1758, Beauport, plaines d'Abraham 1759 et Ste-Foy en 1760.  Notre régiment fut dissous en Écosse à la signature du traité de Paris en 1763.  Des terres ont été offertes à ceux qui ont choisi de rester au Canada.

À la Ville de Québec, précisément à l'Anse-au-Foulon, il existe une promenade où on peut lire mon nom...et la manière dont j'ai déjoué les soldats français... (voir la photo du haut).  J'ai marqué l'histoire de ce nouveau monde. Vous pouvez me détester... mais il était de mon devoir de rétablir notre fierté et nos droits de coutumes dans les Highlands.  C'est en 1777 lors de la guerre de l'indépendance américaine que je suis mort, abattu par la balle d'un soldat américain.  Fièrement, je portais mon kilt, au tartan et à la devise: je suis prest.



P.S Je ne suis pas une historienne.  Toutefois, j'ai essayé de rester fidèle aux faits historiques et si impromptus il y a, veuillez m'en excuser. 










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