Emile Nelligan,
Tu es né à Montréal le 24 décembre 1879. L'essentiel de ton oeuvre, tu l'as fait entre 1896 et 1899. Tu as été hospitalisé en raison d'une maladie mentale comme bien des grands artistes de ce monde. Tes thèmes abordaient toujours l'enfance, la musique, l'amour et la mort. Tu es mort le 18 novembre 1941. Tu ne le sais pas, mais tu es une figure mythique de la poésie québecoise.
Emile,
Que ton âme soit en paix maintenant et quand je lis tes magnifiques poèmes, je me dis que ta souffrance n'a pas été vaine. Même si souffrir est cruel et injuste, elle n'aura pas été vide de sens car tu l'as couché sur papier. Elle va nous rejoindre directement au coeur et à l'âme...
À une femme détestée
Poème : Emile Nelligan
''Combien je vous déteste et combien je vous fuis:
Vous êtes pourtant belle et très noble d'allure,
Les Séraphins ont fait votre ample chevelure
Et vos regards couleur du charme brun des nuits.
Depuis que vous m'avez froissé, jamais depuis,
N'ai-je pu tempérer cette intime brûlure:
Vous m'avez fait souffrir, volage créature,
Pendant qu'en moi grondait le volcan des ennuis.
Moi, sans amour jamais qu'un amour d'Art, Madame,
Et vous, indifférente et qui n'avez pas d'âme,
Vieillissons tous les deux pour ne jamais se voir.
Je ne dois pas coucher mon front devant vos charmes;
Seulement, seulement, expliquez-moi ce soir,
Cette tristesse au coeur qui me cause des larmes.''
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