
Agacement, juste un petit, mais il est là. Il y a deux semaines, la mère d'un camarade d'école de ma fille est décédée d'un accident de voiture. Lorsque la directrice d'école est venue parler aux jeunes de sa classe, ma fille de 11 ans a retenu: ''Et la vie continue''. Comme c'est vrai, mais ça m'agace légèrement. Tenez, dernièrement, Nelly Arcan et Pierre Falardeau sont décédés. On passe au suivant vite, et la vie continue...Pas de questionnements sur le suicide en ce qui a trait à Nelly Arcan. Je n'aime pas notre société de '' je prends, je jette''. Le deuil doit être court et vite, c'est le reflet de notre société, voire on est malade, et il faut être sur nos deux pieds rapido-presto. On fait l'autruche, ni vu, ni connu. Aurons-nous moins mal si nous prenons l'express ? Derrière cette vitesse, que se cache-t-il ? Que sont devenus les rituels du deuil ?
La spiritualité, les religions sont évitées pour la majorité d'entre nous, faisant place aux guides du bien-être, cocktails rapides de bonheurs instantanés. Le premier sur la liste étant la consommation.
J'aime les sociétés où la personne décédée a une place de choix, car la mort n'est pas vraiment finale mais est considérée en continuité à la vie. J'aime le sens du sacré. Puis-je espérer que notre société fasse une place importante aux rituels de la mort ? J'aime les autruches mais pas lorsqu'elles ont la tête dans le sable...