La ''sorcière'' de Pomponville

C'est bien spécial les coïncidences dans la vie, on peut rencontrer une personne seulement une fois et s'en souvenir toute une vie. Cette personne nous a marqué pour l'éternité. On ne connait pas son nom mais on se souviendra toujours de son sourire ou d'une parole. On peut lire un livre qui saura nous faire réfléchir au bon moment et on se dit:

-Comme c'est étrange...je vis telle chose et j'ai la réponse que j'attendais ou qui me fait du bien.

Depuis une bonne semaine, je lis le livre de Paulo Coelho : ''la sorcière de Portobello''. J'ai tout lu de cet auteur. C'est celui qui me fait le plus réfléchir et me questionner. J'attends le bon moment pour commencer un livre. Il m'arrive de rentrer dans une librairie et de demander à mon ange de me faire prendre un livre comme ça. Je lis le titre et il m'arrive de dire:

-Tu parles, Gabriel t'as vraiment pas de goût ! j'ai pas envie de lire ce livre...(Gabriel, c'est mon ange qui me pince le nez lorsque je dors. Il a une main énorme et il rit fort). Bon, j'achète le livre et il traîne... jusqu'au BON moment.

Hier soir en vous quittant, je suis allée prier, méditer et lire mon livre. Je suis tombée sur quelque chose d'intéressant:

''Passer de la tension au relâchement. Du relâchement à la transe. De la transe au contact plus intense avec les personnes. De ce contact, de nouveau la tension, et ainsi de suite, comme le serpent qui se mord la queue. Pas facile- surtout parce que cela exige un amour inconditionnel, qui ne craint pas la souffrance, le rejet et la perte''.

Je ne suis pas de ces gens qui sont satisfaits de ce qu'ils sont. Je suis comme la sorcière de Portobello. J'ai la passion plus grande que nature et je vais au delà de mes limites et de mes pensées. Je ne pourrais pas boire d'une autre eau que celle que je bois. Il faut avoir bu une fois de cette eau pour comprendre que la force de mes pensées et de mes prémonitions ne font qu'un. Je ne pourrai jamais me détacher de mes visions, de mes impressions, de mon intuition. On dirait que ce n'est pas moi mais une force incroyable qui arrive comme ça, sans crier garde. Il faut vivre avec l'intensité.

Il faut accepter que je serai toujours un serpent qui mord (pas mort) sa queue. Il faut accepter la souffrance qui va avec. Prendre et recevoir ce qui est proposé si intensément. C'est la force de l'intensité qui fait peur. La certitude des images, quelque chose d'illogique, où le raisonnement n'a plus sa place. Être humaine et ''sorcière'' à la fois. Il n'y a aucun cours pour apprendre. Il faut du vécu et de la dérision mais une douce dérision envers soi.

La sorcière de Pomponville se trompe, ça lui arrive... Elle aime bien car ça lui rappelle qu'elle n'est qu'une personne de chair et de sang, tiens un ''amas de chair'' tout simplement.