Monsieur le marquis me regarda en me lançant :
-Nicole, demain, dors ! La retraite, c’est fait pour dormir
aussi. Tu te réveilles, tu brasses et je n’arrive pas à me rendormir. Le hamster
est réveillé dans ma tête.
-Mais j’essaie de ne pas faire de bruit ! Je crois que c’est
inconscient. Je dois avoir peur de ne pas avoir assez de temps de réaliser tout
ce que je veux faire avant de mourir. J’ai un pétard invisible dans le derrière
!
Soit dit en passant, cette conversation quotidienne avec mon chéri, du genre
Le jour de la marmotte, arrive toujours en soirée. On
finit toujours par en rire.
J’ai souvent dans la tête la chanson de Céline Dion: On ne
change pas et vous allez comprendre le comment du pourquoi. J’ai recommencé
à crayonner comme dans ma jeunesse lorsque le dessin et le ballet occupaient mes
temps libres. Je me souviens de ma professeure de 6ème année qui me
faisait manquer mes cours de mathématiques pour compléter une murale
collective. Pouvais-je me le permettre ?
Aucunement, bien au contraire. Je
savais que mes notes allaient encore en souffrir autant que mon stress de
performance. Faut dire que mon TDAH dans les années 70 n’existait pas encore
dans la société. Le pire n’était pas d’avoir de mauvais résultats académiques,
juste me sentir différente, malgré mes efforts, me faisait encore plus me
réfugier dans ma tête afin de m’y cacher le plus longtemps possible. Ma honte
disparaissait avec les formes qui apparaissaient sur le papier.
Hier comme aujourd’hui, dessiner me rend zen, le temps
n’existe plus, je m’amuse. Je me sens vaporeuse, nichée sur un nuage, je flotte.
J’entends mon cerveau ronronner, bien réveillée, je dors confortablement sur
mes deux oreilles, longtemps, longtemps.
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