Voilà, c’est fait, j’ai terminé d’écrire mon livre, mais ce
n’est que le début d’un grand défi. J’ai encore bien du travail à faire, car il
me reste à le relire, le corriger, le bonifier et par la suite, demander à des
amis d’y trouver les coquilles et de m’émettre leurs commentaires. L’avant
dernière étape sera de reprendre la correction en tenant compte de leurs
suggestions. La difficulté maintenant est que je n’arrive pas à quitter mes
personnages. Ciel que je me suis attachée à eux ! Sans le vouloir, subtilement,
j’en m’en suis imbibée.
Le premier jet m’aura pris 8 mois à temps partiel, soit
environ 2 heures par jour. Quotidiennement, inspirée ou sans idée, je me
lançais. Souvent, pendant la nuit, mon cerveau m’envoyait les informations
manquantes, mon livre me suivait dans mon sommeil lové à moi comme un bébé
caneton à sa mère.
Pour écrire, il faut aussi aimer lire les autres auteurs et
ne pas vouloir atteindre l’inaccessible étoile de la perfection. Je suis
réaliste, j’ai le talent modéré et la passion très élevée. Je ne suis pas Muriel
Barbery, Éric-Emmanuel Schmitt, Katherine Pancol, Marie Laberge, Dany
Laferrière, Micheline Lachance, Jean-Pierre Charland, Pierre Caron, Michel Jean,
Yves Beauchemin et Simon Boulerice pour ne nommer que ceux-là. Parce que je
pars de loin, de très loin. Celle qui encore, mélange la séquence des sons à
l’intérieur d’un mot et change un son pour un autre, celle qui pense qu’elle
souffre d’une forme quelconque de dyslexie.
À Noël passé, mon fiston Cloclo m’a fait parvenir en cadeau, une
petite vidéo personnalisée du prolifique auteur Simon Boulerice. À ce moment-là, j’étais en chicane avec le
plan de mon roman. Je savais l’histoire, mais pas les détails du récit. J’étais
étourdis, prise dans un manège qui ne voulait pas s’arrêter. C’est donc l’adorable Simon (oui, je l’aime
d’amour) qui a su trouver les bons mots afin que je devienne la plombière qui
débouche le tuyau de son premier roman politico-historique. Simon m’a transmis
de la confiance avec toute son humanité et bien sûr de bons conseils que je
vous refile :
1- Avoir une discipline d’écriture, de la rigueur, tout en préservant sa bonne humeur, son plaisir de rédiger.
2- Le plan est fait pour nous ramener sur le droit chemin, mais comme dit Michel Tremblay, c’est le fun de tourner de l’autre côté lorsque ce n’est pas prévu.
3- Se donner du lousse et s’amuser comme un enfant dans un terrain de jeux.
4- Se surprendre soi-même, car il y a de bonnes chances de surprendre aussi le lecteur.
Une minute cinquante sept secondes qui a transformé mon rêve en réalité. Les grandes lignes de mon plan en tête, j’y suis allée à l’instinct, juste pour oser me surprendre, ce qui a fonctionné.
À 60 ans, je regarde la petite fille de sept ans de mon passé, celle qui n’arrivait pas à lire et qui prenait des cours privés, la fin de semaine (merci maman), afin de réussir à bouquiner comme les autres, afin qu’un jour, elle monte son Everest et qu’elle écrive son premier roman. Tout cela pour vous dire de ne JAMAIS abandonner.
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