Crédit photo: site Binette et Cornichon
Il est apparu dans ma vie au rythme lent d'une valse de Strauss. Sur la pointe des pieds, un pas après l'autre, il a su se déposer autour de moi de la même manière que la main qui caresse l'animal blessé. Je ne l'ai jamais vu venir. Silencieusement, il m'entoure de son amour, sans me demander mon avis, il s'enroule comme un serpent sur sa proie. Il pense peut-être que je suis aveugle, mais je le vois trop bien. Il me pousse un foutu bourrelet d'amour !
Nouvellement arrivé sur ma taille comme si je lui avais donné la permission, il se sent chez lui, un peu comme une feuille bien ronde aux nervures rayonnantes sur sa capucine. Il s'impose à moi et je n'ai pas le pouce vert ! La capucine est une fleur comestible. J'ai faim ! J'ai toujours faim, ciboulette de ciboulette !
De jour en jour, je le surveille du coin de l'oeil. À la va-vite, discrète, parce qu'il m'intimide. Je suis un apprenti-peintre qui regarde sa toile. Je l'observe, l'humanise, voire même le camoufle. Je le veux secret. Cette histoire sera entre lui et moi. Je suis Picasso et mon corps dérive vers le cubisme. L'époque Giacometti est terminée. Où m'amènera-t-il ?
La bienveillance est dans le regard du peintre en devenir, mais en attendant, son amour est trop lourd !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire