Le 19 mai dernier, Caroline Dawson est décédée des
suites d’un cancer. Elle n’avait que 45 ans. L’autrice nous lègue « Là où
je me terre », un récit parut en 2020. C’est l’histoire d’une petite fille de 7
printemps, allergique aux injustices, déracinée de son Chili natal et qui se retrouve au Québec. Sociologue au cégep et maman de deux jeunes
enfants, la mort est sans cœur.
Il y a des hasards qui me font sourire. Coïncidences, signes
du destin ou synchronicités invisibles ? Je n’en sais rien. Je vous raconte.
Mardi dernier, en manque de mes doses de drogues littéraires, en pleine
canicule, je me suis rendue à ma charmante et minuscule bibliothèque située au village. Je venais tout juste d’arriver lorsque l’une des deux bénévoles, celle
avec les cheveux enneigés, se dirigea vers moi d’un pas décidé.
Un livre dans les mains, elle m’annonça d’un ton un peu
autoritaire et d'une voix forte :
— Vous devriez lire ceci ! Je ne l’ai pas lu, mais ma
sœur, elle, oui ! Il est tout petit, vous allez le finir dans deux jours,
maximum. Vous lisez vite !
J’étais stupéfaite. Je voulais justement le réserver, mais ça
m’avait complètement sorti de la tête. « Cette dame est une sorcière qui
s’ignore », pensais-je, en ajoutant :
— Merci ! Je le prends ! Je vous en donnerai des
nouvelles.
Je l’ai placé sur mon cœur, entouré de mes bras, il était
mien. Et puis…
Caroline Dawson a écrit une œuvre percutante, profonde et
bouleversante. De sa plume d’hypersensible et d’une manière désarmante, elle nomme
adroitement les différences entre les classes sociales. Les siennes, parfumées de
honte et d’isolement. Les miennes, si éloignées d’elle.
Alors, en cette journée internationale des réfugiés, ce livre
est un incontournable. Tout le monde devrait le lire, car les mots de Caroline Dawson servent de
ponts entre nous tous.
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