vendredi 12 octobre 2012

La boutonneuse




De part mon tempérament de feu, j'ai toujours aimé le noir ou le blanc, la fougue des émotions et l'exagération. Or, en vieillissant, me voilà que je recherche le gris, le centre, la nuance, la bonne dose. J'y arrive un peu plus facilement qu'avant parce que je suis rendue à l'âge où la réalité compte plus que les apparences.  

Notre société québécoise est définitivement dans sa crise d'adolescence.  Je sais très bien la reconnaître, j'ai 3 enfants ! Présentement, elle cherche les émotions fortes et ça se sent à la radio, à la télé, dans les journaux et surtout sur Facebook et Twitter.  Le dénigrement, la violence verbale sont omniprésents et insidieux.  Néanmoins difficile de ne pas ressentir toutes sortes de sentiments lorsqu'on écoute le témoignage de Lino Zambito à la commission Charbonneau, un vrai film d'action.  Allégations de corruption, collusion, prête-noms, fraude, blanchiment d'argent... manque juste les courses de voitures avec les policiers.  Quoi que... dernièrement la réalité a dépassé la fiction. Matricule 728, Stéphanie Trudeau, policière à la SPVM.  Franchement, ce Terminator n'est tout simplement pas à sa place.  Madame a peut-être été protégée par le système car ce n'est pas la première fois qu'elle fait parler d'elle.  N'empêche qu'elle ne semble pas avoir de contrôle sur ses paroles/comportements qui sont terriblement violents voire démesurés lorsqu'elle intervient et de ce fait, c'est le rapport fondamental de confiance entre les individus et les policiers qui s'y trouve entaché.   Heureusement qu'elle a été suspendue, en espérant toutefois que son congédiement suivra bientôt.  

Force est de constater qu'il faut tout de même ne pas tomber dans le cynisme.  Il y a de bons policiers comme il y a  de bons politiciens tout autant que de bons maires mais ceux-là malheureusement ne font pas la une des journaux et des médias.  Donnons-nous trop d'importance aux mauvaises nouvelles ? Un peu comme un adolescent qui ne voit que ses boutons sur son beau visage... La société québécoise est peut-être boutonneuse, certes, dans un monde où la nouvelle est reléguée en arrière plan, derrière le journaliste-vedette.  Ce n'est pas une raison pour mettre tout le monde dans le même panier.  Parce que comme disait Cocteau: '' La jeunesse sait ce qu'elle ne veut pas avant de savoir ce qu'elle veut''.  Donnons-lui le temps de cicatriser ses boutons et en attendant, gardons nous une petite gêne.  Ne généralisons pas.


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