lundi 11 novembre 2024

La bonne soeur et son manuscrit



Crédit photo: moi-même (Fatima, Portugal, automne 2024)

Dans son abbesse, en pleine campagne québécoise, entre ceci (l’élection de Trump, la défaite d’Harris) et cela (Masterchef-Québec), la nonne laïque Nicole vient de terminer la correction de son manuscrit. Ce fût, semble-t-il, un véritable travail de moinesse, les prières en moins.

Sœur Nicole, qui est appelée aussi la nonne économe (elle est gratteuse) a pris trois semaines, à temps partiel, pour trouver ce que le logiciel de l’éditeur n’avait pas repéré et également constater que le passé simple n’était pas sa force.

Ce travail de longue haleine n’est pas terminé, il restera l’ajout de la page couverture du graphiste, la correction finale de l’éditeur, puis la sienne (encore…).

Je la regarde du coin de l’œil… Elle me semble un peu anxieuse. Y aura-t-il encore des fautes après la publication de son roman? pense-t-elle, peut-être.

Alors, en même temps qu’elle enleva sa cornette, elle s’exclama d’une voix forte : « Il faut cesser de penser à ce qui pourrait mal se passer et s’exciter à l’idée de ce qui pourrait bien aller! ».

Je n’ai pu m’empêcher de lui murmurer à l’oreille cette autre citation : « La foi, c’est monter la première marche alors que vous ne voyez pas tout l’escalier ».

Elle a aimé et m’a souri, puis, elle a remis sa cornette invisible (plus chaude qu’un simple voile) pour aller promener son chien très poilu. Son manteau noir cachait un jeans bleu. Bien hâte de la revoir pour savoir la suite.


jeudi 10 octobre 2024

Publier son roman

 


Le vent tourne ! Le petit coquin ! Il a pris son temps pour finalement me décoiffer. Avait-il peur de m’effrayer ?

Il y a mille et une raisons d’écrire un roman. La mienne m’est venue du besoin de partager mes découvertes généalogiques et historiques en utilisant mon imaginaire dans un contexte bien précis, celui du Bas-Canada de 1833 à 1886. Je vous rassure ici, mon bébé de 324 pages est loin d’être plate ! Il se veut moderne avec un brin de sensualité et dérangeant, en lien avec certains sujets tabous que l’on ne retrouve jamais dans ce genre littéraire.

Et lorsque le manuscrit est terminé, qu’est-ce qu’on en fait ? On l’envoie pas mal partout ! Malheureusement, nous sommes trop nombreux pour le peu de maisons d’édition et si vous n’êtes pas une personne connue, vous aurez toutes les peines du monde à y avoir vos entrées. À moins, bien sûr, d’avoir écrit un chef-d’œuvre (seulement 3 % des manuscrits sont publiés) ! Alors, il reste l’autoédition ou le partenariat. J’ai donc choisi la dernière option.

« Elle avait aimé », mon premier roman sera publié avec Essor-Livres éditeur (Distribulivre), à la fin janvier 2025. J’aurai la chance d’être présente à trois salons du livre (Montréal, Québec et Sherbrooke). Le lancement sera fort possiblement en mars. Mon bébé roman sera disponible (version papier) sur le site de Distribulivre (pour le Canada) ainsi qu’une trentaine de librairies au Québec. J’ajouterai plus tard, le numérique et l’Europe. Je garderai une bonne quantité de livres que je pourrai vendre personnellement. Entre-temps, j’aurai du travail avec mon éditeur, mais l’excitation est au rendez-vous, car une fabuleuse expérience s’en vient !

Dans les prochaines semaines, mes différentes plateformes de réseaux sociaux telles Facebook, Instagram, LinkedIn, deviendront « Nicole Simard-auteure » (et oui, même après un seul manuscrit !) On ne peut pas faire connaître un roman sans les utiliser. Si vous avez un œil de lynx, vous remarquerez que c’est déjà fait sur ce blogue. 

Je n’ai qu’un conseil à vous donner, celui de foncer, car il n’y a pas d’âge pour réaliser vos rêves !

mardi 17 septembre 2024

Les Américains

                                                                La zénitude de Charlie


Aller à vau-l’eau, vais-je m’en souvenir ? Jusqu’à ce jour, je ne l’avais jamais entendu, jusqu’à ce que je mette mon nez dans un autre roman de Musso. Cette vieille expression du 12e siècle signifiait de descendre une vallée en pente et depuis le 16e, elle veut dire : « courir à sa perte ». 

