lundi 14 mars 2022

La sinistrose

Sam en 2018

Force est de constater que le déconfinement et ses assouplissements ne m’apportent pas ce sentiment de normalité tant attendu. Je ne sais pas si c’est parce que mon compagnon canin des douze dernières années est mort le 1 mars et/ou que la guerre en Ukraine m’inquiète et m’attriste, mais j’ai le moral dans la Jell-O. J’ai la gélatine molle, ce qui est rare, croyez-moi, car j’abuse du bonheur comme un enfant de 10 ans.

Pendant que mon chien était malade, tout en le caressant, j’ai trop écouté de CNN, du Journal de France 2 et des infos en continu du Québec. J’ajoute les vidéos informatives de l’héroïque président de l’Ukraine, Monsieur Zelensky et du machiavélique président de la Russie, Monsieur Poutine. Certes, comme vous pouvez le constater, j’ai atteint l’overdose. Je souffre d’une sinistrose, une intoxication aiguë à l’information qui mine royalement ma joie de vivre accompagnée de la perte de mon meilleur ami.

Assez de moi-même, cela me rappelle que je voulais vous partager un endroit rempli de beauté que j’ai visité la semaine passée, le musée LeChâteau Ramesay situé à Montréal. Coup de cœur assuré pour ses magnifiques boiseries sculptées à la main en 1725. Elles proviennent d’un édifice de Nantes, ayant appartenu à un personnage important de la compagnie des Indes. Rares sont les endroits où nous pouvons en admirer au Québec. Cinq cents ans d’histoire à travers de belles expositions permanentes et temporaires, plusieurs époques à découvrir, c’est à voir et à revoir !

Dans cette société de performance où le deuil doit se cicatriser à la vitesse de l’éclair, je vais aller m’aérer le cerveau dehors, marcher dans la neige qui s’obstine à ne pas fondre avec mon invisible Sam. Il sautille et me regarde, impatient d’aller se dandiner dans le rang St-Elzéar. Je ne lui mettrai pas son chandail rouge en laine, à quoi bon…

                                      

Les magnifiques boiseries du musée Château Ramesay

Crédit photo: moi-même

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