mardi 10 septembre 2024

Le Portugal avec ce petit quelque chose d’inattendu


                                            Plafond/Convento de Cristo (ordre des templiers) à Tomar
                                                             Crédit photo: moi-même

Voyager, c’est vivre en toupie. Gober tout ce que l’on peut dans un court laps de temps. Je suis arrivée jeudi dernier du Portugal. J’y ai découvert son Nord, son centre et son Sud (15 villes incroyables, plus belles les unes que les autres). De tous les pays visités à ce jour, celui-ci m’a remis les pendules à l’heure en me faisant prendre conscience de la qualité de vie que nous avons au Québec (Canada). On le sait, mais on l’oublie ! À part nos hivers rigoureux et ceci et cela, nous sommes gras dur !

Toujours est-il que la seule guide du voyage, une grande brune avec des mèches blondes de Porto fut incroyable ! Du haut de ses 48 ans et avec ses 20 ans d’expérience, cette maman d’un jeune homme de 25 ans a su m’éblouir en raison de ses impressionnantes connaissances historiques et sociologiques. C’est justement ce dernier critère qui m’a le plus accroché.

Bien sûr, il y eut les fameuses tartelettes de Belém (une petite pensée pour le Dr Arruda), les plats typiquement du pays, des paysages époustouflants et des monastères incroyables. Sans oublier le style manuélin, Henri le Navigateur, l’ordre des Templiers, mais aussi des informations pertinentes sur les conditions de vie actuelles des Portugais. Et j’ai appris beaucoup de choses. Comme quoi ?

Les voici, les voilà.

Après que se termina la monarchie, soit en 1910, la dictature s’installa pendant 40 ans, plus précisément jusqu’en 1974. Par la suite, les Portugais rejoignirent l’Union européenne le 1er janvier 1986. À ce jour, ils ont donc une importante dette à rembourser, ce qui diminue leur pouvoir économique.

Dans cette république, tout est cher, incluant le loyer (sauf l’alcool et les cigarettes afin que le peuple ne se révolte pas). Le salaire minimum est de 860 euros/mois. Ainsi, les Portugais ne font plus d’enfants, et ce, même si sa population est la plus vieille d’Europe. Des relents de la dictature (contrôle de l’état) sont toujours omniprésents comme la facturation électronique de tous leurs achats. Le gouvernement sait ce que chaque personne dépense avec l’imposition obligatoire d’un numéro fiscal que les Portugais doivent présenter partout. De plus, ils paient beaucoup de taxes (25 %) et l’une d’elles est en santé (selon leurs revenus individuels). Il y a du privé aussi (inaccessible). La retraite est possible à 66 ans, mais peu de gens ont les moyens de la prendre. Les travailleurs ne sont pas couverts en cas de maladie. L’assurance-emploi existe, mais ils ne peuvent refuser que deux fois une offre. Je vous passe le reste. Force est de constater qu’en comparaison au Québec, je vis dans de la ouate !

Néanmoins, il y a du positif. La République est verte, très verte (éoliennes, voitures électriques, panneaux solaires) ! Même que, par mesure de prévention, ils ont l’obligation de nettoyer les alentours de leur demeure afin d’éviter que les incendies ne se propagent. 

Les Portugais me semblent très résilients et dotés d’une grande force de caractère. Ils doivent marcher droit, très droit. Un peuple introverti (tout en retenue), riche de plusieurs cultures, dont un immense héritage islamique. Obrigada à mon incroyable guide « E », qui ne peut se permettre de prendre des vacances puisque sa vie, « c’est la survie » comme elle a dit. Somme toute, il n’y a pas que des panoramas éblouissants au Portugal. Il y a aussi un peuple qui en arrache. Respect pour cette génération sacrifiée.

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux » (Marcel Proust).

                                                                         Porto (Gaïa) 

                                                                Crédit photo: moi-même

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