Les grands yeux brunâtres de Charlie, mon mini doodle, me fixent pendant que son museau, appuyé sur mes pieds, ne bouge pas d’un pouce. Une musique relaxante de Dan DeSantis chatouille nos oreilles et Charlie est zen comme un lotus en fleur qui flotte sur l’eau. Ce qui n’est pas trop mon cas. Peut-être que j’écoute trop les nouvelles internationales ? Cette dangereuse guerre, entre l’Ukraine et la Russie, est désespérante (pour les Ukrainiens) et inquiétante mondialement. Il y a aussi qu’au Québec (Canada), nos voisins américains sont en pleine campagne électorale pour un nouveau ou nouvelle présidente. C’est la folie furieuse entre les démocrates et les républicains. Allons-nous assister à une troisième tentative d’assassinat contre Trump ? Est-ce que Kamala Harris sera la première femme présidente des États-Unis ? Voulez-vous bien m’expliquer pourquoi les républicains appuient Trump malgré de nombreuses fausses affirmations comme la dernière en liste que les émigrés haïtiens mangent des chiens et des chats à Springfield ? Je n’y comprends rien ! J’ai l’impression de lire un livre à l’envers. Trump s’en va à vau-l’eau et les républicains le soutiennent encore et encore… 

Pour arriver à mieux les cerner, je n’aurai pas le choix de m’informer. Ma zénitude attendra. Est-ce que je peux réincarner en chien dans une autre vie et surtout pas aux États-Unis ? 


mardi 10 septembre 2024

Le Portugal avec ce petit quelque chose d’inattendu


                                            Plafond/Convento de Cristo (ordre des templiers) à Tomar
                                                             Crédit photo: moi-même

Voyager, c’est vivre en toupie. Gober tout ce que l’on peut dans un court laps de temps. Je suis arrivée jeudi dernier du Portugal. J’y ai découvert son Nord, son centre et son Sud (15 villes incroyables, plus belles les unes que les autres). De tous les pays visités à ce jour, celui-ci m’a remis les pendules à l’heure en me faisant prendre conscience de la qualité de vie que nous avons au Québec (Canada). On le sait, mais on l’oublie ! À part nos hivers rigoureux et ceci et cela, nous sommes gras dur !

Toujours est-il que la seule guide du voyage, une grande brune avec des mèches blondes de Porto fut incroyable ! Du haut de ses 48 ans et avec ses 20 ans d’expérience, cette maman d’un jeune homme de 25 ans a su m’éblouir en raison de ses impressionnantes connaissances historiques et sociologiques. C’est justement ce dernier critère qui m’a le plus accroché.

Bien sûr, il y eut les fameuses tartelettes de Belém (une petite pensée pour le Dr Arruda), les plats typiquement du pays, des paysages époustouflants et des monastères incroyables. Sans oublier le style manuélin, Henri le Navigateur, l’ordre des Templiers, mais aussi des informations pertinentes sur les conditions de vie actuelles des Portugais. Et j’ai appris beaucoup de choses. Comme quoi ?

Les voici, les voilà.

Après que se termina la monarchie, soit en 1910, la dictature s’installa pendant 40 ans, plus précisément jusqu’en 1974. Par la suite, les Portugais rejoignirent l’Union européenne le 1er janvier 1986. À ce jour, ils ont donc une importante dette à rembourser, ce qui diminue leur pouvoir économique.

Dans cette république, tout est cher, incluant le loyer (sauf l’alcool et les cigarettes afin que le peuple ne se révolte pas). Le salaire minimum est de 860 euros/mois. Ainsi, les Portugais ne font plus d’enfants, et ce, même si sa population est la plus vieille d’Europe. Des relents de la dictature (contrôle de l’état) sont toujours omniprésents comme la facturation électronique de tous leurs achats. Le gouvernement sait ce que chaque personne dépense avec l’imposition obligatoire d’un numéro fiscal que les Portugais doivent présenter partout. De plus, ils paient beaucoup de taxes (25 %) et l’une d’elles est en santé (selon leurs revenus individuels). Il y a du privé aussi (inaccessible). La retraite est possible à 66 ans, mais peu de gens ont les moyens de la prendre. Les travailleurs ne sont pas couverts en cas de maladie. L’assurance-emploi existe, mais ils ne peuvent refuser que deux fois une offre. Je vous passe le reste. Force est de constater qu’en comparaison au Québec, je vis dans de la ouate !

Néanmoins, il y a du positif. La République est verte, très verte (éoliennes, voitures électriques, panneaux solaires) ! Même que, par mesure de prévention, ils ont l’obligation de nettoyer les alentours de leur demeure afin d’éviter que les incendies ne se propagent. 

Les Portugais me semblent très résilients et dotés d’une grande force de caractère. Ils doivent marcher droit, très droit. Un peuple introverti (tout en retenue), riche de plusieurs cultures, dont un immense héritage islamique. Obrigada à mon incroyable guide « E », qui ne peut se permettre de prendre des vacances puisque sa vie, « c’est la survie » comme elle a dit. Somme toute, il n’y a pas que des panoramas éblouissants au Portugal. Il y a aussi un peuple qui en arrache. Respect pour cette génération sacrifiée.

« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux » (Marcel Proust).

                                                                         Porto (Gaïa) 

                                                                Crédit photo: moi-même

mercredi 14 août 2024

La reine de rien

(Fallait bien que je reste incognito ! :) ) 

Il faut que j’écrive. Vite, ouvre-toi mon portable adoré ! Est-ce que mes yeux et ses nombreux corps flottants vont m’en donner l’autorisation ? Il y a deux jours, le goût m’en est venu à la sortie de la douche. Depuis, je me sens comme une femme enceinte qui veut absolument son cornet de crème glacée aux saveurs bizarroïdes de chocolat et de cornichon à 3 heures du matin. Qu’est-il arrivé de si inspirant pour me redonner l’étincelle d’écrire ? Vous vous souvenez de Monsieur le Marquis ? L’homme de ma vie depuis quarante ans. C’est lui, le coquin, l’allumeur, il m’a fait rire. Quel pouvoir !

Je vous raconte…

Le marquis s’était allongé sur son fauteuil Bergère inclinable, blanc cassé avec le « pitonneux » (la télécommande) dans sa main droite. Allait-il s’y endormir encore une fois ? Dans 30 minutes, dans une heure ? Bref, ce n’était pas important, car je tournais en rond dans ma petite cuisine telle une vieille et nonchalante lionne en cage. J’étais à la recherche de ma bouteille (thermos) d’eau, mon indispensable.

— Chéri (ai-je vraiment dit : « chéri », oui, c’est tellement joli).

— Quoi ?

— Tu écoutes quoi ?

— Tu le vois bien, le tennis.

— Et qui jouent ?

— Rublev contre Popyrin.

— J’connais pas. Enfin ! J’ai trouvé ma bouteille, mon biberon ! Tu sais, avant, je pouvais boire l’eau tiède, presque chaude. Avant, je n’avais pas de bouffées de chaleur. Je supportais la canicule de l’été si facilement, alors l’an prochain, on achètera un climatiseur. Je change, je change… Je deviens une vraie princesse !

Pourquoi je dis tout haut ce qui me passe par la tête ? Pourquoi je ne me ferme pas le clapet ?

— Princesse ? Non. Je dirais plutôt une reine ! Le ton du marquis était assuré tel un connaisseur de grands vins.

— Et que tu es drôle (je me suis vraiment esclaffée) ! J’avoue, j’ai peut-être trop été élevée dans de la ouate.

— Moi, je suis le marquis. Je reste le marquis, toujours le marquis et tes souhaits de reine se doivent d’être comblés !

— Merci Monsieur le Marquis ! Tu viens de me donner le goût d’écrire sur mon blogue !

— Ah non, pas encore le marquis sur ton blogue ! Oublie-moi !

— Pas question ! Faut que je prenne l’inspiration où elle arrive. Elle se fait si rare.

— Va lire, pas écrire ! T’as pas une brique de Pancol de 760 pages à finir ?

— Oui, mais avant, je vais écrire !

— Je m’en fous ! Va, va…

Voilà. Je me suis couchée dans mon lit, les jambes repliées sur mon bedon, crayon au plomb dans ma main droite glissant sur une pile de feuilles lignées. Puis un brouillon émergea rapidement.

La porte coulissante en bois de grange entre la chambre et le salon étant ouverte, j’ai ajouté :

— Je m’amuse à faire des recherches sur Google. Savais-tu qu’à un certain âge, l’abeille reine, qui n’est plus féconde, sera chassée, même tuée par les autres abeilles ? Les vilaines s’en choisiront une autre pour survivre. Pauvre abeille reine ! allez, tu es vieille, on ne te veut plus ! Es-tu là ? Tu dors ?

— Non, mais ça ne sera pas long. Ouais, surprenant. Il y a de la hiérarchie partout, pas juste chez les humains. Je dirais que c’est une question de survie, c’est tout.

— Oui, je sais, mais c’est triste quand même pour la doyenne.

Je suis repartie dans mes recherches et le silence s’intensifia. Monsieur le marquis roupillait sur sa chaise comme un gros bébé avec les lumières et la télé allumées. Il n’est pas douillet, il dort n’importe où. La reine, elle, c’est autre chose. Elle a retrouvé son sourire comme les mots sur son clavier. Ce n’est pas rien pour la reine de rien.

mercredi 7 août 2024

Femme papillon

 


C’est un été chaud et humide que je savoure à grosses gorgées de volupté. Il y a tant de gens que j’ai aimés qui ne peuvent plus le faire. Je supporte bien la chaleur surtout allongée sur une imposante chaise suspendue, recouverte d’un épais coussin rouge dans mon boisé juxtaposé à la rivière. La plupart du temps, un vent s’y cache s’amusant à faire virevolter les feuillus. Une belle fraîcheur chatouille mon visage et le museau blanc de mon chien Charlie. Lui, couché entre mes jambes, il est au paradis. Mon cerveau s’engourdit au même rythme que l’eau qui y coule. Il y a de ces moments que je goûte en ayant l’impression d’être un gros paresseux accroché et suspendu à la branche d’un arbre. Est-il plus doué à ne rien penser ? Mon corps est au neutre, mais mon esprit voyage. En vieillissant, je deviens du papier de soie fragilisé, sans sa merveilleuse légèreté. Serait-ce le cancer de mon fils (il est en rémission), la maladie de mon conjoint (il a été sauvé), la mort d’un ami (l’été passé), qui me font me sentir si vulnérable ? Pourquoi faut-il que j’analyse tout le temps mes états d’âme ?

Bien que j’eusse préféré écrire sur autre chose (j’avais même commencé deux textes, l’un sur Biden et l’autre sur Céline), mon esprit me dicte celui-ci. Il sera songé et sera à prendre ou à laisser. Vieillir me rend anxieuse. Peut-être y a-t-il trop d’enterrements dans ma vie ? 

Nous sommes des humains de notre époque, mélangés avec plusieurs autres générations : la silencieuse (1930-1945), les fameux babyboomers (1945-1965), la « X » (1965-1980), les milléniaux « Y » (1980-1996), la « Z » (1995-2012), l’Alpha (2012-2022) et la Beta (2020-2040). Il y a de quoi s’y perdre ! Mon petit doigt me dit que nos traditions et nos croyances appartiennent à la période que l’on vit. Une dilution progressive s’effectue naturellement jusqu’à disparaître avec le temps. Perdurer est une utopie et justement, avancer en âge nous en fait prendre conscience, trop d’ailleurs. Nous sommes des feux d’artifice, le moment d’un instant. Plus chanceux que la plupart des papillons qui n’existent qu’une journée à quelques semaines et même la nuit, ils dorment en plus ! Ça fait court, je trouve ! Est-ce que mes pensées peuvent arrêter de papillonner ?

Mon grand ennemi est la peur de voir souffrir et mourir ceux que j’aime. Vous le voyez bien, comme une fougère, je penche la tête. En fin de compte, j’aurais peut-être dû parler de Céline, aux JO de Paris !

Chaque jour est un bonus de la vie. Une caresse sur du papier de soie fripé.

mercredi 26 juin 2024

Je suis Céline Dion




Comme une enfant de 7 ans, je comptais en cachette les dodos qui me séparaient de la date ultime de visionner le documentaire « Je suis Céline Dion » sur Prime Video. Et même habitée par une intense appréhension, celle d’être chavirée, le grand jour arriva. 

Entre nous, j’en suis encore bouleversée. J’ai vu une bonne quinzaine de spectacles de notre diva internationale. Le premier au Nouveau-Brunswick (1985), plusieurs au Québec, sans oublier à Paris et à Las Vegas. Elle ne m’a jamais déçue, bien au contraire. Céline a toujours été dans une classe à part, celle de la perfection. Mais à quel prix ?

Ce documentaire fut extrêmement difficile à regarder tellement la charge émotive est forte. Le cruel syndrome de la personne raide dont Céline souffre (premiers symptômes sans le savoir en 2008) est sans pitié. C’est en ingurgitant jusqu’à 90 milligrammes de Valium que les « the show must go on » devaient continuer. Impossible de ne pas pleurer quand elle essaie de chanter et que sa voix craque lorsqu’elle nous explique les ravages de sa maladie. Sa peine nous prend à la gorge, aux tripes et au cœur. Brisée, recluse chez elle avec ses employés et ses fils, dans un état de vulnérabilité extrême, elle se dévoile sans pudeur. Un pied dans son passé, son immense hangar est devenu le musée de sa vie. Comment va-t-elle se redéfinir maintenant ? Comment va-t-elle survivre à cette cruelle maladie ? Finalement, sa violente crise m’a achevée. J’aurais voulu traverser l’écran pour la réconforter. Impuissants, nous étions des milliers. 

Céline respire la musique, c'est sa bouteille d’oxygène. Souffrante, malade, elle ne vit que pour cela. Je ne la reverrai jamais sur scène, c’est évident, mais j’aurai la chance d’entendre quelques chansons inédites sur un nouvel album prochainement. Elle devra faire le deuil de ce qu’elle a été, je ne sais pas comment, mais avec sa force de caractère, elle y arrivera. Le « C » de son prénom définit son immense courage. J’ai juste le goût de la serrer dans mes bras, de cœur à cœur, d’âme à âme, longtemps, longtemps… The show must not go on, Céline. Ton corps te parle si violemment…